Oxford University Ice Hockey Club | l'Encyclopédie Canadienne

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Oxford University Ice Hockey Club

​En formant l’Oxford University Ice Hockey Club (OUIHC), les étudiants canadiens de l’Université d’Oxford contribuent à donner l’ascendant aux règles canadiennes du hockey en Europe, influençant de ce fait l’évolution du hockey sur glace britannique et européen.

En formant l’Oxford University Ice Hockey Club (OUIHC), les étudiants canadiens de l’Université d’Oxford contribuent à donner l’ascendant aux règles canadiennes du hockey en Europe, influençant de ce fait l’évolution du hockey sur glace britannique et européen. L’OUIHC compte parmi ses rangs de nombreux anciens étudiants canadiens qui font leur marque par la suite dans les milieux politique, financier et universitaire, dont le premier ministreLester B. Pearson, le gouverneur généralRoland Michener, le créateur de l’unifolié (George FG Stanley, lieutenant-gouverneur du Nouveau-Brunswick) et deux gouverneurs de la Banque du Canada (James Coyne et Mark Carney).

Le plus ancien club de hockey d’Europe

L’Oxford University Ice Hockey Club (OUIHC) peut, au même titre que le Cambridge University Ice Hockey Club (CUIHC), prétendre être le plus ancien club de hockey sur glace d’Europe, ainsi que le deuxième plus ancien au monde, après le McGill University Club de Montréal, fondé en 1877. Cette revendication d’Oxford se fonde sur un match organisé contre Cambridge dans les Alpes suisses à l’hiver 1885. Peu de détails sur cette partie nous sont parvenus à ce jour, et bien que le score final ne soit pas connu, on s’entend pour dire qu’Oxford l’emporte haut la main.

Bien que la Fédération internationale de hockey sur glace reconnaisse le match de 1885 comme un match de hockey, il s’agit probablement plutôt d’une partie de bandy, à l’époque communément appelé « hockey sur la glace » et mettant en jeu des équipes de 11 joueurs cherchant à enfoncer une balle dans le filet adverse au moyen de courts bâtons courbés. En Grande-Bretagne, le « hockey sur la glace » devient graduellement le sport moderne qu’est le hockey, sous l’influence d’un nombre croissant de Canadiens en Angleterre.

Influence canadienne

En 1900, J.J. Cawthra, un étudiant canadien de premier cycle à l’Université de Cambridge, redonne vie au Varsity Match hivernal, une joute traditionnelle opposant les Universités d’Oxford et de Cambridge et dont la dernière édition remonte à 1895. Décousu, le match de 1900 se dispute, comme lors des éditions précédentes, avec des bâtons de bandy et une balle de crosse. Cependant, sous l’influence de J.J. Cawthra, il est joué selon les règles du hockey canadien. Le scénario se répète pour le match de 1901.

En 1902, J.J. Cawthra ayant terminé ses études, le Varsity Match est joué à nouveau selon les règles du bandy. L’équipe d’Oxford est dissoute peu après. Malgré l’échec de cette expérience précoce de hockey sur glace, le nombre croissant de Canadiens se rendant en Grande-Bretagne au début du vingtième siècle contribue à faire évoluer la manière dont ce sport se pratique en Europe. En 1902, Cecil Rhodes met sur pied le programme de bourses de la Fondation Cecil Rhodes visant à permettre aux étudiants les plus brillants de l’Empire britannique et des États-Unis d’étudier à l’Université d’Oxford. Ce programme de bourses se traduit par la présence continue d’étudiants nord-américains à l’université.

Les Oxford Canadians

En 1906, un groupe de boursiers Rhodes en provenance du Canada et du Dominion de Terre-Neuve forment les Oxford Canadians, une équipe de hockey dont les membres emploient le bâton canadien plus long et jouent selon les règles canadiennes, très proches des règles modernes. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une équipe universitaire et qu’elle ne se mesure jamais à Cambridge (son principal rival étant le Prince’s Club de Londres), les Oxford Canadians jouent un rôle crucial dans le développement européen du sport que l’on reconnaît de nos jours comme le jeu moderne du hockey.

Les différences entre le style de jeu canadien et le style britannique suscitent l’intérêt de la presse des deux pays. Les Canadiens, qui recourent à des bâtons plus longs que les Britanniques, ne permettent pas à l’époque de passes vers l’avant. Les Oxford Canadians font l’objet de nombreux reportages dans le Times of London, l’un des quotidiens au plus grand tirage de Grande-Bretagne, ainsi que dans des journaux canadiens. En 1908, la Montréal Gazette attribue une défaite des Oxford Canadians à leur incapacité à « s’accoutumer aux passes vers l’avant, permises » en Grande-Bretagne. Le Daily Colonist de Colombie-Britannique n’est pas en reste et décrit les « handicaps » des Oxford Canadians : « en Angleterre, le hockey est joué avec des règles de hors-jeu semblables au football. Les passes vers l’avant, parfaitement légitimes, y sont employées librement ». En 1910, le Times of London rapporte qu’un match des Oxford Canadians constitue « une excellente démonstration de méthodes canadiennes qu’on ne voit pas souvent ici. »

Les Oxford Canadians font également tourner des têtes en Europe continentale, où ils effectuent plusieurs tournées. Cela comprend leur participation au Championnat européen de hockey sur glace de 1910, à Les Avants, en Suisse. À la suite du retrait de la France, les organisateurs y invitent les Oxford Canadians, qui sont alors déjà en tournée en Suisse, à prendre part au tournoi, à la condition de ne pouvoir prétendre au prix ou au titre. Le Times of London rapporte alors que l’« objectif principal de cette invitation » est de « donner aux spectateurs l’occasion d’observer leurs méthodes et leur style de jeu ». Le style canadien était exotique aux yeux d’un public habitué au style européen s’apparentant au bandy, et cette participation au championnat européen contribue à populariser le hockey canadien.

Refondation de l’équipe de l’Université d’Oxford

En 1909, l’équipe de l’Université d’Oxford est fondée à nouveau, et ainsi revit la tradition du Varsity Match contre Cambridge. L’équipe est composée de plusieurs Américains, dont le capitaine en 1913, mais le sport, tel qu’il est pratiqué, ne correspond toujours pas à sa variante moderne. Bien que demeurant distincts de l’équipe universitaire de hockey sur glace, les Oxford Canadians influencent le jeu de cette dernière, qui joue un hybride du bandy, du hockey sur glace britannique et d’éléments du sport tel qu’on le pratique au Canada. Une photographie du Varsity Match de 1910 montre des joueurs d’Oxford et de Cambridge tenant des bâtons de bandy courts et courbés, et d’autres, des bâtons à la canadienne et donc plus longs, semblables au bâton moderne.

Le déclenchement de la Première Guerre mondiale en 1914 mène à la dissolution des deux équipes. Des Canadiens étudiants à Oxford dans l’après-guerre ressuscitent toutefois l’équipe universitaire, amenant de ce fait le hockey moderne à l’avant-scène.

L’Oxford University Ice Hockey Club

En 1920, Kenneth Taylor, un boursier Rhodes de l’Ontario, relance l’équipe de hockey sur glace d’Oxford et organise des essais, qui doivent se tenir à Manchester, à 225 kilomètres de distance, Oxford étant dépourvu de patinoire. En dépit de ces difficultés, le premier Varsity Match depuis le début de la Première Guerre mondiale a lieu à Mürren, en Suisse, le 30 décembre. Kenneth Taylor est alors capitaine de son équipe. La joute se solde par un match nul, mais le hockey à Oxford a un avenir radieux devant lui.

L’année suivante, l’équipe est officiellement reconstituée en tant qu’Oxford University Ice Hockey Club (OUIHC), appellation toujours employée à ce jour. À sa première saison sous la bannière OUIHC, l’équipe demeure invaincue puis, lors du Varsity Match de 1921, écrase Cambridge par la marque de 27 à 0.

Domination du hockey européen : les années 1920 et 1930

Dans les années 1920 et 1930, l’OUIHC, comprenant alors de nombreux Canadiens notables, domine le hockey européen. En 1921, le futur premier ministre et lauréat du prix Nobel de la paixLester B. Pearson y est recruté par Roland Michener, futur gouverneur général. Lester B. Pearson se souviendra plus tard que « la plupart de nos matchs contre les clubs européens ont été des victoires faciles, ce qui nous donnait l’impression que nous étions meilleurs que nous l’étions réellement selon les normes canadiennes ». Roland Michener fait écho au sentiment de ce dernier en remarquant que « si nous sommes restés invaincus, c’est surtout parce que nous jouions contre de bons patineurs qui ne connaissaient pas grand-chose au hockey ».

Au cours des années 1920, l’OUIHC joue remarquablement bien. En 1923, le quotidien The Guardian déclare qu’« à l’exception des équipes canadienne et américaine ayant pris part aux Jeux olympiques, l’équipe universitaire de hockey sur glace d’Oxford […] s’est forgé la réputation de meilleure équipe ayant jusqu’à ce jour évolué en Europe ». Au cours de cette décennie, l’équipe effectue une série de tournées européennes et affronte l’équipe de hockey olympique de nombreux pays. À l’hiver 1923-1924, l’OUIHC effectue une tournée de l’Europe dans le cadre de son périple à destination du Varsity Match à Mürren. L’équipe y bat l’équipe olympique belge 4 à 3, puis les espoirs de l’équipe olympique britannique par la marque de 7 à 2. Au terme de ces victoires, Edward Pitblado, capitaine de l’OUIHC, est sélectionné au sein de l’équipe olympique britannique, qui remportera la médaille de bronze aux Jeux olympiques d’hiver de 1924 à Chamonix, en France.

En 1923, l’OUIHC se rend à Davos, en Suisse, pour prendre part à l’édition inaugurale de la Coupe Spengler, qu’il remporte en défaisant le Berliner Schlittschuhclub. Le club remporte la Coupe Spengler à trois autres reprises, à titre de seul vainqueur en 1925 et 1931, et ex æquo avec LTC Prague en 1932 au terme d’un match nul sans but. (À l’origine tournoi européen, la Coupe Spengler prendra plus tard une envergure internationale.)

Tout au long des années 1920, l’OUIHC est principalement composé de joueurs canadiens, dont les rangs sont parfois grossis par un joueur des États-Unis ou encore de Terre-Neuve, qui ne fait pas encore partie du Canada à l’époque. Les règles et le style de jeu canadiens, si exotiques une décennie auparavant, deviennent ainsi répandus en Europe. En 1928, un magazine de sport britannique avance que, exception faite des équipes d’Amérique du Nord en tournée, « la meilleure manifestation du hockey sur glace est le match interuniversitaire. Après avoir été disputée pendant plusieurs années à Mürren, cette classique annuelle s’est déplacée il y a trois ans à la patinoire canadienne du magnifique aréna de Saint-Moritz ». C’est grâce aux « boursiers Rhodes d’Oxford » que « le vrai jeu est connu depuis des années dans certaines stations d’hiver de la Suisse. »

Oxford conclut les années 1920 de belle façon en remportant le Match Varsity de 1929, sous la direction du capitaine de l’équipe Clarence S. Campbell, futur président de la Ligue nationale de hockey de 1946 à 1977.

En 1930, la ville d’Oxford ayant érigé une patinoire, les équipes nationales de France, d’Allemagne et de plusieurs autres pays se rendent à Oxford pour se mesurer à l’OUIHC. En plus des équipes itinérantes d’Europe, l’OUIHC affronte des équipes canadiennes en tournée, dont les Superiors d’Edmonton, les Shamrocks d’Ottawa et Équipe Canada.

À l’issue du match ultime de la saison 1931-1932, le maire d’Oxford présente aux joueurs de l’OUIHC des médailles d’or en reconnaissance de leur talent exceptionnel. L’année suivante, le capitaine Charles H. Little demande au comité « Blues » de l’université de conférer le statut « Blues » au hockey sur glace. Décerné par Oxford et Cambridge en reconnaissance de prouesses athlétiques, ce statut constitue la récompense sportive la plus prestigieuse à laquelle puissent aspirer les étudiants de ces universités. Les premiers « Blues » de hockey sur glace à Oxford sont décernés à neuf joueurs de l’OUIHC à la suite d’une victoire par jeu blanc contre Cambridge, le 21 janvier 1933. Depuis, à l’exception d’une brève période sans statut de 2013 à 2014, les joueurs les plus doués qui prennent part au Varsity Match contre Cambridge se voient octroyer le statut « Blues ».

La Deuxième Guerre mondiale et la réémergence de l’OUIHC

Lorsqu’éclate la Deuxième Guerre mondiale en 1939, on décide que l’Université d’Oxford restera ouverte jusqu’à la fin de l’année de scolaire, de façon à permettre aux étudiants déjà inscrits de terminer leurs études. Luttant pour sa survie, l’Oxford University Ice Hockey Club dispute un dernier Varsity Match en 1940. De nombreux aviateurs canadiens étant stationnés en Grande-Bretagne aux premiers stades de la Deuxième Guerre mondiale et au cours de cette dernière saison 1939-1940, l’OUIHC affronte des équipes « composées de Canadiens du nord de l’Ontario et du Manitoba, provenant d’un détachement de la RAF, situé non loin ».

Une fois la victoire proclamée en Europe, l’université, tout comme la Grande-Bretagne dans son ensemble, revient lentement à la normale. En 1946, l’OUIHC sort de son sommeil grâce à deux boursiers Rhodes et anciens combattants de la Deuxième Guerre mondiale d’origine canadienne, John Coyne et Gordon Blair. Gordon Blair sera plus tard élu à la Chambre des communes, puis sera juge de la Cour d’appel de l’Ontario ainsi que président de la Légion royale canadienne. Beaucoup de joueurs qui se joignent à l’OUIHC dans les années d’après-guerre ont servi dans l’Aviation royale canadienne. Notamment, en 1956 l’équipe se rend à Zweibrücken, en Allemagne de l’Ouest, pour affronter les Flyers de l’Aviation royale canadienne (lesquels remportent la joute par la marque de 6 à 2). Des liens étroits unissent toujours la RAF et l’OUIHC, prenant notamment la forme de matchs et d’entraînements communs.

Au cours de l’hiver de 1946-1947, l’OUIHC ravive sa traditionnelle tournée européenne en se rendant à Lausanne, Zürich, Davos et Milan. L’année suivante, l’équipe effectue une tournée hivernale plus restreinte en raison de l’évolution politique internationale et de sa posture financière. Malgré son envergure plus faible que celle des tournées européennes d’hiver précédentes, cette tournée permet à l’OUIHC de se produire devant la reine Wilhelmina des Pays-Bas.

Le Varsity Match de 1955 se solde par la plus importante victoire de l’histoire d’Oxford, par la marque de 29-0, battant ainsi le précédent record établi par le Club en 1921. H. Ian MacDonald marque neuf des buts des siens au cours de ce match. Il demeure le buteur le plus prolifique de l’OUIHC, ayant dépassé la marque des 100 buts. Plus tard, il est nommé troisième président de l’Université York, ainsi que président du conseil d’administration du Commonwealth of Learning.

Les Canadiens et l’OUIHC depuis 1970

Au cours des années 1980 et 1990, le club compte à nouveau parmi ses rangs de nombreux Canadiens d’exception. Lors de la saison 1981-1982, le co-capitaine de l’OUIHC est John H. McCall MacBain, futur fondateur de la Fondation McCall MacBain, une organisation qui soutient des initiatives en matière d’éducation, de santé et d’environnement. Dans les années 1990, le titre de capitaine de l’équipe est partagé par Mark Carney, futur gouverneur de la Banque du Canada puis de la Banque d’Angleterre, et David Lametti, futur juriste de renom, professeur de l’Université McGill et, depuis l’élection générale de 2015, député fédéral. David Lametti décrit son co-capitaine comme quelqu’un qui « prenait les choses en charge... Il portait le numéro un et n’hésitait pas à dénoncer ses coéquipiers qui n’en donnaient pas assez... Les soirs de match, il était intraitable. »

Les anciens de l’OUIHC soutiennent généreusement le club. Lorsque l’OUIHC connaît des difficultés dans les années 1970 alors qu’il n’a pas les moyens de s’offrir l’équipement neuf dont il a grandement besoin, Campbell rallie les « Old Blues » pour soutenir leur ancienne équipe. Répondront notamment à l’appel le gouverneur généralRoland Michener, le premier ministre de la SaskatchewanAllan Blakeney, le juge de la Cour suprême, Ronald Martland, et le procureur général Otto Lang. Le club jouit également de l’appui généreux de son ancien membre John H. McCall MacBain, philanthrope de renom.

Une nouveauté bienvenue : le hockey féminin à Oxford

Le hockey sur glace féminin est une création relativement tardive à l’Université d’Oxford, notamment en raison du faible nombre de collèges pour femmes de cette dernière et du fait que les collèges pour hommes ne sont devenus mixtes que tardivement (par exemple, celui de Christ Church n’admet les femmes qu’à compter de 1980). L’évolution du hockey féminin est également entravée par le fait que les femmes ne sont admissibles à la bourse Rhodes qu’à compter de 1977, ce qui restreint par ricochet le nombre de femmes nord-américaines à Oxford.

Au début de l’hiver 1981, frustrée par les débouchés limités pour le hockey féminin, une boursière du Commonwealth du nom de Deborah Coyne fonde l’Oxford University Women’s Ice Hockey Club (OUWIHC). Deborah Coyne est la fille de John Coyne, l’homme à l’origine de la renaissance de l’OUIHC au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale. Son oncle, James Coyne, qui a également joué pour Oxford dans les années 1930, est plus tard devenu le deuxième gouverneur de la Banque du Canada. Entrant en contact avec de nombreux clubs féminins, Deborah Coyne organise la toute première ligue britannique de hockey sur glace féminin. À l’automne 1981, elle persuade Cambridge de former son propre club de hockey féminin, dans l’objectif de permettre aux femmes d’avoir leur propre Varsity Match.

La première édition du Varsity Match féminin a lieu à Bristol au printemps 1982. Les deux clubs n’ont d’autre choix que d’emprunter de l’équipement des équipes masculines. Les journaux signalent le « mélange insolite de patins de figure, de patins loués et de patins pour hockey », mais ajoutent que « cela n’a en rien nui à l’enthousiasme et au courage » des joueuses de part et d’autre. Le Varsity Match inaugural se solde par la victoire de Cambridge par le compte de 3 à 1. Deborah Coyne est l’unique marqueuse d’Oxford. L’OUWIHC, comme son équivalent masculin, se dote par la suite d’une réputation sportive distinguée. En 1985, le prince Edward, comte de Wessex, assiste au Varsity Match de hockey sur glace féminin, où il est témoin de la victoire de l’OUWIHC contre Cambridge par la marque de 5 à 2.

En plus de Deborah Coyne, l’équipe d’Oxford compte, parmi ses anciennes membres éminentes, Diana Fox Carney, directrice de la stratégie et de l’engagement à l’Institute for Public Policy Research (IPPR) de Londres, Shona Brown, ancienne vice-présidente directrice de Google, et Joy Tottman Johnston, d’origine anglaise, toute première femme à arbitrer un match de hockey masculin en Grande-Bretagne et arbitre du match pour la médaille d’or de hockey féminin aux Jeux olympiques de 2014 à Sotchi.

Entretenant d’étroites relations depuis les années 1980, le club de hockey féminin et son pendant masculin fusionnent sous un seul organisme-cadre en 2005. Les équipes demeurent distinctes tout en évoluant dans le cadre d’un seul club, sous la bannière historique de l’Oxford University Ice Hockey Club. En 2015, le Temple de la renommée du hockey accepte et intègre à son exposition un maillot de l’OUIHC porté par une ancienne capitaine et présidente du club féminin.

Importance

En fondant l’Oxford University Ice Hockey Club, les étudiants canadiens de l’Université d’Oxford contribuent à l’adoption en Europe des règles canadiennes du hockey, influençant ainsi l’évolution du hockey sur glace britannique et européen.

L’OUIHC pourrait se targuer d’avoir les anciens membres les plus distingués de l’ensemble des programmes de hockey du monde. De nombreux Canadiens ont contribué aux succès de l’OUIHC, et l’esprit de camaraderie issu des années à Oxford a influencé le cours de l’histoire du Canada. Aucune relation n’est peut-être plus importante que celle qui s’est épanouie entre Roland Michener et Lester B. Pearson, dont l’amitié forgée au sein de l’OUIHC transcendera les différences politiques et mènera à la nomination de Michener comme gouverneur général sous le mandat de Pearson comme premier ministre. Les anciens de l’OUIHC tout comme ses joueurs actuels continuent de contribuer à la réussite du hockey sur glace à l’Université d’Oxford. Bon nombre d’entre eux ont eu des carrières remarquables dans les milieux financier, politique et universitaire, au Canada comme à l’étranger.

Biographie de joueurs notables

Le révérend Kenneth Elder Taylor, OBE, lauréat de la bourse Rhodes de 1918, mais reportée jusqu’en 1920. Gardien de but, Kenneth Elder Taylor joue un rôle crucial dans la renaissance du hockey à l’Université Oxford au lendemain de la Première Guerre mondiale. Il est capitaine de l’équipe en 1920, tout en étant responsable de la reconstitution de l’Oxford University Ice Hockey Club en 1921. Il sert au sein du service d’aumônerie du Canada pendant la Deuxième Guerre mondiale, puis est nommé Officier de l’Ordre de l’Empire britannique en 1945 pour ses services en temps de guerre. En 1947, il devient directeur du Collège théologique anglican de l’Université de la Colombie-Britannique. Il est nommé commandant de l’Ordre d’Orange-Nassau en 1949 par la reine Juliana des Pays-Bas, en reconnaissance de ses services en temps de guerre dans ce pays.

Edward Pitblado,boursier Rhodes de 1920 originaire du Manitoba. Pitblado est capitaine de l’OUIHC lors de la saison 1923-1924. Dans le cadre de sa tournée européenne de 1923-1924, l’OUIHC se mesure à de nombreuses équipes olympiques de hockey sur glace, dont celle des espoirs olympiques britanniques. Après la victoire de l’OUIHC sur l’équipe britannique, Edward Pitblado est sélectionné comme attaquant au sein de l’équipe olympique britannique de hockey sur glace. Celle-ci remporte la médaille de bronze aux Jeux olympiques d’hiver de 1924 à Chamonix, en France. Il contribue ensuite à la fondation de Canards Illimités, puis est président du Barreau du Manitoba de 1965 à 1966.

Clarence S. Campbell, MBE, c. r.,boursier Rhodes de 1926 originaire de l’Alberta. Clarence S. Campbell est capitaine de l’OUIHC pendant la saison 1928-1929. Après ses études à Oxford, il exerce le métier d’avocat tout en étant arbitre de la LNH dans les années 1930. S’enrôlant dans la Division blindée du Corps d’infanterie canadien au cours de la Deuxième Guerre mondiale, il est lieutenant-colonel puis major. Avocat qualifié, il poursuit d’anciens fonctionnaires nazis pour crimes contre l’humanité dans les années d’après-guerre. En 1945, il est sacré Membre de l’Ordre de l’Empire britannique puis, en 1948, est nommé conseiller du roi. Troisième président de la LNH de 1946 à 1977, il en est président honoraire de 1977 à 1984, année de sa mort. En 1967, le trophée de la LNH décerné à l’équipe gagnante de la conférence Ouest est nommé Trophée Clarence S. Campbell en son honneur. Clarence S. Campbell reste un fervent partisan de l’OUIHC et va jusqu’à en rallier les anciens joueurs afin de recueillir du financement pour le club, qui en arrache dans les années 1970 et 1980.

L’honorable Ronald Martland, CC, AOE, c. r., boursier Rhodes de 1928 originaire de l’Alberta. Ronald Martland étudie le droit à l’université et devient, en 1931, le premier Canadien à recevoir le Vinerian Prize de l’Université d’Oxford, décerné à l’étudiant obtenant le meilleur résultat à l’examen de droit civil. Il est capitaine de l’OUIHC lors de la saison 1930-1931. Rentrant au Canada après ses études, il est nommé juge associé de la Cour suprême en 1958 par le premier ministre de l’époque, John Diefenbaker.

Le commandant Charles Herbert Little, Marine royale du Canada, CD, fellow de la Société géographique royale du Canada, boursier Rhodes de 1930 originaire de l’Ontario. Gardien de but, Charles Herbert Little est capitaine de l’OUIHC au cours de la saison 1932-1933. Il est l’un des meneurs les plus engagés du club depuis Ken Taylor. À son départ de l’Université d’Oxford, il fait don d’une coupe en argent à décerner dans le cadre d’une compétition intercollégiale de hockey sur glace, dans l’espoir de renforcer le sport à l’université et d’assurer la pérennité du club. La première édition de la Coupe Little a lieu en 1933, mais avec la fermeture de la patinoire d’Oxford en 1934, le tournoi prend fin et la coupe lui est retournée. Charles Herbert Little rentre au Canada à la fin de ses études, où il est directeur du Service de renseignement naval du Canada pendant la Deuxième Guerre mondiale. Historien accompli, il est nommé Membre de l’Ordre d’Isabelle la catholique par le gouvernement de l’Espagne pour ses recherches sur l’exploration espagnole de la Colombie-Britannique au XVIIIe siècle.

James Elliot Coyne, OM, boursier Rhodes de 1931 originaire du Manitoba. James Elliot Coyne est capitaine de l’OUIHC au cours de la saison 1933-1934. Il sert au sein de l’Aviation royale canadienne pendant la Deuxième Guerre mondiale. Il est ensuite deuxième gouverneur de la Banque du Canada, poste qu’il occupe de 1955 à 1961. John Coyne, son frère cadet, lui succédera au sein de l’OUIHC et sera responsable de la renaissance du club après la Deuxième Guerre mondiale. Dans les années 1980, sa nièce, Deborah Coyne, fonde l’incarnation féminine du club, l’OUWIHC.

L’honorable Robert Aaron Gordon Robertson, CP, CC, MSRC,boursier Rhodes de 1938 originaire de la Saskatchewan. Robert Aaron Gordon Robertson est septième commissaire des Territoires du Nord-Ouest de 1953 à 1963, année où il est nommé greffier du Conseil privé et secrétaire du Cabinet, selon la recommandation du premier ministre d’alors, Lester B. Pearson. En 1975, le premier ministre Pierre Trudeau le nomme secrétaire des relations fédérales-provinciales au Cabinet. De 1980 à 1990, il est chancelier de l’Université Carleton.

John McCreary Coyne, DFC, CStJ, c. r., lauréat de la bourse Rhodes de 1940, qu’il reporte pour se joindre à l’Aviation royale canadienne, au sein de laquelle il sert pendant la majorité de la Deuxième Guerre mondiale. Il reçoit la Croix du service distingué dans l’Aviation en 1945. Amorçant ses études à Oxford en 1946, il rétablit l’OUIHC avec le concours de Gordon Blair. Il est nommé commandant de l’Ordre très vénérable de l’Hôpital de Saint-Jean de Jérusalem en 1978, tout en servant de conseiller juridique de la Société géographique royale du Canada. John McCreary Coyne est le frère cadet du gouverneur de la Banque du Canada ancien membre de l’OUIHC, James Elliot Coyne. Une de ses filles, Deborah, qui étudie à Oxford dans les années 1980, fonde le programme de hockey sur glace féminin à Oxford. Une autre fille, Barbara, faisant ses études à Cambridge, est membre du Cambridge University Women’s Ice Hockey Club (CUWIHC).

Le juge Duncan Gordon Blair, CM, c. r., lauréat de la bourse Rhodes de 1941 mais n’amorçant ses études qu’après la Deuxième Guerre mondiale. Au cours de cette dernière, il s’enrôle au sein de l’Irish Regiment of Canada, au sein duquel il est blessé en Italie. Après son arrivée à l’université en 1946, il s’associe à un autre boursier Rhodes, John Coyne, pour relancer l’OUIHC. En 1968, il est élu à la Chambre des communes comme député de la circonscription ontarienne de Grenville-Carlton, siège qu’il occupe jusqu’en 1972. En 1978, il est nommé juge de la Cour d’appel de l’Ontario. Il est plus tard nommé à la présidence de la Légion royale canadienne.

Docteur William Howard Feindel, OC, GOQ, MSRC, boursier Rhodes de 1939 et originaire de Nouvelle-Écosse. Se concentrant sur la neuroanatomie, le Dr William Howard Feindel obtient un doctorat en médecine clinique à l’Université d’Oxford. Mettant au point la technique d’imagerie cérébrale de tomographie par émission de positons (TÉP), il est nommé directeur de l’Institut neurologique de Montréal en 1972. Le Dr Feindel est nommé Officier de l’Ordre du Canada en 1982 en reconnaissance de ses travaux en neurochirurgie. De 1991 jusqu’à sa retraite, en 1996, le Dr Feindel est chancelier de l’Université Acadia. Il est intronisé au Temple de la renommée médicale canadienne en 2003.

Docteur Ramsay Gunton, CM, FRCPC, boursier Rhodes de 1946 originaire de l’Ontario. Le Dr Ramsay Gunton fait partie de l’incarnation d’après-guerre de l’OUIHC et en est le président en 1947, puis capitaine en 1948. Il est l’un des premiers cardiologues à mettre au point la technique de cathétérisme cardiaque au Canada. De 1986 à 1988, il est président du Collège royal des médecins et chirurgiens du Canada. Il a été à la tête du service des traitements thérapeutiques de l’Hôpital général de Toronto, en plus d’occuper la présidence du département de médecine de l’Université Western Ontario. La chaire de recherche en cardiologie de cette université est nommée en son honneur.

H. Ian MacDonald, OC, KLJ, boursier Rhodes de 1952 originaire de l’Ontario. Avec plus de 100 buts, H. Ian MacDonald est le marqueur le plus prolifique de l’histoire de l’OUIHC. De 1974 à 1984, il est président de l’Université York. De 1994 à 2003, il est président du conseil d’administration du Commonwealth of Learning, une organisation dédiée à l’amélioration de la qualité de l’éducation et de l’accès à celle-ci au sein du Commonwealth des Nations.

L’honorable Otto Lang, CP, OC, c. r., boursier Rhodes de 1953 originaire de la Saskatchewan. De 1968 à 1979, il est député fédéral représentant la circonscription de Saskatoon. À deux occasions, d’abord de 1972 à 1975 puis en 1978, il est ministre de la Justice et procureur général du Canada sous le gouvernement du premier ministre Pierre Trudeau.

John H. McCall MacBain, boursier Rhodes de 1980 originaire du Québec. John H. McCall MacBain est attaquant au sein de l’OUIHC. Au cours de la saison 1981-1982, il partage le titre de capitaine avec Gary Lawrence. Il est connu pour son engagement philanthropique, notamment par rapport aux œuvres de la Fondation McCall MacBain. Il est surnommé le « fondateur du deuxième siècle de la bourse Rhodes » en raison de son don de 75 millions de livres à la fondation Rhodes. En tant qu’ancien membre, il soutient généreusement l’OUIHC.

Deborah Coyne, venue à l’Université d’Oxford en 1980 à titre de boursière du Commonwealth inscrite à la maîtrise en relations internationales. Au début de 1981, Deborah Coyne fonde l’OUWIHC, dont elle est la première capitaine. Deborah Coyne est la fille de John Coyne, qui a redonné naissance à l’OUIHC après la Deuxième Guerre mondiale. Son oncle, James Coyne, qui a également joué pour Oxford dans les années 1930, est plus tard devenu le deuxième gouverneur de la Banque du Canada. Établissant des liens avec de nombreux clubs féminins, Deborah Coyne organise la toute première ligue de hockey sur glace féminin de Grande-Bretagne. Elle persuade également Cambridge de former son propre club de hockey sur glace féminin, afin que les femmes aient elles aussi droit à leur Varsity Match. La sœur cadette de Deborah, Barbara Coyne, étudiante à Cambridge, est gardienne de but du CUWIHC au cours de la saison 1985-1986. Deborah Coyne est une actrice importante au sein du Parti libéral et joue un rôle de premier plan dans l’opposition à l’Accord du lac Meech. De 1989 à 1991, elle sert de conseillère à Clyde Wells, premier ministre de Terre-Neuve. En 2015, Coyne devient conseillère politique principale de la chef du Parti vert, Elizabeth May.

David Lametti, co-capitaine de l’OUIHC avec Mark Carney. En 1989 et 1990, il est greffier pour le juge Peter Cory de la Cour suprême du Canada. Il enseigne ensuite le droit à l’Université McGill, où il est le premier directeur de l’Institut de droit comparé de McGill, de 2002 à 2006. Il est membre fondateur du Centre des politiques en propriété intellectuelle, dont il est le président, de 2009 à 2012. Représentant la circonscription québécoise de Lasalle-Émard-Verdun, il est élu à la Chambre des communes en 2015.

Mark Carney, OC, né dans les Territoires du Nord-Ouest, obtient son baccalauréat en économie à l’Université Harvard avant d’obtenir une maîtrise et un doctorat en économie à Oxford. Gardien de but au sein de l’OUIHC, il y partage le titre de capitaine avec David Lametti. Gouverneur de la Banque d’Angleterre depuis 2013, Mark Carney a été, de 2008 à 2013, gouverneur de la Banque du Canada. Il est membre du conseil consultatif international de la Blavatnik School of Government de l’Université Oxford. Il a rencontré son épouse, Diana Fox, ancienne membre de l’OUWIHC, grâce au hockey.

Diana Carney, née Fox. En tant que membre de l’OUWIHC, Diana Fox a la réputation de bourdonner autour de ses adversaires et de percer sans effort la défense adverse. Après avoir épousé Mark Carney, ancien membre de l’OUIHC, elle s’installe au Canada où elle devient vice-présidente de Canada 2020, un groupe de réflexion axé sur les enjeux climatiques et énergétiques ainsi que sur la mobilité et l’inégalité sociales. Au sein de Canada 2020, Diana Carney coordonne le projet de stratégie auprès du gouvernement fédéral, baptisé « Le Canada que nous souhaitons en 2020 ». Depuis la nomination de son mari comme gouverneur de la Banque d’Angleterre, elle est directrice de la stratégie et de l’engagement à l’Institute for Public Policy Research (IPPR) de Londres.

Sources

Le présent article a été inspiré par les recherches originales des auteurs. Ses sources comprennent des journaux canadiens (par exemple, la Montréal Gazette, l’Ottawa Journal, le Winnipeg Tribune, le Daily Colonist [de Victoria, en Colombie-Britannique], et le Vancouver Daily World) et britanniques (par exemple, le Times of London et le Manchester Guardian), ainsi que des magazines (par exemple, Illustrated Sporting and Dramatic News) et des manuscrits de la bibliothèque bodléienne d’Oxford, en Angleterre.