Étienne Parent | l'Encyclopédie Canadienne

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Étienne Parent

Étienne Parent, journaliste, avocat, fonctionnaire et essayiste (Beauport, 2 mai 1802 -- Ottawa, 22 déc. 1874).
\u00c9tienne Parent
\u00c9tienne Parent a dominé la premi\u00e8re moitié du XIXe si\u00e8cle au Canada fran\u00e7ais en incarnant, comme nul autre, les ambitions d'une nouvelle élite intellectuelle et politique.

Étienne Parent, journaliste, avocat, fonctionnaire et essayiste (Beauport, 2 mai 1802 -- Ottawa, 22 déc. 1874). Après avoir été rédacteur du journal Le Canadien (1822-1825), puis de la section française de La Gazette de Québec, il ressuscite Le Canadien en 1831 (tout en demeurant fonctionnaire, 1825-1838) et lui donne une devise restée célèbre: « Nos institutions, notre langue et nos lois. » Il mène la lutte pour la reconnaissance des Canadiens français comme nation en réclamant « tous les droits civils et politiques qui sont l'apanage d'un pays anglais ».

À la veille des Rébellions de 1837, Louis-Joseph Papineau se radicalisant, Parent, réaliste et lucide, l'abandonne (1835); il prêche la modération aux deux partis: les Patriotes le considèrent comme un traître, mais le gouverneur anglais le fait emprisonner (1838-1839) pour « menées séditieuses ». Devant le fait accompli de l'union des deux Canadas (Province du Canada, 1840), le polémiste se résigne à ne lutter que pour l'égalité « des deux peuples et des deux pays ».

Élu député (1841), il se retire peu après à cause d'une surdité contractée en prison. Nommé greffier du Conseil exécutif (1842), il quitte la direction de l'Institut canadien auquel il collaborera occasionnellement (1847, 1851-1854). Il est ensuite sous-secrétaire de la prov. (22 mai 1847), puis sous-secrétaire d'État fédéral (29 mai 1868) jusqu'à sa retraite (1872). Après 1840, devenu un sage que l'on consulte, il donne huit conférences importantes (1846-1852): il invite ses compatriotes à s'engager dans l'industrie et le commerce, à étudier l'économie politique; il propose des moyens de développer l'éducation et d'améliorer le sort des classes ouvrières; il fait valoir le rôle de l'intelligence, du spiritualisme et du prêtre dans la société. Sa forte pensée, nourrie aux meilleures sources américaines et européennes, s'enracine avec originalité dans le terreau canadien. On l'a appelé le Nestor de la presse canadienne et le Victor Cousin de l'Amérique.

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