Jeremy Podeswa | l'Encyclopédie Canadienne

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Jeremy Podeswa

Jeremy Podeswa, scénariste, producteur, réalisateur (Toronto, 1962). Jeremy Podeswa fait partie de ces rares cinéastes canadiens qui, en plus d'être de grands réalisateurs de la télévision américaine, sont reconnus mondialement pour leurs remarquables longs métrages canadiens.

Jeremy Podeswa

Jeremy Podeswa, scénariste, producteur, réalisateur (Toronto, 1962). Jeremy Podeswa fait partie de ces rares cinéastes canadiens qui, en plus d'être de grands réalisateurs de la télévision américaine, sont reconnus mondialement pour leurs remarquables longs métrages canadiens. Il obtient un diplôme d'études cinématographiques à Ryerson en 1983 et se joint immédiatement à un groupe de diplômés en cinématographie de Toronto, dont font partie Atom EGOYAN, Peter METTLER et Patricia ROZEMA. Ils deviendront les principaux acteurs du mouvement appelé aujourd'hui la « Ontario New Wave », une période particulièrement féconde du cinéma canadien-anglais. Podeswa reçoit de nombreux prix dans le circuit des festivals internationaux pour David Roche Talks to You About Love (1983), un court métrage explicite qui lui permet d'être admis au prestigieux Centre for Advanced Film Studies du American Film Institute, dont il est diplômé en 1984.

Pendant une dizaine d'années, Podeswa participe aux productions de ses amis en tant que membre d'équipes de tournage et réalise ses propres courts métrages, In the Name of Bobby (1985), Standards (1992) et Caveman Rainbow (1993), qui témoignent de l'obsession qui l'habite à ses débuts pour les thèmes de l'aliénation et de la sexualité chez les jeunes citadins de Toronto dans la vingtaine. En 1994, il défie le monde du cinéma avec son premier long métrage, Eclipse (v.f. Éclipse), un film subversif quant aux normes de l'amour et de la promiscuité entrecoupé d'interviews sur l'événement astronomique signalé par le titre, une éclipse. Il se taille une place parmi les premiers longs métrages de jeunes réalisateurs canadiens de talent : il est vu comme une œuvre audacieuse et originale par les spectateurs étrangers, mais jugé trop introspectif et didactique au Canada. Il parvient toutefois à attirer l'attention sur Podeswa, dorénavant considéré comme un talent à surveiller. Son second film, The Five Senses (v.f. Les cinq sens), sort en salle cinq ans plus tard et offre un style narratif plus accessible grâce à la présence de cinq personnages qui représentent chacun des sens impliqués dans une plus grande métaphore, celle de l'amour. Les cinq sens se vend bien à la Quinzaine des Réalisateurs du Festival de Cannes. Mis en nomination à neuf reprises au gala des PRIX GÉNIE, ce film vaut à Podeswa le prix de la meilleure réalisation et celui de la meilleure production.

Depuis sa réalisation du pilote de la série télévisée américaine Six Feet Under (v.f. Six pieds sous terre) en 2001, une mention au générique de Podeswa est synonyme de télévision intelligente à Hollywood. Toutefois, Podeswa dit se lasser de l'anonymat résultant d'une carrière dans ce domaine et, en 2007, son film Fugitive Pieces (v.f. La mémoire en fuite) obtient un succès international. Son troisième film, dont l'action se déroule au Canada et sur l'île grecque Hydra, raconte l'histoire d'un auteur canadien qui se bat pour faire reconnaître les souffrances et l'anéantissement presque total de sa famille sous les nazis, un récit témoignant de l'enfance vécue du père de Podeswa. Inspiré du roman de la poète canadienne Anne Michaels, La mémoire en fuite est un film épique comme la plupart des réalisations effectuées avec le méga-producteur canadien Robert LANTOS. Il obtient le privilège convoité d'être présenté au gala d'ouverture du Festival international du film de Toronto et est en nomination pour six prix Génie en 2009.

Podeswa réalise des épisodes de téléséries, dont The Riches (2007), John from Cincinnati (2007), Dexter (2007), Weeds (2009), The Tudors (2008-2010; v.f. Les Tudors), The Pacific (2010), Rubicon (2010) et Boardwalk Empire (2010).