Expo 86 | l'Encyclopédie Canadienne

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Expo 86

En 1978, le ministre provincial des Loisirs et de la Conservation Sam Bawlf propose, pour célébrer le centenaire de Vancouver, une exposition universelle inspirée d'une étude de concept de l'architecte Randle Iredale.
Expo 86
Cet édifice, qui était le Centre de l'Expo 86 à Vancouver, en Colombie-Britannique, a été rénové et réinstallé comme centre scientifique.

Expo 86 est inaugurée le 2 mai 1986 par le prince et la princesse de Galles et prend fin le 13 octobre 1986 après avoir accueilli 20 111 578 visiteurs. Les deux sites de l'exposition couvrent 70 ha : le site principal de 67 ha longe les côtes nord et est de False Creek sur 4,5 km et le pavillon du Canada, situé en retrait du site principal, couvre 3 ha.

En 1978, le ministre provincial des Loisirs et de la Conservation Sam Bawlf propose, pour célébrer le centenaire de Vancouver, une exposition universelle inspirée d'une étude de concept de l'architecte Randle Iredale. Une demande officielle pour une foire-exposition qui porterait le nom de Transpo 86 est présentée en juin 1979 au Bureau des expositions internationales (BEI) à Paris. Plusieurs sites et plans sont proposés. Le BEI approuve l'exposition en novembre 1980. Patrick Reid, ambassadeur et commissaire général, change le nom en Expo 86 en octobre 1981, supprimant ainsi toute connotation commerciale. À la différence d'Expo 67, cet événement est classé dans une catégorie spéciale, ce qui en fait le plus grand à ce jour, et possède un seul thème : celui des transports et des communications. Le thème « Un monde en mouvement - un monde en contact » est symbolisé par un logo qui consiste en trois cercles concentriques où les chiffres 8 et 6 se croisent pour représenter les transports terrestres, maritimes et aériens. Après avoir connu des difficultés financières en 1980-1981, le projet est terminé et sera commandité par les gouvernements fédéral et provincial. L'organisme sans but lucratif Expo 86 Corporation est crée et a pour mandat de planifier et de gérer l'exposition. Il est dirigé par Jim Pattison, président du conseil d'administration et plus tard président. Ron Woodall est directeur artistique ; Bruno Freschi, architecte en chef ; et Bob Smith, responsable de la production et de la conception.

Pavillons

La construction du premier pavillon commence en octobre 1983. Un conflit ouvrier de cinq mois interrompt les travaux en 1984, mais les pavillons sont terminés à temps et coûtent huit millions de dollars de moins. Expo Centre ouvre ses portes le 2 mai 1985 pour donner un aperçu de l'exposition. Le site se divise en six zones de couleurs différentes, chacune avec ses pavillons, ses salles de spectacle, ses promenades et ses restaurants. Occupant un espace de 4,5 ha, le BC Place, un stade couvert qui ne sera pas démantelé après l'événement, domine l'exposition. Celle-ci comprend en outre Expo Theatre et la Place des Nations, où les cérémonies nationales et les cérémonies officielles ont lieu. Sur 65 pavillons, 41 sont internationaux, et 7 provinces, 2 territoires, 3 États et 9 entreprises ont leur pavillon. On trouve de plus deux pavillons thématiques et un à vocation particulière (celui de Ramsès II, qui abrite des trésors illustrant la vie du pharaon).

Deux pavillons thématiques restent debout après l'exposition : la Roundhouse, consacrée à « l'Âge d'or de l'ingéniosité » dans les transports, est une rotonde de chemin de fer rénovée, vieille de 100 ans ; et le Pavillon de l'avenir d'Expo Centre un dôme géodésique d'une hauteur de 17 étages où l'on trouve un cinéma Omnimax de 500 sièges, le Futures Theatre où l'on peut voter par boutons-poussoirs et une exposition de véhicules futuristes, Design 2000. L'Expo Centre rouvrira ses portes en 1990 sous le nom de Science World. L'un des pavillons les plus fréquentés est celui des Territoires du Nord-Ouest, conçu par l'architecte Bing Thom. Tout en plâtre bleu pâle et en verre bleu réfléchissant, il évoque les icebergs et les glaciers. Les expositions des Territoires du Nord-Ouest, où le cinéma s'allie à la photographie et aux textes, aux montages et aux maquettes, sont visuellement remarquables et suscitent la réflexion, car elles donnent au visiteur un aperçu de l'impact que les transports et les communications ont eu sur la vie et la culture des Canadiens du Nord.

Activités et expositions

La majorité des pavillons présentent surtout des films. Parmi les plus courus, citons Carrying Things, film IMAX tridimensionnel, Rainbow War, du Canadien Pacifique, Portrait of Canada - Images du Canada de Telecom Canada, en CircleVision, A Freedom to Move, Zargon, film de Showscan en 70 mm et Northwest Passage, diaporama de 69 photographies, spectacle qui transporte les spectateurs sur un trottoir roulant. Le film le plus populaire aura sans doute été Spirit Lodge de General Motors, réalisé par Bob Rogers. Ce spectacle en direct auquel s'ajoutent des effets holographiques est préparé avec l'aide de la bande Nimpkish du peuple Kwagulth (voir Kwakiutls) d'Alert Bay, en Colombie-Britannique, et présenté dans une « grande maison » plongée dans l'obscurité.

Neuf esplanades sont aménagées sur le site, dont trois consacrées au transport. L'Esplanade des transports terrestres (Land Plaza) est occupée par des véhicules de tous les pays gravitant autour d'une sculpture de Bill Lishman de 26 m de haut, Transcending the Traffic, qui représente un embouteillage. Le Flight Dream de l'Esplanade de l'aviation est un hommage aux voyages aériens et interplanétaires. Sur l'Esplanade de la Marine, des spécimens de véhicules marins de tous les coins du monde, dont un grand navire japonais, le Nippon Maru, avoisinent une sculpture de 33 m de hauteur, le Dream Ship, en acier peint de couleurs vives, ressemblant à un grand voilier.

Six salles de spectacles exploitées par Expo 86 procurent quotidiennement des spectacles gratuits. Les activités du Festival mondial Banque Royale-Expo 86 se déroulent en divers endroits de Vancouver, notamment à l'Expo Theatre. Des artistes de renommée internationale viennent s'y produire : troupes de ballet et d'opéra, danseurs, chanteurs, comédiens, musiciens et groupes rock.

Le transport est gratuit sur les lieux. Un monorail de 5,4 km traverse le site en 20 minutes et transportera 10,5 millions de passagers. Les deux télécabines transporteront en tout 9,75 millions de personnes. On peut se rendre directement au pavillon du Canada en prenant l'aérotrain, le train léger sur rail que Vancouver vient d'inaugurer. Sur le site principal, on accède à l'aérotrain en franchissant le Portail du Canada, où se trouvent le mât le plus haut du monde (86 m), orné d'un drapeau du Canada de 12 m sur 24 m, et un bâton de hockey haut de 61 m.

Construit au coût de 145 millions de dollars, le pavillon du Canada, avec ses 10 800 m2 d'espace d'exposition et de spectacles, s'avance dans le bras de mer Burrard sur une longueur de trois pâtés et demi de maisons. Avec ses cinq grandes « voiles » de tissu suspendu, ce splendide édifice blanc qui se détache sur un paysage montagneux, marin et urbain est conçu de manière à évoquer un navire. Le pavillon fait maintenant office de centre de congrès et de gare maritime. Un ancien canot de guerre haïda prêté par le Musée canadien des civilisations d'Ottawa est la pièce maîtresse de la grande salle d'exposition. Juste à côté se trouve la « volante » Hystar, conçue pour transporter des articles lourds vers les régions éloignées, et qui fait le tour de la salle à toutes les heures.

Parmi les attractions les plus divertissantes on trouve les sculptures Spirit Catcher, un immense oiseau de fer réalisé par de Ron Baird ; Rowingbridge de Geoffrey Smedley ; Locomotive People # 4 de Miho Saawada ; et UFO H2O de John Gilbert, un parc d'amusements aquatique pour enfants haut en couleur et très populaire, qui ressemble à un vaisseau spatial martien. La sculpture la plus imposante est Highway 86, un tronçon d'autoroute pour piétons à quatre voies de 217 m, en acier ondulé et en béton, conçu par S.I.T.E. Project (N. Y.). De nombreux types de véhicules aériens, marins et terrestres, peints en gris, y sont fixés.

Les dépenses entraînées par l'exposition s'élèvent à 802 millions de dollars et les recettes, à 491 millions de dollars. La contribution du gouvernement fédéral est de 75 millions de dollars pour la construction du pavillon Canada, de 60 millions de dollars pour la construction de l'aérotrain et de 25 millions de dollars pour combler le déficit. Les sociétés commanditaires (plus de 36) engagent une somme globale de 173 millions de dollars. Les participants, pour leur part, dépensent 698 millions de dollars, ce qui porte les dépenses totales d'Expo 86 à 1,5 milliard de dollars. Le déficit total est de 311 millions de dollars. Toutefois, Expo 86 fait bénéficier l'économie canadienne de retombées de 3,7 milliards de dollars. L'exposition est si courue que les restaurants et les clubs installés sur le site restent ouverts chaque soir après la fermeture des pavillons. On se souviendra d'Expo 86 grâce à l'ambiance chaleureuse et amicale qui régnait parmi les exposants, le personnel, les 8000 bénévoles et tous les visiteurs.