Pélagie-la-Charrette (1979), roman d'Antonine Maillet, raconte le voyage épique de la veuve Pélagie LeBlanc. À la fin des années 1770, Pélagie quitte le Sud de l'Amérique pour ramener son peuple acadien (voir Acadie) (déporté dans le Sud en 1755) à Grand Pré. Son voyage est une double odyssée : les « gens des charrettes » sont hantés par la charrette fantôme, la charrette de la mort associée à Bélonie, le vieux conteur d'histoires qui accompagne les pèlerins. Ils sont aussi hantés par le bateau fantôme, plus concret, une goélette anglaise prise par le bien-aimé de Pélagie, le capitaine Beausoleil-Broussard, lui aussi dévoué au rapatriement de son peuple.
« Pélagie-la-Charrette » incarne les forces de la vie et survit aux nombreuses générations de conteurs d'histoires querelleurs qu'elle inspire. En entremêlant le folklore et les légendes acadiennes, les emprunts à la Bible et aux classiques, à Rabelais et à d'autres sources, Maillet tire profit, avec humour et force poésie, des liens étroits qui unissent l'histoire, la tradition orale, l'imagination et la littérature. Ce roman est le premier ouvrage étranger à recevoir le prix Goncourt (en France). La traduction, de Philip Stratford, paraît en 1982.