Commerce international | l'Encyclopédie Canadienne

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Commerce international

Le commerce international est l’achat et la vente de biens et de services entre des membres de pays différents. Cet échange représente une partie essentielle de l’économie canadienne depuis l’arrivée des premiers colons. Les colons canadiens dépendaient de l’exportation des ressources comme le bois et le grain (voirhistoire du commerce du bois; Blé). Au 20e siècle, les exportations du Canada se sont tournées vers les services, les biens manufacturés et les marchandises comme l’huile et les métaux.

Depuis les années 1980, le Canada a signé des accords de libre-échange avec des dizaines de pays pour accroître son commerce et ses investissements internationaux.

Les trois plus importants partenaires commerciaux du Canada sont les États-Unis, l’Union européenne et la Chine. Les États-Unis sont de loin le plus important partenaire commercial du Canada. Toutefois, les échanges avec la Chine ont connu une croissance rapide durant les années 2010, et il est vraisemblable que cette tendance se poursuivra.

Vous trouverez ici les définitions de mots clés utilisés dans cet article.

Histoire

Au début de l’histoire du Canada, les colons dépendent de la demande européenne en ressources principales). Parmi celles-ci, on retrouve la fourrure, les céréales et le bois (voir Traite des fourrures au Canada). Les puissances européennes, dont la France et l’Angleterre, croient que la prospérité économique repose sur le fait d’exporter plus que l’on n’importe. Ce modèle réduit les colonies à dépendre de la production de ressources principales (voirMercantilisme; Théorie des principales ressources).

Au début du 20e siècle, le Canada commence à exporter plus de marchandises comme les minerais de fer, de nickel et de cuivre. Pendant la crise des années 1930, de nombreux pays essaient d’améliorer leur économie en recourant au protectionnisme. Toutefois, ces politiques ne font qu’empirer la situation. C’est pourquoi après la Deuxième Guerre mondiale les nations désirent développer davantage le libre-échange. Le Canada signe le premier Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT) en 1947. En réduisant les obstacles comme les tarifs douaniers, le GATT promeut une liberté de commerce accrue entre 23 nations.

L’Accord canado-américain sur les produits de l’industrie automobile de 1965, ou Pacte de l’automobile, est un autre jalon très important du commerce international. Le gouvernement du Canada accepte d’éliminer ses tarifs sur l’importation de voitures et de pièces de voitures. Toutefois, le Pacte de l’automobile exige aussi que les usines d’assemblage utilisent un pourcentage minimal de pièces canadiennes. Plus encore, pour chaque véhicule vendu au Canada, un véhicule doit y être fabriqué. En conséquence, les automobiles et les pièces d’automobile deviennent la plus importante exportation du Canada. (Voir aussi Industrie automobile; Relations économiques canado-américaines.)

Vers 1967, le centenaire du Canada, les importations et les exportations représentent un tiers du produit national brut. Les États-Unis et le Canada continuent à intégrer leurs économies durant les années 1970 et 1980.

À la fin du 20e siècle, de nombreux pays concluent des accords de libre-échange. Le Canada et les États-Unis signent l’Accord de libre-échange entre le Canada et les États-Unis en 1988. Cet accord est remplacé en 1994 par l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), qui inclut le Mexique. Le Canada se joint à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 1994. Le Pacte de l’automobile prend fin en 2001, car il est jugé incompatible avec les dispositions de l’OMC.

21e siècle

L’entrée de la Chine dans l’OMC, en 2001, a un gros impact sur le Canada. Le développement économique rapide de la Chine entraîne une forte demande de marchandises. Cette demande bénéficie aux exportateurs canadiens de pétrole, de charbon et de minerais. Cependant, la récession mondiale de 2008 entraîne une brusque baisse de la demande mondiale. La reprise, durant les années suivantes, est faible.

En 2017, le Canada commence à négocier un nouvel accord avec les États-Unis et le Mexique en remplacement de l’ALENA. Pendant les négociations, les États-Unis imposent des tarifs élevés sur l’acier et l’aluminium canadiens. Ceci conduit le Canada à répliquer en imposant ses propres tarifs.

Le nouvel Accord Canada‒États-Unis‒Mexique (ACEUM) entre en vigueur le 1er juillet 2020. On estime qu’il n’aura qu’un impact modeste sur la croissance économique. L’accord pourrait, toutefois, affecter la capacité du Canada à négocier de futurs accords commerciaux. Il pourrait aussi limiter la possibilité pour le Canada de créer des politiques relatives à l’économie numérique.

Outre l’ACEUM, le Canada était lié en 2020 par 14 autres ententes de libre-échange. Parmi celles-ci on retrouve l’Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l’Union européenne et l’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP).

Depuis 2009, le Canada connaît un déficit commercial avec le reste du monde. En comparaison, au cours des 50 années précédentes, à l’exception de trois, sa balance commerciale a été positive.

Politique commerciale du Canada

Les principales priorités de la politique commerciale canadienne ont été de promouvoir le libre-échange et les systèmes de commerce international, tout en protégeant les industries canadiennes clés.

Au fil du temps, les gouvernements canadiens ont joué un rôle prépondérant en établissant des systèmes de commerce entre trois pays ou plus. Parmi ces systèmes on retrouve le GATT et l’OMC. Le Canada a rejoint des blocs commerciaux (groupes de partenaires commerciaux) comme le PTPGP. Il a aussi signé plusieurs accords de libre-échange bilatéraux, notamment avec Israël et le Chili.

Le saviez-vous ?
Les accords bilatéraux de commerce international représentaient à peu près 65 % du produit national brut du Canada en 2020, selon Affaires mondiales Canada.

Si le Canada est lié par 15 ententes commerciales, il prend aussi des mesures pour protéger ses propres industries. Par exemple, le système de gestion de l’offre de l’industrie du lait contrôle la production du lait et, par conséquent, son prix. Ce système établit aussi des barrières pour les producteurs de lait étrangers qui vendent du lait au Canada.

Le gouvernement canadien a adopté plusieurs mesures pour protéger ses industries culturelles. Par exemple, les règles relatives au contenu canadien et les subventions contribuent à promouvoir l’édition et la diffusion d’œuvres canadiennes. (Voir Politique culturelle.) Ces exemptions à la règle du libre-échange dans le domaine culturel sont prévues dans le cadre de l’ALENA, puis de l’ACEUM. Toutefois, l’ACEUM a ajouté de nouvelles limites à ces protections.

Commerce équitable

Le libre-échange a permis une croissance économique partout dans le monde. Cependant, dans la mesure où il encourage la spécialisation, il a aussi entraîné des pratiques de main-d’œuvre peu équitables et des pertes de revenus soudaines. La spécialisation est le processus par lequel les pays se concentrent sur la vente de biens pour lesquels ils possèdent un avantage comparatif (par exemple, ce qu’ils font mieux, comparativement aux autres pays). Certains pays peuvent en arriver à dépendre d’une agriculture centrée sur des marchandises comme le café ou le cacao. Si le marché est inondé de ces produits, ou si la demande chute de manière inattendue, l’effondrement des prix qui en résulte peut détruire le gagne-pain des cultivateurs locaux.

Les premiers organismes de certification de commerce équitable ont été créés dans les années 1980. Leur objectif était de s’assurer que les cultivateurs reçoivent un paiement équitable pour leurs produits. Les commerces équitables existent depuis plus longtemps, au moindre depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Le mouvement a débuté par le commerce équitable du café. Il s’est élargi pour inclure plusieurs autres marchandises. Aujourd’hui, des organismes comme Fairtrade Canada certifient que les entreprises respectent certains standards. Parmi ceux-ci, on retrouve un prix minimal pour les produits, des pratiques environnementales durables et des contrats à plus long terme avec les producteurs.

Gestion des ressources humaines et environnementales

Les ententes commerciales modernes incluent d’autres sujets que la réduction des barrières tarifaires. En particulier, elles comportent des dispositions sur les pratiques équitables en matière de main-d’œuvre et sur la gérance des ressources environnementales. Toutefois, la vigueur de ces dispositions est inégale, et elles sont souvent non contraignantes.

Les premières dispositions concernant l’environnement dans les ententes commerciales nord-américaines sont apparues dans l’ACEUM en 2020. Les nations membres de l’AECG se sont engagées en matière d’environnement et de main-d’œuvre. C’est également le cas du Canada et des 10 autres pays des régions de l’Asie et du Pacifique qui ont signé le PTPGP. Par ces nouvelles dispositions, les nations signataires des accords s’engagent à respecter les droits fondamentaux des travailleurs, par exemple la liberté d’association et le droit à la négociation collective. (Voir aussi Syndicats ouvriers.) Les dispositions relatives à l’environnement se concentrent surtout sur l’application efficace des lois environnementales de chaque pays.

Termes clés

Tarif Taxe sur l’importation de biens et des services, dans le but d’en augmenter le prix final. Les tarifs ont été utilisés tout au long de l’histoire pour protéger les industries domestiques contre la concurrence étrangère (voir Protectionnisme).

Quota Limite au nombre ou à la valeur des produits qu’un pays étranger peut vendre.

Libre-échange Commerce dépourvu de barrières, comme les tarifs, les quotas ou les autres restrictions. Un gouvernement pratiquant le libre-échange s’abstient de créer des mesures désavantageuses pour les biens et les services importés (voir Libre-échange).

Subventions Financement que les gouvernements offrent aux entreprises ou aux organisations pour les aider à offrir des prix compétitifs, à éviter des mises à pied ou à fournir un service d’intérêt public.

Balance commerciale La différence entre ce qu’un pays vend aux habitants de pays étrangers et ce qu’elle leur achète. Lorsqu’une nation vend davantage qu’elle n’achète, elle a une balance commerciale positive, ou un excédent commercial. Si une nation achète plus de biens et de services qu’elle n’en vend aux autres pays, elle a une balance commerciale négative, ou un déficit commercial.

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