Ernest Lapointe | l'Encyclopédie Canadienne

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Ernest Lapointe

Ernest Lapointe, homme politique (né le 6 octobre 1876 à Saint-Éloi, Qc; décédé le 26 novembre 1941 à Montréal). Lapointe est ministre de la Marine et des Pêcheries (1921-1924), puis ministre de la Justice (1924-1930, 1935-1941) dans le Cabinet du premier ministre Mackenzie King. Il est lieutenant de King au Québec, en plus d'être son conseiller le plus influent.
Lapointe, Ernest
Ernest Lapointe est le plus important coll\u00e8gue de Mackenzie King au Cabinet; il est représenté ici dans une caricature de Robert Lapalme (avec la permission du Cercle du Livre de France).

Formation et début de carrière

Ernest Lapointe, homme politique (né le 6 octobre 1876 à Saint-Éloi, Qc; décédé le 26 novembre 1941 à Montréal). Il étudie au Séminaire de Rimouski et à l'Université Laval, accède au barreau en 1898, et pratique le droit à Rivière-du-Loup et à Québec. Il est élu député libéral fédéral de Kamouraska en 1904. En 1919, il se tourne vers Québec-Est, l'ancienne circonscription de sir Wilfrid Laurier, qu'il représente jusqu'à sa mort. Au début de sa carrière politique, Lapointe n'est qu'un député d'arrière-ban peu connu, mais ce solide gaillard au rythme lent apprend l'anglais et gagne progressivement le respect de ses collègues grâce à son bon jugement et à sa loyauté inflexible au parti. Vers la fin du règne de Laurier, il est le chef de file des jeunes députés canadiens-français et c'est lui qui mène le débat sur la controversée question des écoles de l’Ontario.

Ministre et lieutenant québécois de King

Lapointe devient ensuite ministre de la Marine et des Pêcheries (1921-1924), puis ministre de la Justice (1924-1930, 1935-1941) dans le Cabinet du premier ministre Mackenzie King. Il accède surtout au statut de lieutenant de King au Québec, en plus d'être son conseiller le plus influent. Lui aussi partisan de l'autonomie canadienne, il accompagne Mackenzie King à la Conférence impériale de 1926 (pendant laquelle est élaborée la déclaration Balfour) et préside la délégation canadienne lors des pourparlers qui aboutissent au Statut de Westminster en 1931.

Sur la scène intérieure, on l'associe au courant du Parti libéral en faveur des bas tarifs et aux tenants de l'autonomie provinciale. Au poste de ministre de la Justice, il fait abroger une partie des lois adoptées par le gouvernement créditiste d'Aberhart en Alberta sous prétexte qu'elles empiètent sur la juridiction fédérale. Il refuse toutefois de désavouer la Loi du Cadenas de Maurice Duplessis, bien qu'elle représente une menace pour les libertés civiles, craignant qu'un désaveu ne renforce la position de Duplessis au Québec.

En 1939, le prestige de Lapointe, combiné à la garantie du gouvernement de ne pas imposer la conscription pour le service militaire outremer, contribue à gagner l'adhésion des Canadiens français en vue de la participation du Canada à la Deuxième Guerre mondiale. Son intervention au Québec pendant la campagne électorale provinciale de novembre 1939 favorise la défaite de Duplessis et l'élection d'un gouvernement libéral plus accommodant, dirigé par Adélard Godbout. Sous la gouverne de Lapointe, le Québec devient un château-fort du Parti libéral fédéral, tendance qui perdurera longtemps après son décès survenu en 1941.

Héritage

Souvent négligé par les historiens, Lapointe a joué un rôle de premier plan dans la représentation de sa province et la défense des intérêts des Canadiens-français à Ottawa de 1921 à 1941. Un ancien brise-glace de la Garde côtière canadienne en service de 1941 à 1978, le NGCC Ernest Lapointe, porte son nom. Converti en musée, il est aujourd’hui conservé sur le site du Musée maritime de Québec situé à l’Islet.

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