Denoncourt, Serge | l'Encyclopédie Canadienne

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Denoncourt, Serge

Serge Denoncourt. Metteur en scène et comédien.

Denoncourt, Serge

Serge Denoncourt. Metteur en scène et comédien. (Shawinigan, 16 avril 1962-) L'un des plus talentueux de sa génération, ce metteur en scène a rapidement fait sa marque grâce à des productions à l'esthétique somptueuse et à la direction d'acteurs minutieuse, ainsi qu'au choix d'œuvres fortes, audacieuses, déstabilisantes. Serge Denoncourt a démontré sa maîtrise scénique tant dans les œuvres classiques que dans celles du répertoire contemporain, international comme québécois. Cofondateur et directeur artistique du Théâtre de l'Opsis, il s'est aussi signalé à la barre du Théâtre du Trident, à Québec.

Formé en interprétation à l'Option-Théâtre du collège Lionel-Groulx, promotion 1983, Serge Denoncourt s'est produit comme comédien dans une dizaine de spectacles entre 1983 et 2002, dont Harold et Maude, où il partageait la vedette avec Janine Sutto (Nouvelle Compagnie Théâtrale, 1984), Les Fourberies de Scapin de Molière (Théâtre du Trident, 1993) et Juste la fin du monde de Jean-Luc Lagarce (ESPACE GO, 2002), dont il cosignait la mise en scène avec Pierre Bernard. Son travail de metteur en scène a cependant vite pris le dessus dès le milieu des années 1980, notamment avec la fondation du Théâtre de l'Opsis, en 1984. Il y signe, entre autres, Grand et petit de Botho Strauss (1987), Il Campiello d'après Goldoni (1988), Possibilités de Howard Barker (1989) et plusieurs pièces ou adaptations signées Pierre-Yves Lemieux : À propos de Roméo et Juliette (1989), L'Honneur perdu de Katharina Blum (1990), Comédie russe (1993).

Parmi près de cent mises en scène de Serge Denoncourt, retenons quelques réussites majeures : Dom Juan, de Molière (Trident, 1994), qui remporte le Masque de la production de l'année à Québec ; Le Temps et la Chambre, de Botho Strauss (THÉÂTRE DU NOUVEAU MONDE, 1995), pour lequel il reçoit le prix Gascon-Roux de la meilleure mise en scène ; la fresque Les Estivants, de Maxime Gorki (coproduction Trident/TNM, 1997), qui lui vaut le Masque et le prix Gascon-Roux de la meilleure mise en scène ; Je suis une mouette (non ce n'est pas ça), d'après Tchekhov (L'Opsis/Théâtre de Quat'Sous, 1998), pour lequel l'Académie québécoise du théâtre lui décerne à nouveau le Masque de la meilleure mise en scène ; Décadence, de Steven Berkoff (QUAT'SOUS, 1997) ; une relecture du succès Les Feluettes, de Michel Marc BOUCHARD (Espace GO, 2002), pour lequel il récolte les Masques du public et de la meilleure production à Montréal (ce spectacle sera présenté en anglais à l'American Conservatory Theatre de San Francisco en 2005) ; puis, Gertrude. Le Cri de Barker (Espace GO, 2005), qui lui vaut le prix de la Critique de la meilleure production à Montréal.

Vivant en partie en Italie, Serge Denoncourt a conçu et mis en scène les spectacles du transformiste Arturo Brachetti (prix Molière du meilleur spectacle en 2001) et de l'illusionniste Gaetano Triggiano, et a développé le concept visuel et artistique du spectacle de la star de la chanson européenne, Eros Ramazzotti. Il a touché à l'opéra (Le Nozze de Figaro, 1998, La Tosca, 2001) et à la comédie musicale (Pied de poule, 2003), et se faisait récemment coauteur et metteur en scène de Criss Angel Believe, du CIRQUE DU SOLEIL, présenté à Las Vegas (2008). Il avait auparavant assumé la direction d'acteurs de trois épisodes de la série télévisuelle Solström du Cirque du Soleil (2003). Le court métrage Via Crucis de Serge Denoncourt a été en sélection officielle au Festival des films de Venise, en 2000, et a remporté le prix Centaure du meilleur premier film au Festival international du film de Saint-Pétersbourg, en Russie, en 2001.

Serge Denoncourt, cofondateur du Théâtre de l'Opsis, en a été le directeur artistique pendant dix ans, de 1984 à 1994. Il a ensuite assumé la direction artistique du Théâtre du Trident, de 1994 à 1997. Il signait récemment la mise en scène de la plus récente pièce de Michel TREMBLAY, Fragments de mensonges inutiles, à la Compagnie Jean DUCEPPE (2009). Au printemps 2010, il devient le maître d'œuvre du Blues d'la métropole, une comédie musicale autour des chansons du groupe BEAU DOMMAGE.