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Agence spatiale canadienne

Créée en 1990, l’Agence spatiale canadienne (ASC) fait la promotion de l’utilisation pacifique et du développement de l’espace dans l’intérêt social et économique des Canadiens. Elle coordonne également les contributions du gouvernement fédéral aux divers partenaires de l’ASC, au Canada et à l’étranger. Le mandat actuel de l’agence comprend le programme des astronautes canadiens, la mise au point de satellites, la science spatiale et les programmes de technologie, les stations spatiales, ainsi que la robotique.

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Agence spatiale canadienne

Historique

Avant la création de l’Agence spatiale canadienne en 1990, les investissements du Canada dans les activités spatiales proviennent de plusieurs ministères du gouvernement fédéral. Ceux-ci incluent les ministères qui supervisent la recherche scientifique, la défense, les ressources naturelles, et les communications par satellite.

Au début de 1959, la NASA approuve une proposition du Conseil de recherche pour la défense du Canada qui vise à construire le satellite Alouette 1. Le but d’Alouette 1 est d’étudier l’ionosphère, une couche située au‑dessus de l’atmosphère terrestre. La NASA lance le satellite canadien en orbite le 29 septembre 1962. Cela fait du Canada le troisième pays (après l’URSS et les États‑Unis) à concevoir, construire, et mettre en orbite son propre satellite artificiel terrestre. Alouette 2 est lancé le 29 novembre 1965 et d’autres satellites canadiens suivent rapidement.

Alouette
Les premières expériences du Canada dans l'espace remontent à 1962; avec le lancement du satellite scientifique Alouette-1.
(avec la permission de l'Agence spatiale canadienne)

En 1962, le rapport de la Commission royale d’enquête sur l’organisation du gouvernement recommande que le Canada crée une agence spatiale unique. La même recommandation est formulée, cinq ans plus tard, dans un autre rapport du gouvernement fédéral, le Upper Atmosphere and Space Programs in Canada (Programmes de la haute atmosphère et de l’espace au Canada), également connu sous le nom de rapport Chapman.

En 1982, la NASA cherche des partenaires internationaux pour l’aider à construire ce qui deviendra éventuellement la Station spatiale internationale (SSI). Les Américains considèrent que la contribution canadienne est suffisamment importante pour qu’en échange, ils offrent à des astronautes canadiens des possibilités de participer aux missions spatiales américaines.

En 1983, un comité de présélection du Conseil national de recherches du Canada interviewe des candidates et candidats et sélectionne six personnes pour devenir les premiers astronautes canadiens.

Le saviez‑vous?
Marc Garneau est devenu le premier Canadien à aller dans l’espace en tant que membre de la navette spatiale Challenger STS 41G en octobre 1984.


En 1985, le premier ministre Brian Mulroney accepte l’invitation du président américain Ronald Reagan pour participer au programme SSI. Cette participation crée de nouvelles possibilités pour les astronautes canadiens.

L’ouverture de l’Agence spatiale canadienne (ASC) est annoncée en mars 1989. La loi régissant sa création reçoit la sanction royale en mai 1990.

Programme des astronautes canadiens

Première équipe d'astronautes canadiens
Première équipe d'astronautes canadiens sélectionnés en 1983. À l'arrière, de gauche à droite : Ken Money, Marc Garneau, Steve MacLean et Bjarni Tryggvason. À l'avant : Robert Thirsk et Roberta Bondar.
(© Agence spatiale canadienne)

L’ASC est actuellement responsable du Programme des astronautes canadiens. Ce programme est créé en 1982 et est, à l’origine, géré par le Conseil national de recherches du Canada, mais il est transféré à l’ASC lorsque l’agence est formée en 1990.

Le programme sélectionne et forme les astronautes canadiens, et il est responsable de gérer leurs vols spatiaux. Depuis le premier groupe d’astronautes en 1983, l’ASC a recruté trois autres groupes en 1992, en 2008 et en 2016.

Quatorze Canadiennes et Canadiens complètent leur formation d’astronaute. Neuf d’entre eux participent à 17 missions spatiales : Marc Garneau (1984, 1996, 2000), Roberta Bondar (1992), Steve MacLean (1992, 2006), Chris Hadfield (1995, 2001, 2012‑2013), Bob Thirsk (1996, 2009), Bjarni Tryggvason (1997), Dave Williams (1998, 2007), Julie Payette (1999, 2009), et David Saint‑Jacques (2018‑2019).

Il y a actuellement quatre astronautes canadiens en activité : Jeremy Hansen, David Saint‑Jacques, Joshua Kutryk, et Jenni Gibbons. En septembre 2025, Jeremy Hansen prendra part à la mission Artemis II de la NASA. Jenni Gibbons servira d’astronaute de relève pour cette mission. Également en 2025, Joshua Kutryk participera à la mission Starliner-1 et voyagera avec les astronautes de la NASA vers la Station spatiale internationale (ISS).

Mise au point de satellites

Les programmes de satellites constituent une part importante des activités de l’Agence spatiale canadienne. Lancé en 1995, RADARSAT, un satellite de télédétection mis au point conjointement par le Canada et les États‑Unis reste en activité jusqu’en 2013. Il utilisait une technologie à micro‑ondes de pointe connue sous le nom de radar à synthèse d’ouverture (SAR) pouvant acquérir des images à travers le brouillard, l’obscurité, et les nuages.

RADARSAT‑2, lancé en 2007 et toujours en activité, fournit des images à haute résolution de la Terre à l’aide d’une technologie SAR améliorée. Ces images aident les scientifiques à gérer les ressources naturelles et à surveiller l’environnement. La mission de la Constellation RADARSAT, une flotte de trois satellites SAR identiques lancés en 2019, constitue la dernière génération de satellites canadiens d’observation de la Terre.

Au Laboratoire David‑Florida à Ottawa, l’ASC construit et teste des satellites et d’autres matériels spatiaux. Ce laboratoire dispose de « salles blanches » pour l’assemblage des pièces dans un environnement exempt de poussière, d’humidité, et de micro‑organismes. De tels contaminants pourraient entraîner une défaillance du matériel dans l’espace.

Depuis 2017, le projet canadien CubeSat offre aux collèges et aux universités à travers le Canada la chance de participer à une véritable mission spatiale. Des équipes de professeurs et d’étudiants conçoivent, construisent, lancent, et exploitent leurs propres satellites miniatures.

Programmes de science et de technologies spatiales

Des scientifiques et des ingénieurs canadiens participent à des missions spatiales internationales dans le cadre des programmes de science et de technologies spatiales de l’ASC. Des expériences dans les domaines de la physique spatiale, de l’astronomie, de la chimie atmosphérique, des matériaux, et des sciences de la vie sont effectuées à bord des satellites et des navettes spatiales. Dans de nombreux cas, les astronautes canadiens mènent des expériences pour le compte de chercheurs canadiens.

Le programme des technologies spatiales de l’ASC finance des universités canadiennes afin de développer de nouvelles technologies de pointe pour un usage dans l’espace.

Stations spatiales et robotique

Station spatiale internationale

Le partenariat le plus important de l’ASC est avec le groupe de pays qui soutiennent la Station spatiale internationale (SSI). La SSI est une base spatiale occupée en permanence et destinée à la recherche scientifique et technologique, qui orbite à 400 km au‑dessus de la surface de la Terre. Le Canada, 11 pays européens, le Japon, la Russie et les États‑Unis ont tous contribué à la SSI depuis le lancement de son premier module en 1998.

La principale contribution du Canada, le Canadarm2, est un immense bras robotique qui a été lancé vers l’ISS en 2001. Le Canadarm2 a été construit par un consortium de sociétés aérospatiales canadiennes dirigé par Spar Aérospatiale Limitée, situé à Toronto (maintenant MDA, une filiale de Maxar). Le bras est utilisé pour assembler la station spatiale, déplacer des marchandises et des fournitures, réparer et remplacer des pièces, et faciliter l’arrimage des navettes spatiales à la station.

Le saviez‑vous?
Le Canadarm original a été utilisé à bord des navettes spatiales pendant 30 ans, de 1981 à 2011. Il a déployé, capturé, et réparé des satellites, il a positionné des astronautes, il a entretenu de l’équipement, et il a transporté des cargaisons.


En février 2019, le premier ministre Justin Trudeau annonce que le Canada deviendra le premier pays à établir un partenariat avec les États‑Unis dans le cadre du programme Lunar Gateway, une station spatiale en orbite autour de la Lune. Bien que la NASA fasse la promotion et la gestion de ce programme, elle prévoit de financer partiellement la station grâce à des contributions de divers pays. Justin Trudeau a déclaré que le Canada ferait une contribution d’un montant de 2,05 milliards de dollars canadiens à ce projet sur 24 ans. L’ASC gérera les fonds, dont la majeure partie ira à un Canadarm amélioré de troisième génération (Canadarm3), un système robotique intelligent qui utilisera des logiciels de pointe et une technologie d’intelligence artificielle pour aider à maintenir la station spatiale. La livraison de Canadarm3 à la station spatiale est prévue pour 2027.

Vue d'artiste du concept de système robotisé intelligent du Canada pour la station spatiale lunaire Gateway

Vue d'artiste du concept de système robotisé intelligent du Canada arrimé à la petite station spatiale Gateway en orbite autour de la Lune.
(Sources : Agence spatiale canadienne, NASA)

Termes clés

Expédition : dans le contexte de l’exploration spatiale, une expédition est un séjour de longue durée (habituellement d’environ six mois) à bord de la Station spatiale internationale.

Station spatiale internationale (SSI) : une base qui est occupée en permanence pour la recherche scientifique et technologique, et qui est en orbite à 400 km au-dessus de la surface de la Terre.

National Aeronautics and Space Administration (NASA) : l’agence spatiale des États-Unis. L’Agence spatiale canadienne est associée à la NASA depuis 1982 pour envoyer des astronautes canadiens dans l’espace, dans le cadre de missions dirigées par la NASA.

Système de transport spatial (STS) : le programme de navettes spatiales de la NASA. Les missions à bord des navettes spatiales de la NASA sont identifiées par l’abréviation STS suivie d’un numéro (par exemple STS‑77, STS‑99). Les missions de la navette spatiale durent habituellement de une à deux semaines.

Liens externes