Canotage | l'Encyclopédie Canadienne

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Canotage

Amyot, Francis
Le canoéiste Francis Amyot après sa médaille d'or obtenue aux Jeux Olympiques de Berlin de 1936, la seule médaille d'or que remporte le Canada cette année-là. En raison de sa taille, 6 pi (1,88 m), un canoë doit être fait sur mesure pour lui, de façon à tenir compte de sa carrure et de son puissant coup de pagaie (avec la permission du Panthéon des sports canadiens, www.cshof.ca).
Fisher, Hugh et Alwyn Morris
H. Fisher et A. Morris, médaillés d'or en canotage aux Jeux olympiques de 1984 (avec la permission de Canadian Sports Images).
Cain, Larry
Larry Cain en pleine action aux Jeux olympiques de 1984, à Los Angeles (avec la permission du Bureau d'information des athlètes).

Canotage

 Le canotage est une activité aquatique qui se pratique au moyen d'une petite embarcation aux extrémités effilées, mue par un ou plusieurs pagayeurs installés de manière à faire face à la direction que prend l'embarcation. Il existe deux sortes de canoés : le canoé ouvert (dit « canadien »), propulsé par une pagaie simple et désigné en compétition par la lettre C; le canoé fermé ou ponté, mu par une pagaie double et appelé kayak, désigné par la lettre K. Les canoés actuels présentent une variété de formes et de matériaux adaptés aux différentes conditions aquatiques et aux types d'utilisation (récréative ou de compétition). Le canoé ouvert, le plus répandu, est utilisé pour les loisirs, la chasse et la pêche. D'une longueur de près de 5 m, il est fait de bois, de toile, d'aluminium, de fibre de verre ou de plastique.

Les formes de canotage de compétition les plus connues sont les suivantes : le sprint sur 500, 1 000 et 10 000 m (seule discipline de canotage aux Jeux olympiques) dans des canoés propulsés par un nombre variable de pagayeurs; la course en eau vive de descente ou de slalom, en canoés à un ou à deux pagayeurs; et le marathon, course de fond qui se pratique sur les lacs et les rivières et nécessite des portages.

Le canotage que l'on connaît aujourd'hui est le produit de deux influences distinctes. La première se rattache à une tradition née chez les Autochtones et qu'ont poursuivi les premiers explorateurs, marchands de fourrure, bûcherons et colons. Le canotage en canoé ouvert ou en kayak, propre à l'Amérique du Nord, était pratiqué par les Amérindiens et les INUITS, lesquels ont conçu une variété impressionnante d'embarcations, dont chacune était adaptée aux matériaux locaux, à l'environnement physique et aux coutumes du groupe. Ils fabriquent des embarcations recouvertes de peaux (KAYAK) ou d'écorce (CANOT), surtout d'écorce de bouleau, et des pirogues mesurant jusqu'à 15 m de longueur.

Les explorateurs européens, en commençant par Jacques CARTIER, adoptent volontiers les canots d'écorce légers et maniables au lieu des chaloupes à rames encombrantes de leurs navires. Les premiers explorateurs et marchands de fourrure se rendent aux confins du pays grâce à ces embarcations. Le canot d'écorce est à l'origine d'une voie de ravitaillement s'étendant sur 6000 km, de Montréal jusqu'à l'océan Pacifique et au fleuve Mackenzie, voie qu'on empruntera pour accéder aux frontières septentrionales les plus reculées jusqu'à la fin du XIXe siècle. Les premiers colons établis le long des cours d'eau navigables du centre du Canada utilisent les canots d'écorce pour leurs déplacements locaux, la chasse et la pêche. À l'aide d'outils en métal, ils fabriquent aussi des pirogues taillées avec précision dans une seule pièce de bois et, ultérieurement, des canoés de planche, toujours inspirés des embarcations autochtones.

Le canoé traditionnel « canadien » (5 m de longueur, 81 cm de largeur, 30 cm de profondeur), fait de planches de cèdre et d'une membrure en orme, est conçu à la fin des années 1850 aux abords de la rivière Otonabee, près de Peterborough (Ontario). Plus durable que le canot d'écorce, il répond parfaitement aux besoins des villégiateurs, des chasseurs et des pêcheurs. Au cours des trois dernières décennies du XIXe siècle, le canoé de la région de Peterborough est exporté mondialement.

Le canotage actuel a aussi été influencé par certaines pratiques instaurées à l'époque de l'Amérique du Nord britannique. Le personnel militaire britannique alors basé au pays parraine souvent des compétitions d'aviron ou de voile. Ce sont toutefois les courses de canoés autochtones, intégrées aux régates au début du XIXe siècle, qui soulèvent le plus d'enthousiasme chez les spectateurs. Des clubs nautiques généraux apparaissent dans des villes comme Kingston, Halifax, Montréal, Peterborough et Toronto. Au cours des années 1870, des courses de canoés pour gentilshommes s'ajoutent aux épreuves de nautisme.

En 1880, la création de l'American Canoe Assocation (ACA) au lac George (New York) et la tenue de sa première régate provoquent partout en Amérique du Nord un accroissement de la pratique du canotage organisé. À l'occasion de la première compétition de l'ACA en 1880, le Canadien T.H.Wallace, de Rice Lake (Ontario), gagne deux courses dans son canoé canadien du lac Rice.

 En décembre 1880, on fonde le Toronto Canoe Club en réponse à la formation de l'ACA. Des clubs de canotage font alors leur apparition partout au pays. En 1887, les clubs canadiens se regroupent pour former la division Nord de l'ACA. En 1900, une association nationale est fondée à Brockville (Ontario) et, au mois d'août de la même année, on y tient le premier championnat canadien. Depuis, ce championnat a eu lieu tous les ans, excepté durant les deux guerres mondiales.

 En 1924, aux Olympiques de Paris, les équipes canadiennes et américaines de canoéistes s'affrontent dans une course de démonstration. La même année, une organisation internationale, l'IRK, est créée. Depuis 1936, année où le canotage devient un sport olympique, les pagayeurs canadiens connaissent un certain succès, surtout dans les épreuves de canoé ouvert. En 1936, Francis AMYOT remporte une médaille d'or au 1000 m individuel. En 1984, à Los Angeles, Larry CAIN gagne une médaille d'or et une d'argent au canoé C-1; aux Jeux du Commonwealth, en 1986, il obtient l'or au 500 et au 1 000 m C-1. Caroline Brunet a été l'espoir pour les Olympiques ces dernières années. En 1996 et aussi aux Jeux de Sydney en 2000 elle remporta la médaille d'argent. S'ajoute à ce palmarès la médaille de bronze remportée aux Jeux olympiques d'été de Londres par Mark Oldershaw dans l'épreuve du 1 000 m masculin.

Après la Deuxième Guerre mondiale, l'arrivée d'Européens au Canada contribue à populariser le canotage en eau vive. En 1964, une organisation nationale, l'Association canadienne de canot-kayak d'eau vive, voit le jour. En 1967, le premier championnat national de slalom et de descente en eau vive a lieu aux gorges d'Elora (Ontario). Après 1945, les courses professionnelles de canoés sur longue distance gagnent en popularité dans l'Ouest canadien, dans le Nord de l'Ontario de même qu'au Québec. Toutefois, ce n'est qu'en avril 1980 qu'est fondée, à Ottawa, une organisation pour coordonner ce type d'épreuve : la Canadian Marathon Canoe Racing Association (CMRA). En 1981, la CMRA tient son premier championnat à Ottawa.

Créée en mai 1972, l'Association canadienne du canotage récréatif s'emploie à créer des programmes non compétitifs pour améliorer la technique de maniement de la pagaie, la formation et la sécurité en canotage récréatif.

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