Chasse-neige rotatif | l'Encyclopédie Canadienne

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Chasse-neige rotatif

Les premiers chasse-neige de chemin de fer, apparus au milieu des années 1800, étaient en acier et fixés à l'avant des locomotives comme des chasse-pierres. Efficaces lors de chutes de neige légères, ils se révèlaient inefficaces en cas de tempête de neige, d'amoncellement de neige ou d'avalanche.
Chasse-neige rotatif
Le chasse-neige rotatif, mis au point par J.W. Elliott, en 1869, permet d'utiliser le chemin de fer réguli\u00e8rement et en toute sécurité pendant les hivers canadiens (avec la permission de la British Library).

Chasse-neige rotatif

Les chemins de fer ont joué un rôle important dans le peuplement de l'Ouest canadien au XIXe siècle. Le dur hiver canadien représentait le plus grand défi à relever pour les hommes chargés de la construction et de l'entretien des chemins de fer. Des milliers d'hommes étaient embauchés chaque hiver pour déblayer les voies ferrées à la pelle. Beaucoup d'hommes sont morts avant la mise au point de la pelle à neige rotative Elliott-Jull (Compound Revolving Snow Shovel) en 1869.

Les premiers chasse-neige de chemin de fer, apparus au milieu des années 1800, étaient en acier et fixés à l'avant des locomotives comme des chasse-pierres. Efficaces lors de chutes de neige légères, ils se révèlaient inefficaces en cas de tempête de neige, d'amoncellement de neige ou d'avalanche. Les compagnies de chemins de fer ont fait l'essai de charrues de plus grandes dimensions, à versoirs, mais elles compactaient la neige au sol à un point tel que les équipes de pelletage ne pouvaient plus dégager les rails.

En 1869, le docteur J.W. Elliott, dentiste de Toronto, conçoit le premier chasse-neige rotatif. Une pièce d'acier moulé inclinée dirige la neige dans un ventilateur qui tourne à l'intérieur d'une roue entraînée par un moteur en rotation sur un arbre. Des plaques plates fixées à la jante de la roue captent la neige et la rejettent par un trou situé au sommet de la roue. Faute d'investisseurs, il sera impossible de construire l'engin.

Orange Jull, un autre Canadien, améliore le concept d'Elliott. La charrue rotative de Jull consiste en une roue d'acier d'environ trois mètres de diamètre. Elle contient plusieurs plaques d'acier pivotantes, disposées en rayon, comme celles d'une hélice. Les enceintes qui se trouvent derrière les plaques reçoivent la neige et l'expulsent, grâce à la force centrifuge, par une ouverture placée au sommet, en la projetant loin des rails. Cet assemblage est maintenu dans une structure rigide circulaire montée sur un cadre. Un moteur à vapeur à deux cylindres et un système d'engrenage font tourner la roue dans l'une ou l'autre direction à une vitesse allant jusqu'à 400 tr/min. Il faut une ou plusieurs locomotives pour pousser la charrue à des vitesses pouvant atteindre 16 km/h.

Le chasse-neige Elliott-Jull deviendra un équipement standard des trains nord-américains. Le concept de Jull est construit et mis à l'essai par les frères Leslie, Edward et Sam, au cours de l'hiver de 1883-1884. Ceux-ci achètent alors les droits de fabrication et entreprennent la production. Jull produit, entre 1890 et 1892, un deuxième modèle doté d'une vis spirale rotative, mais qui n'aura pas autant de succès que le précédent. Le chasse-neige rotatif permet aux trains de circuler dans des conditions très rigoureuses. De plus, la taille des équipes de pelletage de neige étant réduite, moins d'hommes sont mis en péril pendant l'entretien hivernal des chemins de fer.

Voir aussi HISTOIRE DU CHEMIN DE FER.