Dubois, Claude | l'Encyclopédie Canadienne

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Dubois, Claude

Claude (André) Dubois. Auteur, compositeur, interprète (Montréal, 24 avril 1947).

Dubois, Claude

Claude (André) Dubois. Auteur, compositeur, interprète (Montréal, 24 avril 1947).

Ses débuts et voyages

Claude Dubois commence sa carrière à 12 ans dans le groupe country-western Les Montagnards, avec lequel il enregistre en 1959 le microsillon Claude Dubois et ses montagnards. En 1964-65, à l'âge de 17 ans, il devient l'artiste fétiche d'une toute nouvelle boîte à chansons de Montréal : Le Patriote. L'année suivante, son premier album solo, intitulé Claude Dubois, contient les succès « J'ai souvenir encore » et « Ma petite vie ». Avec ce disque, il se mérite le Prix spécial du jury au Festival du disque. Aux côtés d'artistes tels que Georges Dor, Claude Gauthier, Donald Lautrec, Gilles Vigneault et Raymond Lévesque, il interprète ses chansons à la Place des Arts, où il revient en 1973, 1975 et 1976.

C'est en 1967 qu'il obtiendra le trophée Renée-Claude à titre de « Découverte de l'année » du Patriote de Montréal. Lors de l'Expo 67, il s'exécute au Pavillon de la jeunesse et sa chanson « Cerveau gelé » sert de thème à un court-métrage, documentaire sur Montréal. La même année, il se produit en récital à la Comédie-Canadienne en première partie de Gilles Vigneault et, en France, dans le cadre de l'émission « La Fine fleur de la chanson », à la radio de l'ORTF. Il effectue par la suite de longs voyages à travers le monde jusqu'en 1972. Il grava bien entre-temps quelques simples -- dont le très grand succès « Comme un million de gens », enregistré à Paris en 1969 --, mais sans réellement être disponible pour s'occuper de leur diffusion. À l'instar de Robert Charlebois et de Jean-Pierre Ferland, cette période de sa carrière fut marquée par le passage d'un style chansonnier à une esthétique plus rock.

Son ascension

L'album Claude Dubois de juillet 1972, qui marque vraiment son retour au Québec, comprend la célèbre chanson « Le Labrador », concoctée en France avec François Rauber et le groupe de Jean-Marc Deutere. En mai 1973, il lance le microsillon Touchez Dubois qui contient quelques-uns de ses plus grands succès : « Femmes de rêve », « La Vie à la semaine » et « Bébé Jajou Latoune ». En 1974, l'album Claude Dubois, enregistré à Woodstock, fait connaître les chansons « En voyage » et « L'Infidèle ». Il chante ensuite au Centre sportif de l'Université de Montréal avec Diane Dufresne et Offenbach, et décide de créer les Éditions du Son (plus tard Les Éditions Claude Dubois). On le retrouve aussi à la barre des émissions « Décibels » à la télévision de Radio-Canada (1973) et « Showbizz » à Télé-Métropole, (1975-76). Imprégné d'accents antillais, son microsillon Mellow Reggae est enregistré (1976-77) à Montréal, Paris, Londres et Miami. En 1978, il fonde l'étiquette de disques Pingouin et enregistre Fable d'espace, le premier album à présenter les chansons « Chasse-galerie » et « Au bout des doigts ». Toujours en 1978, il présente le spectacle « Dubois deboutte » au Théâtre Saint-Denis, à Montréal.

Il effectue aussi un petit saut à Paris, pour tenir le rôle de Zéro Janvier dans l'opéra-rock Starmania. C'est dans ce contexte qu'il enregistre l'inoubliable chanson « Le Blues du businessman » (Kébec-Frog KF-8001/KF-8002) de Michel Berger et Luc Plamondon, qui obtiendra un succès retentissant en France et au Québec. Il remporte d'ailleurs le trophée Félix de l'interprète masculin de l'année lors du tout premier Gala de l'ADISQ, en 1979.

Revers et retours

En 1981, Claude Dubois est arrêté pour possession de drogue et passe un an dans un centre de désintoxication, événement marquant pour la suite de sa carrière. C'est en 1982 qu'il reviendra en force, avec Sortie Dubois, microsillon au titre évocateur qui se vendra à plus de 200 000 exemplaires. Cet album contient notamment les succès « Plein de tendresse » et « Femmes ou filles ». La même année, il lance le simple de la chanson « Femme de société », interprétée en duo avec Léo Kay. Il chante devant 18 000 personnes au Forum de Montréal et au Colisée de Québec avec les musiciens du groupe UZEB, sous la direction de François Cousineau. Toujours en 1982, il remporte cinq Trophées Félix : l'interprète masculin, la chanson de l'année (« Plein de tendresse »), Spectacle de l'année, Album auteur-compositeur-interprète et, enfin, Album toutes catégories. L'année suivante, il remporte à nouveau le Félix de l'interprète masculin. L'album Implosif, qu'il venait de lancer, atteignit les 50 000 exemplaires tous vendus avant même sa sortie. Dubois participa aussi en 1983 à l'émission de variété Station Soleil, animée par Jean-Pierre Ferland à Radio-Québec. Ce moment historique de télévision fut marqué par l'un des derniers passages en ondes d'un Félix Leclerc au faîte de sa gloire. En 1984, Dubois chante devant 25 000 personnes au Vieux-Port de Montréal et l'année suivante, la chanson « Un chanteur chante » devient le titre d'une tournée québécoise. La même année, Dubois se joint au groupe Northern Lights -- un collectif d'artistes canadiens-anglais et québécois similaire au Band Aid et au Live Aid -- pour l'enregistrement du simple « Tears Are Not Enough ». En 1986, il partage la scène du Vieux-Port de Montréal avec Marjo et il est à nouveau élu, Interprète masculin de l'année à l'ADISQ. En 1987, dans le cadre des Francofolies de La Rochelle, il collabore avec Jacques Higelin lors d'un spectacle hommage à Léo Ferré. En 1989, il écrit et interprète « On vit de femmes », la chanson thème du film Comment faire l'amour à un nègre sans se fatiguer, réalisé par Jacques Benoît, d'après le roman de l'écrivain Dany Laferrière. Également en 1989, il retrouve son rôle dans Starmania pour une série de spectacle à Paris.

C'est dans le cadre des Francofolies de Montréal que l'on présente en 1991, le spectacle hommage La Fête à Claude Dubois. L'année suivante, Dubois chantera en compagnie de Robert Charlebois devant plus de 50 000 spectateurs réunis à la Place d'Youville pour la clôture du vingt-cinquième Festival d'été de Québec. En 1996, il lance l'album Gelsonima, créé en étroite collaboration avec sa femme, la comédienne Louise Marleau. Ce disque se voulait un témoignage d'estime au cinéaste italien Federico Fellini et à son film La Strada, qui avaient influencé Dubois dans sa jeunesse. En 1998, Claude Dubois est victime d'un accident cardio-vasculaire alors qu'il amorçait une série de concerts au Casino de Montréal. Une fois rétabli, il produira un nouveau spectacle avec accompagnement de cordes pour cette même salle en l'an 2000 et en 2002. En juillet 2006, le Festival d'été de Québec présente devant 100 000 personnes un spectacle avec Dubois et des interprètes féminines venues lui rendre hommage. Au nombre des artistes participantes, se retrouvaient Diane Dufresne, Nanette Workman, Chloé Sainte-Marie, Marie-Chantal Toupin et Andrée Watters. En mai 2007, l'album Duos Dubois est produit à l'initiative de Paul Dupont-Hébert et de Zone 3. Le concept du disque, qui visait à faire chanter des succès de Dubois, en duo ou en trio, par des artistes québécois et français de grande renommée, connut un franc succès. Les artistes qui collaborèrent à cet album sont entre autres, Céline Dion, Francis Cabrel, Gilles Vigneault, Richard Desjardins, Patrick Bruel, Isabelle Boulay, Corneille, Garou, Lynda Lemay, Marilou, Natasha St-Pier, Éric Lapointe et l'imitateur André- Philippe Gagnon. Lors du Gala de l'ADISQ, ce beau projet valut à Claude Dubois le Félix de l'Album populaire de l'année.

C'est en mars 2008, que Claude Dubois est admis au Panthéon des auteurs et compositeurs canadiens.

En 2009, il entreprend la tournée Dubois Revu Incorrigible. En 2013 l'artiste poursuit sa carrière en donnant des spectacles dans différentes régions métropolitaines, en Outaouais, ainsi qu'aux festivals Le FestiBlues International de Montréal, et Les Francofolies de Montréal (2012).

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