Mouvements écologistes au Canada | l'Encyclopédie Canadienne

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Mouvements écologistes au Canada

Les mouvements écologistes visent à protéger le monde naturel et à promouvoir un mode de vie durable. Ils voient le jour dans le cadre des efforts consacrés à la préservation au début des années 1900. À cette époque, les protecteurs de l’environnement visent à ralentir l’épuisement des ressources canadiennes au profit d’une gestion réglementée de l’environnement. Les experts catégorisent l’évolution du mouvement écologiste en différentes « vagues. » Ces vagues sont des périodes dans le temps qui sont facilement caractérisées par certains thèmes. Bien que le nombre et la nature de ces vagues varient parfois d’un expert à l’autre, on les définit souvent comme suit : la première vague s’intéressait avant tout à la préservation; la deuxième, à la pollution; la troisième, à la professionnalisation des groupes écologistes; la quatrième, au changement climatique.

Peuples autochtones

Des membres de la Première Nation Sagkeeng, une communauté anichinaabée située à l'extrémité sud du lac Winnipeg, au Manitoba, récoltent du riz sauvage le 14 septembre 2012.

Pendant des siècles, les Autochtones ont vécu de la terre, ne causant que très peu, voire pas du tout, de destruction. Beaucoup de peuples autochtones croient que les êtres humains font partie d’un environnement interrelié. Il n’existe pas d’autorité sur la terre, les plantes et les animaux avec lesquels ils cohabitent. Des pratiques comme le défrichage des parcelles de terre pour créer des colonies ou pratiquer l’agriculture, ou le piégeage des animaux en allumant des feux ont sans doute perturbé l’environnement naturel. Cependant, il y a peu de preuves qui démontrent que de telles activités ont causé des dommages à long terme. En outre, les groupes de familles de Premières Nations et d’Inuits déplaçaient souvent leurs colonies dans de nouvelles régions pour profiter d’une chasse meilleure. Ceci permettait aux régions laissées derrière de se régénérer et de repeupler leurs faunes. Pour ces raisons, il n’y a aucune raison de s’inquiéter de problèmes environnementaux à grande échelle avant l’arrivée permanente des colons européens, au 17e siècle.

Premières influences

À leur arrivée, les explorateurs et les colons européens commencent à cataloguer l’histoire naturelle du Canada. Ces études créent les bases de la botanique, de la géologie, de la paléontologie et de la zoologie au Canada. Parmi ces naturalistes, on compte Samuel de Champlain. Celui-ci tient des rapports détaillés de la flore, de la faune et du climat qu’il découvre pour la première fois. L’écrivaine Catharine Parr Traill et, plus tard, le frère Marie-Victorin sont d’autres exemples de pionniers en la matière.

Anahareo, connue aussi comme Gertrude Philomen Bernard, vers 1925.

Au départ, les traditions européennes de ces premiers naturalistes façonnent leur perception. Des écrivains comme Jean-Jacques Rousseau, William Wordsworth, Lord Byron et Archibald S. Belaney et son épouse Anahareo ont aussi beaucoup d’influence.

Les penseurs américains ont une influence encore plus grande. On trouve parmi ceux-ci l’ornithologue John James Audubon, qui visite le Canada dans les années 1830, et les écrivains James Fenimore Cooper, Ralph Waldo Emerson et Henry David Thoreau. Les écologistes américains John Muir, fondateur du Sierra Club (en 1892), et Gifford Pinchot sont eux aussi connus pour leur influence importante.

Première vague : la fin des années 1800 au début des années 1900

Au départ, les colons européens considèrent la faune sauvage d’Amérique du Nord comme inépuisable. Cependant, à mesure que le paysage passe des forêts aux terres agricoles, les efforts pour préserver les ressources naturelles du continent augmentent. Ces efforts écologiques en viennent à caractériser la première vague du mouvement écologiste en Amérique du Nord.

Des individus ayant des liens étroits avec l’industrie forestière initient plusieurs des premiers efforts de préservation du Canada. Ces bûcherons sont témoins de l’épuisement rapide des forêts canadiennes. Ils font pression en faveur de coupes contrôlées et de zones protégées pour utilisation future. En 1900, Henri-Gustave Joly de Lotbinière, ancien premier ministre du Québec, dirige la création de l’Association forestière canadienne (voir aussi Foresterie, Bûcherons).

Malgré ces premiers efforts, les Américains ont généralement de l’avance sur les Canadiens pour organiser les objectifs en matière de conservation de l’environnement. Ceci est sans doute en raison de l’ampleur de la colonisation aux États-Unis. Cette colonisation démontre les dommages que la civilisation peut causer. Au Canada, la mentalité des pionniers selon laquelle les forêts, les lacs et la faune sont illimités persiste plus longtemps. C’est le président américain Theodore Roosevelt, par exemple, qui invite le Mexique et le Canada à se joindre aux États-Unis et à participer à la North American Conservation Conference en 1909. Cette conférence mène à la création de la Commission de la conservation. La conférence est présidée par l’ancien ministre de l’Intérieur Clifford Sifton. Elle crée des recommandations qui laissent présager les principes de l’environnementalisme moderne. Les recommandations incluent la non-surexploitation des forêts, l’utilisation d’engrais biologique et le recyclage.

Première vague : parcs nationaux et provinciaux

Le développement de parcs nationaux illustre également la différence entre les premières mesures américaines et canadiennes pour la protection de l’environnement. Par exemple, le premier parc national américain, Yellowstone, ouvre en 1872. En comparaison, le premier parc national canadien, Banff, n’est créé qu’en 1885. De plus, la raison d’être du parc de Banff (tout comme celle des parcs nationaux Yoho et des Glaciers, fondés en 1886) est plus économique qu’écologique. En créant ces réserves dans les Rocheuses, le gouvernement vise à générer des revenus et à promouvoir le tourisme le long du nouveau Chemin de fer Canadien Pacifique.

Le parc national Yoho est situé dans les montagnes Rocheuses, dans le coin sud-est de la Colombie-Britannique.

En 1916, les États-Unis adoptent une loi, intitulée National Park Service Act. Cette loi stipule que les parcs doivent être conservés intacts pour l’utilisation des générations futures. Comme pour le développement de parcs, le Canada accuse également un retard en comparaison avec les États-Unis pour ce qui est de l’adoption de ce type de langage. Finalement, en 1930, la Loi sur les parcs nationaux du Canada incorpore ce type de libellé. À cet égard, 1930 marque un tournant décisif pour la pensée écologique au Canada.

Dans le domaine de la conservation de la faune, cependant, le Canada crée très tôt plusieurs régions protégées (voir Conservation et aménagement de la faune). Par exemple, la toute première réserve d’oiseaux fédérale en Amérique du Nord est créée en Saskatchewan en 1887; en 1889, la population de bisons des Plaines passe d’environ 60 millions à moins de 2 000 animaux. Ainsi, en 1907 et 1909, le gouvernement achète environ 700 bisons et les place dans les parcs nationaux. De plus, entre 1910 et 1920, trois régions deviennent des réserves pour les antilopes d’Amérique en Alberta et en Saskatchewan (mais elles sont plus tard abolies).

En 1911, le Canada établit officiellement une division des parcs. James Harkin est nommé Commissaire des parcs du Dominion. Il est profondément influencé par le mouvement de conservation américain. James Harkin est probablement le premier Canadien à défendre la protection de la faune pour sa simple conservation. Le premier véritable effort de préservation du Canada à l’échelle internationale est la signature d’un traité avec les États-Unis (1916) visant à protéger les oiseaux migratoires.

Jusqu’en 1945, la conservation au Canada vise avant tout la création de parcs nationaux et provinciaux dans les régions éloignées. En raison de l’urbanisation et de la prolifération de l’automobile, les parcs deviennent une destination de choix pour les citadins. On assiste donc à une volonté de développer les parcs à des fins récréatives, en créant notamment des sentiers de randonnée, des terrains de camping et des aires de baignade.

Deuxième vague : les années 1960 et 1970

Les années 1960 marquent le début d’une nouvelle ère dans la conservation et le mouvement écologiste au Canada. Les attitudes écologistes ne se limitent plus principalement aux groupes naturalistes. En plus d’utiliser judicieusement les ressources, un nombre croissant de Canadiens se préoccupent des impacts qu’a l’activité humaine sur l’environnement.

Deuxième vague : environnementalisme

Le brise-glace Artic Sunrise de Greenpeace à l’extérieur de Longyearbyen Svalbard, en Norvège, le 2 octobre 2012.

Dans les années 1960, les préoccupations concernant la pollution deviennent un enjeu public majeur. Les environnementalistes, en particulier ceux des zones urbaines, organisent des groupes spécialisés. Ces groupes incluent la Society for the Promotion of Environmental Conservation en Colombie-Britannique (aujourd’hui la Society Promoting Environmental Conservation, ou SPEC), Pollution Probe en Ontario, et Ecology Action Centre dans les Maritimes. Des scientifiques comme Donald Chant dirigent ces groupes. Des enjeux comme la pollution de l’air, la pollution de l’eau, les déchets dangereux et l’utilisation négligente de pesticides préoccupent profondément Donald Chant. En 1971, Greenpeace est fondée à Vancouver. Cette organisation devient rapidement une force militante majeure sur la scène internationale en matière de causes environnementales.

Au cours des années 1970, les environnementalistes canadiens se concentrent également sur des projets énergétiques de grande envergure. Ces projets incluent le Projet de la baie James, au Québec, ainsi que le pipeline de la vallée du Mackenzie, dans les  Territoires du Nord-Ouest et au  Yukon. Dans le cadre de chaque projet, les environnementalistes mettent en évidence les impacts écologiques du projet, ainsi que son impact sur les communautés autochtones ( cries et inuites au Québec; dénées, inuites et métisses dans les Territoires du Nord-Ouest). Bien que le Projet de la baie James soit mené à terme, le pipeline est annulé.

Deuxième vague : conservation

Le mouvement pour la conservation de la nature profite de l’intérêt grandissant pour l’environnementalisme des années 1960. La Fédération canadienne de la faune est créée en 1961, l’Association des parcs nationaux et provinciaux du Canada (aujourd’hui la Société pour la nature et les parcs du Canada) est formée en 1963, le Fonds mondial pour la nature Canada est créé en 1967 et le volet canadien du Sierra Club est fondé en 1970. De plus, en 1971, la Audubon Society of Canada et plusieurs de ses sociétés affiliées forment la Fédération canadienne de la nature (aujourd’hui Nature Canada), une assemblée nationale regroupant des organisations naturalistes de partout au pays. Les associations et groupes scientifiques biologiques, traditionnellement moins actifs dans le domaine des enjeux environnementaux, comme les associations de chasse et de pêche, mettent davantage l’accent sur les questions environnementales.

Pendant cette période, les préoccupations à l’égard de la conservation de la nature sont centrées autour de la préservation de la vie sauvage et de la protection de régions ou d’écosystèmes uniques en tant que réserves écologiques. Chaque province connaît une augmentation considérable du nombre de groupes qui s’attaquent aux problèmes environnementaux locaux, et les fédérations provinciales pour la conservation et la nature deviennent de plus en plus actives et critiques. En une décennie, le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux mettent sur pied des ministères de l’environnement, adoptent des lois relatives à la protection de l’environnement et mettent en place une réglementation quant à l’évaluation environnementale (voir Évaluation de l’impact sur l’environnement).

Des lois visant à protéger les espèces menacées, comme celles que l’Ontario adopte en 1971, sont uniques au monde, parce qu’elles servent à protéger toutes les espèces de plantes et d’animaux rares ou menacées (y compris les insectes). En 1978, le Comité sur la situation des espèces en péril au Canada (COSEPAC) commence à dresser la liste des espèces menacées au pays (voir aussi Animaux menacés au Canada; Plantes menacées au Canada).

En 1972, la conférence des Nations Unies sur l’environnement humain a lieu à Stockholm. Le Canada y est bien représenté. Par conséquent, les efforts canadiens en matière de conservation commencent à inclure la participation de certains organismes internationaux. Ces organismes incluent la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) et l’Union internationale pour la conservation de la nature et de ses ressources. Alors qu’une sensibilisation augmente sur le fait que tout être humain dépend de l’air pur, de l’eau et d’écosystèmes sains, les Canadiens commencent à percevoir les préoccupations environnementales dans un contexte mondial.

Troisième vague : les années 1980 et 1990

Les pluies acides peuvent avoir des effets néfastes sur les plantes, les animaux aquatiques et les infrastructures. Elles sont causées par les émissions de dioxyde de soufre et d’oxyde d’azote. Photo prise le 24 mai 2011.

À la fin du 20e siècle, le mouvement écologiste continue de s’intéresser aux problèmes d’ordre mondial. Tandis que les premiers environnementalistes se méfiaient des entreprises, les environnementalistes de cette période sont plus enclins à travailler avec les grandes sociétés pour trouver des solutions aux problèmes environnementaux. De plus, les organisations non gouvernementales (ONG) commencent à jouer un rôle de plus en plus important dans le mouvement écologiste au Canada.

Par exemple, la Coalition canadienne contre les pluies acides (1981 à 1991) aide à concrétiser des ententes entre le Canada et les États-Unis pour réduire les émissions de dioxyde de soufre et d’oxyde d’azote (voir Pluies acides). En 1985, Canards illimités Canada lance le plan nord-américain de gestion de la sauvagine. Il s’agit d’un plan de 1,5 milliard de dollars qui s’échelonne sur 15 ans et qui vise à préserver les zones humides du Canada. À la fin de 1989, le Fonds mondial pour la nature Canada lance sa campagne nationale de 10 ans « Espaces en danger. » Cette campagne vise à développer un réseau de zones protégées représentant toutes les régions naturelles terrestres au pays. Bien que l’organisation n’ait pas atteint son objectif, la campagne a contribué à la création de plus de 1 000 nouveaux parcs, de zones sauvages et de réserves naturelles. Cet effort a plus que doublé le nombre de zones protégées à travers le pays.

Le saviez-vous?
Le 16 septembre 1987, 24 pays et la Communauté économique européenne signent le Protocole de Montréal au Québec, à Montréal. Parfois appelé par son titre officiel, Le Protocole de Montréal relatif à des substances qui appauvrissent la couche d’ozone, l’accord réglemente la consommation et la production de quelque 100 substances chimiques anthropiques qui appauvrissent l’ozone. À l’automne 2009, il rassemble un total de 197 signataires, c’est-à-dire toutes les nations reconnues du monde. À ce jour, le Protocole de Montréal est le seul traité des Nations Unies ratifié par tous les pays du monde.

Les environnementalistes canadiens font également d’énormes gains grâce à des négociations et ententes multipartites. Par exemple, à partir de 1994, des groupes écologistes concentrent leurs efforts sur la forêt pluviale Great Bear, en Colombie-Britannique. Ils travaillent de concert avec des entreprises comme Home Depot et IKEA pour faire pression sur les sociétés forestières. En 2006, ces groupes ainsi que plusieurs Premières Nations et le gouvernement de la Colombie-Britannique, signent l’entente sur la forêt pluviale Great Bear. Cette entente établit des mesures en vue de protéger la forêt grâce à des pratiques assurant une exploitation forestière durable.

Finalement, cette période marque l’entrée officielle du mouvement écologiste en politique canadienne, avec la création du Parti vert du Canada, en 1983. Depuis, le parti connaît une expansion considérable. En 2004, des candidats du Parti vert se présentent dans toutes les circonscriptions fédérales pour la première fois. En 2011, la chef du parti, Elizabeth May, devient la toute première membre du Parti vert à être élue à la Chambre des communes.

Quatrième vague : les années 2000

Au tournant du 21e siècle, le changement climatique émerge en tant que préoccupation primordiale des militants écologistes et des partisans de la protection de l’environnement à l’échelle nationale et internationale. À la fin des années 1980, le Canada est considéré comme un chef de file en matière de lutte contre le changement climatique. En 1988, par exemple, le Canada accueille la Conférence mondiale sur l’atmosphère en évolution, à Toronto, c’est l’une des premières rencontres mondiales sur le sujet.

Le changement climatique attire l’attention du monde entier lors de l’adoption du protocole de Kyoto, en 1997. Le protocole demande aux pays de réduire, à un certain degré, leurs émissions de gaz à effet de serre, qui sont responsables des changements climatiques. À l’exception notable des États-Unis, de l’Australie et de Monaco, tous les pays industrialisés ratifient l’accord. Le Canada ratifie l’accord en 2002 sous le gouvernement libéral de Jean Chrétien.

En 2011, le Canada se retire du protocole de Kyoto. Le gouvernement de l’époque, le Parti conservateur de Stephen Harper, cite un certain nombre de raisons justifiant le retrait, y compris le recul qu’accuse le Canada vis-à-vis des objectifs cibles du protocole.

Dans les années qui suivent, l’administration de Stephen Harper rend de plus en plus difficiles les activités des environnementalistes et de leurs organisations au Canada. Des institutions scientifiques sont éliminées ou elles voient leur financement réduit par le gouvernement fédéral, réduit, et l’accès public à la recherche scientifique est de plus en plus limité.

Par exemple, les organismes de bienfaisance écologistes doivent se soumettre à un nombre grandissant de vérifications gouvernementales, un processus long et laborieux qui ralentit leur travail et les expose au risque de perdre leur statut d’organisme à but non lucratif. Les critiques accusent également le gouvernement d’essayer de freiner le mouvement de protestation environnemental en étiquetant les groupes écologistes comme radicaux et potentiellement dangereux pour la sécurité nationale. Par exemple, en 2012, une stratégie antiterroriste stipule que les revendications écologistes sont une source d’extrémisme intérieur.

« L’environnementalisme a échoué », écrit David Suzuki dans un blogue en 2012. Dans un contexte de diminution du soutien gouvernemental à l’égard des initiatives écologistes, le célèbre environnementaliste canadien déplore la primauté de l’économie sur l’environnement à l’échelle mondiale. Deux ans plus tard, David Suzuki lance la campagne Bleu Terre, une initiative qui vise à faire reconnaître le droit à un environnement sain par tous les paliers de gouvernement et à l’inscrire dans la Charte canadienne des droits et libertés.

Malgré les difficultés mentionnées par David Suzuki, certaines initiatives ayant vu le jour pendant la troisième vague du mouvement écologiste semblent aujourd’hui occuper une place permanente dans la société canadienne. Des produits écologiques, par exemple, garnissent maintenant les tablettes des magasins, et des mouvements pour les aliments locaux sont actifs dans de nombreuses communautés du pays. Les provinces font également des efforts individuels pour lutter contre le changement climatique. Par exemple, en 2014, l’Ontario ferme les portes de sa dernière centrale au charbon après l’avoir remplacée par des installations électriques à faibles ou sans émissions. De même, en 2008, la Colombie-Britannique institue une taxe sur le carbone (un montant à payer au gouvernement pour chaque tonne de gaz à effet de serre qu’une entreprise ou un individu produit). Elle est la première juridiction en Amérique du Nord à la faire.

En octobre 2015, Justin Trudeau est élu premier ministre du Canada. Il met l’accent sur le changement climatique dès les premiers mois de son leadership, et signe l’Accord de Paris en avril 2016. Cet accord, signé par près de 200 pays, souligne les modalités de coopération de la communauté internationale pour maintenir le réchauffement à 1,5 °C au-dessus des températures de l’ère préindustrielle. Justin Trudeau change également le nom d’Environnement Canada, qui devient Environnement et Changement climatique Canada, un changement sémantique important pour de nombreux environnementalistes.

Quatrième vague : mouvement de la jeunesse

Les jeunes jouent également un rôle croissant dans le militantisme environnemental. En 2005, Montréal accueille la onzième Conférence des Parties (CdP) annuelle des Nations Unies. Durant les réunions de la CdP, les signataires de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques se rencontrent pour discuter de leurs progrès dans la lutte contre le réchauffement climatique. Avant la CdP11, des jeunes de partout à travers le monde se rencontrent à Montréal. Ensemble, ils créent la Conférence de la Jeunesse (COY). Cette conférence se tient maintenant annuellement avant la réunion de la CdP.

Autumn Peltier est défenseure des droits de l’eau et est la Commissaire en chef de l’eau de la nation anichinabée.

En 2016, la jeune Autumn Peltier, alors âgée de 12 ans, assiste à la réunion annuelle de l’Assemblée des Premières Nations. Autumn Peltier est une défenseure des droits de l’eau et est membre de la Première Nation Wiikwemkoong. Lors de cette réunion, elle confronte le premier ministre Justin Trudeau au sujet des politiques environnementales de son gouvernement. Plus particulièrement, elle attire l’attention sur le soutien de Justin Trudeau envers les pipelines et sur le risque qu’ils posent aux voies navigables. À la suite du décès de sa grand-tante Joséphine Mandamin en février 2019, Autumn Peltier est nommée Commissaire en chef de l’eau de la nation anichinabée.

En août 2018, l’adolescente suédoise Greta Thunberg manifeste devant le parlement de son pays chaque jour d’école durant trois semaines. La jeune Greta Thunberg se prononce contre le manque d’action de la Suède dans la lutte contre le changement climatique. Plus tard cette même année, Greta Thunberg prend la parole à la Conférence sur les changements climatiques des Nations Unies (COP24). Son militantisme inspire le mouvement Vendredis pour l’avenir. Dans le cadre de ce mouvement, des élèves du monde entier, y compris du Canada, quittent l’école le vendredi pour exiger des mesures concernant le changement climatique. Le 27 septembre 2019, Greta Thunberg rencontre Justin Trudeau à Montréal, peu avant le départ de la grande marche pour le climat. Elle déclare au premier ministre qu’il n’en fait pas assez pour lutter contre les changements climatiques, le même message qu’elle transmet à chaque politicien qu’elle rencontre.

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