Jean-Jacques Bertrand | l'Encyclopédie Canadienne

Article

Jean-Jacques Bertrand

Jean-Jacques Bertrand, premier ministre du Québec, chef du Parti de l’Union nationale (né le 20 juin 1916 à Sainte-Agathe-des-Monts, au Québec; décédé le 22 février 1973 à Montréal, au Québec). Jean-Jacques Bertrand a été le successeur de Daniel Johnson (père) et il a été le dernier premier ministre de l’Union nationale. Plusieurs de ses réformes sont associées à la Révolution tranquille, y compris la fondation du réseau de l’Université du Québec.

Éducation et débuts de carrière

Jean-Jacques Bertrand étudie au Séminaire de Saint-Hyacinthe, à l’Université d’Ottawa, et à l’Université de Montréal. En 1941, il est admis au Barreau du Québec. Il exerce le droit à Cowansville au Québec, et il est président de la Chambre de commerce des jeunes de la ville.

Député et ministre

En 1948, Jean-Jacques Bertrand est élu député de l’Union nationale dans la circonscription de Missisquoi. Il remporte toutes les élections provinciales suivantes, de 1952 à 1970. Il est toujours considéré comme le chef de l’aile progressiste du parti. De 1954 à 1958, il est l’adjoint parlementaire du ministre des Terres et Forêts et du ministre des Ressources hydrauliques du Québec. De 1958 à 1960, il est ministre des Terres et des Forêts au sein des gouvernements de Maurice Duplessis et de Paul Sauvé.

À la suite du décès de Paul Sauvé, Jean-Jacques Bertrand devient ministre de la Jeunesse et ministre du Bien-être social dans le gouvernement de Antonio Barrette. Étant donné que le Québec n’a pas de ministère de l’Éducation à l’époque, le ministère de la Jeunesse est un portefeuille prestigieux. Il a auparavant été dirigé par Paul Sauvé de 1944 à 1960 lorsqu’il est devenu premier ministre. En 1961, Jean-Jacques Bertrand se porte candidat à la direction du Parti de l’Union nationale, qui a été défait aux élections l’année précédente. Il perd contre Daniel Johnson (père). Lorsque la Parti revient au pouvoir en 1966, Jean-Jacques Bertrand devient ministre de l’Éducation et il soutient activement les réformes éducatives progressives. Lorsque Daniel Johnson meurt en 1968, il est choisi en tant que chef du parti et devient donc premier ministre du Québec. Il est également ministre de la Justice et ministre des Affaires intergouvernementales dans son propre gouvernement. Bien que son leadership soit contesté par son propre ministre de l’Éducation, Jean-Guy Cardinal, lors du congrès du parti en 1969, Jean-Jacques Bertrand émerge vainqueur, avec 58 % des votes.

Premier ministre du Québec

En tant que premier ministre, Jean-Jacques Bertrand subit des pressions pour répondre aux enjeux linguistiques alors que les défenseurs et les opposants pour des écoles uniquement francophones s’affrontent à Saint-Léonard. (Voir Crise de Saint-Léonard.) En réponse, Jean-Jacques Bertrand présente le projet de Loi 63 (Loi pour promouvoir la langue française au Québec) qui garantit aux parents le droit de choisir l’école que fréquenteront leurs enfants (voir Politiques linguistiques du Québec). Par la suite, le 28 mars 1969, Montréal est le théâtre de la massive manifestation pour un McGill français. Les manifestants exigent que l’institution anglophone d’enseignement supérieur la plus prestigieuse de la province devienne une institution unilingue francophone.

Le gouvernement de Jean-Jacques Bertrand instaure de nombreuses réformes qui sont généralement associées à la Révolution tranquille : il abolit le Conseil législatif (la Chambre haute non élue de l’Assemblée législative alors bicamérale du Québec), il change le nom de l’Assemblée législative pour Assemblée nationale, et il fonde le réseau de l’Université du Québec. Il crée également le Régime d’assurance-maladie du Québec, la Société québécoise d’initiatives pétrolières, ainsi que Loto-Québec.

Lors des élections provinciales de 1970, le Parti de l’Union nationale perd contre le Parti libéral du Québec, dirigé par Robert Bourassa. Bien qu’il ait obtenu moins de votes que le Parti québécois et malgré la bonne performance d’un autre parti, le Ralliement créditiste (plus particulièrement dans les régions rurales), le Parti de l’Union nationale devient l’opposition officielle avec 17 sièges.

Vie ultérieure

Jean-Jacques Bertrand demeure en politique, en tant que chef de l’opposition, jusqu’en 1971. À cette époque, il est alors le député ayant été le plus longtemps à l’Assemblée nationale, et il y reste jusqu’à son décès en 1973.

Il est marié à Gabrielle (Giroux) Bertrand, une députée progressiste-conservatrice à la Chambre des communes de 1984 à 1993. Il est également le gendre de Louis-Arthur Giroux, député conservateur du Conseil législatif du Québec. C’est d’ailleurs grâce à ce dernier que Jean-Jacques Bertrand s’implique dans la politique de l’Union nationale, malgré le fait que ses idées soient jugées trop progressistes par certains autres membres du parti. De plus, Jean-Jacques Bertrand est le père de Jean-François Bertrand, un député du Parti québécois et ministre dans les gouvernements René Lévesque et de Pierre-Marc Johnson.

Reconnaissance publique

Jean-Jacques Bertrand reçoit des doctorats honorifiques de l’Université Bishop’s, de l’Université d’Ottawa, de l’Université de Montréal, de l’Université de Sherbrooke, et de l’Université Laval.

Un pont enjambant la rivière Richelieu à Lacolle au Québec porte son nom.

Les archives Jean-Jacques Bertrand sont conservées au centre d’archives de Bibliothèque et Archives nationales du Québec à la ville de Québec.

Lecture supplémentaire

Liens externes