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Caledon

Caledon (Ontario), constituée en ville en 1974, population de 76 581 habitants (recensement de 2021), de 66 502 habitants (recensement de 2016). Située au nord‑ouest de Toronto, Caledon a une frontière commune avec neuf autres municipalités. Conjointement avec Brampton et Mississauga, elle forme la région de Peel. Bien qu’elle soit aujourd’hui en pleine urbanisation, jusqu’à ces dernières décennies, cette région était relativement rurale.

Tout au long de l’histoire, Caledon et ses environs ont accueilli différents groupes autochtones, à savoir les Wendats (Hurons), les Tionontati (Pétuns), les Haudenosaunee (Iroquois) et des Anichinabés, notamment la Première Nation des Mississaugas de Credit. L’Achat d’Ajetance de 1818 portait notamment sur ces terres.


Peuples autochtones

Les peuples autochtones vivent dans la région de Caledon depuis des milliers d’années. Du milieu du 15e siècle jusqu’au milieu du 17e siècle, les Wendats (Hurons) et les Tionontati (Pétuns) résident dans cette zone. Pendant les guerres iroquoises du milieu des années 1600, les Wendats et les Tionontati ont été dispersés par les Haudenosaunee (Iroquois) qui vivaient à l’époque sur le territoire constituant aujourd’hui le nord de l’État de New York. À la fin du 17e siècle, les Anichinabés (un groupe culturel comprenant les Mississaugas) ont quitté les terres au nord des lacs Huron et Supérieur, dans le sud de l’Ontario, repoussant la plupart des Haudenosaunee vers l’État de New York dont ils étaient originaires. Les Mississaugas ont établi leurs demeures sur les plaines des rivières et des ruisseaux s’écoulant vers le sud pour se déverser dans le lac Ontario. Un groupe, maintenant connu sous le nom de Première Nation des Mississaugas de Credit, a revendiqué environ quatre millions d’acres de terres, à l’extrémité ouest du lac Ontario, un territoire sur lequel se trouve la Caledon contemporaine. Aujourd’hui, les Autochtones représentent 0,8 % de la population de la ville.

Colonisation et développement

En 1818, James Ajetance, chef des Mississaugas de Credit, signe une entente avec le gouvernement colonial britannique, connue sous le nom d’Achat d’Ajetance ou de Traité no 19, dans le cadre de laquelle les Mississaugas cèdent 2 622 km² de terres à la Couronne (voir aussi Cessions de terres du Haut‑Canada) en échange d’une rente annuelle de 522 livres et 10 shillings de marchandises. En 1847, les Mississaugas de Credit se déplacent vers des terres sur lesquelles ils résident encore aujourd’hui, limitrophes à la réserve des Six Nations de la rivière Grand, près de Hagersville, en Ontario.

Les terres visées par le traité sont divisées en cantons – ceux d’Albion et de Caledon étant respectivement nommés d’après des termes poétiques désignant l’Angleterre et l’Écosse, tandis que celui de Chinguacousy doit probablement son nom à Shingwaukonse, un chef ojibwé. En 1819, les terres sont subdivisées en lots.

La majorité des lots sont exploités à des fins agricoles, qu’il s’agisse de culture ou d’élevage. Des collectivités comme Alloa, Caledon (à l’origine Raeburn’s Corners), Campbell’s Cross, Mayfield, Sandhill et Victoria sont constituées au 19e siècle. Le ginseng, vendu à l’exportation, constitue alors l’une des cultures les plus originales de la région.

Briqueterie de Cheltenham

Bientôt, des moulins sont érigés le long des rivières Credit et Humber. Des groupes se forment souvent autour de ces moulins, fournissant des services aux agriculteurs, transportant notamment les céréales ou la laine qu’ils produisent. Alton et Bolton, des collectivités maintenant situées dans les limites de Caledon, constituent des exemples frappants de ces premières petites villes meunières. Les ressources naturelles de la région conduisent à la création d’autres collectivités, par exemple Cheltenham qui se développe autour de sa briqueterie, utilisant des gisements d’argile, tandis que Belfountain en fait de même autour de carrières de grès.

À la fin des années 1870, trois compagnies de chemin de fer exploitent des liaisons dans la région, offrant aux industriels et aux agriculteurs un accès plus facile à leur clientèle.

Deux collectivités grandissent au point de se doter de leur propre administration municipale, Bolton se séparant du canton environnant d’Albion, en 1872, pour se constituer en tant que village, et Caledon East devenant un village partiellement autonome, en 1913, ce qui lui offre, dans un premier temps, un certain contrôle sur les impôts locaux, avant de devenir pleinement indépendante, en 1957.

Dans les années 1960, la province de l’Ontario commence à fusionner les administrations locales. En 1974, les dix municipalités du comté de Peel deviennent les trois municipalités de la région de Peel. La ville de Caledon est créée à partir des villages de Bolton et de Caledon East, des cantons d’Albion et de Caledon et de la moitié nord du canton de Chinguacousy.

Population

La population de Caledon est ethniquement diversifiée. Selon le recensement de 2021, les groupes ethniques les plus importants de la ville sont les Italiens (23,1 %), les Anglais (13,5 %), les Indiens (11,9 %), les Écossais (10,8 %), les Canadiens (10,6 %) et les Irlandais (10,3 %).

Bien que Caledon soit principalement rurale, certaines zones s’urbanisent rapidement. La population de la ville a augmenté de 15,2 % entre 2016 et 2021, passant de 66 502 à 76 581 résidents. Cependant, la Ceinture de verdure constitue plus de 75 % de la surface continentale de Caledon. Il s’agit d’une zone importante sur le plan environnemental et pour l’agriculture, protégée de ce fait des projets d’urbanisme. Cette zone comprend de nombreuses collectivités historiques de la ville.

Bien que des terres de Caledon, faisant partie de la Ceinture de verdure, soient encore exploitées à des fins agricoles, la ville attire également l’élite financière et culturelle de Toronto, notamment, à diverses périodes, les Eaton, propriétaires des grands magasins portant leur nom, le dirigeant de Loblaw, Galen Weston fils, le réalisateur Norman Jewison, les auteurs Robertson Davies et Farley Mowat, Conn Smythe, alors propriétaire des Maple Leafs de Toronto, la PDG de TVO/TFO Isabel Bassett et le comédien Johnny Wayne. Par conséquent, la communauté dispose de nombreuses fermes d’élevage de chevaux et de parcours de golf, l’un d’entre eux étant destiné à devenir le siège social national de Golf Canada en 2025.

Sentier Caledon

Économie et emploi

L’industrie du transport et de la logistique est le secteur économique le plus important de Caledon, représentant 21 % de toutes les entreprises et plus de 4 000 emplois, avec notamment des entrepôts Amazon, Canadian Tire et UPS. Près de 16 km² de terrains, soit une zone représentant à peu près la superficie du centre‑ville de Toronto, sont exploités à Caledon pour la production de granulats, une activité consistant notamment à extraire du sable, du gravier et de la dolomie.

De nombreux résidents critiquent l’industrie de la logistique et celle des agrégats, en raison de leurs effets sur la circulation routière et sur l’environnement. Plusieurs d’entre eux s’opposent notamment à la construction de la route 413. Si celle-ci était approuvée, elle partirait de Vaughan pour rejoindre Halton, en passant par le sud de Caledon, et desservirait les activités des deux secteurs.

Administration et politique

Le conseil municipal de Caledon compte neuf élus : une mairesse ou un maire, six conseillères ou conseillers locaux et deux conseillères ou conseillers de la région de Peel. Les conseillères ou conseillers régionaux et la mairesse ou le maire siègent aux conseils locaux et régionaux.

La Ville est notamment responsable du schéma d’aménagement, de la plupart des routes, des parcs et des loisirs, des bibliothèques et des services de lutte contre les incendies. La région de Peel, qui comprend également Brampton et Mississauga, fournit des services comme l’approvisionnement en eau, la gestion des déchets et la santé publique. La Ville utilise les services de la Police provinciale de l’Ontario, plutôt que ceux de la Police régionale de Peel.

Bad‑lands de Cheltenham

Vie culturelle

Caledon compte un certain nombre de centres de loisirs communautaires et de bibliothèques, notamment l’Alton Mill Arts Centre, le Great War Flying Museum et le Caledon Equestrian Park, un ancien site des Jeux panaméricains.

Les bad‑lands de Cheltenham se sont formées il y a 450 millions d’années, sous la mer. Une promenade traversant le site a été ouverte lorsque les nombreux visiteurs ont commencé à endommager les rochers. La rivière Credit est au centre de la zone de conservation de Belfountain (comportant un pont suspendu) et du parc provincial Forks of the Credit.

La ville est traversée par le sentier transcanadien, la piste de Bruce et le sentier Caledon qui suit une ancienne voie ferrée.

Wallace Lloyd Algie, récipiendaire de la Croix de Victoria, l’ancien premier ministre du Manitoba Howard Pawley et la joueuse de soccer olympique Ashley Lawrence comptent parmi les résidents actuels ou les anciens résidents de Caledon.

Liens externes