Elizabeth Lawrie Smellie | l'Encyclopédie Canadienne

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Elizabeth Lawrie Smellie

Elizabeth Lawrie Smellie, infirmière (née le 22 mars 1884 à Port Arthur, en Ontario; décédée le 5 mars 1968, à Toronto, en Ontario). Elizabeth (Beth) Smellie écrit qu’on lui a donné les surnoms de « colonel, médecin, sage-femme, sœur, ou Mlle Smellie », chacun révélant un aspect différent de sa vie et de sa carrière. Elle sert comme infirmière militaire durant la Première Guerre mondiale et gravit les échelons comme sage-femme, puis comme assistante à la sage-femme en chef du service de soins infirmiers de l’armée de l’après-guerre. Elle quitte l’armée pour suivre des cours de santé publique, pour ensuite enseigner à l’École supérieure des infirmières à l’Université McGill, et travailler pour les Infirmières de l’Ordre de Victoria du Canada (VON) avant d’en devenir la commissaire principale.Armée canadienne demande à Elizabeth Smellie de revenir comme sage-femme en chef de son service de soins infirmiers lorsqu’éclate la Deuxième Guerre mondiale, et aussi en tant qu’organisatrice d’une nouvelle division de l’armée, le Service féminin de l’Armée canadienne. (Soins infirmiers.)

Elizabeth Laurie Smellie

Elizabeth Laurie Smellie, première femme à obtenir le grade de colonel dans l'armée canadienne, le 18 mai 1943.
Avec la permission des Bibliothèque et Archives Canada/PA-128225


Origines familiales

Elizabeth Smellie voit le jour dans une famille de classe moyenne supérieure d’origine écossaise (plus spécifiquement, Orkneyan). Son père, le Dr Thomas S.T. Smellie (1849-1925), est chirurgien en chef du Chemin de fer du Canadien Pacifique à Port Arthur, en Ontario, lors des travaux de construction entre White River et Port Arthur. Également médecin, il devient membre du Parlement provincial de l’Ontario en 1905. Sa mère, Janet Eleanor Lawrie (décédée en 1933), est active dans la communauté de Fort William.

Éducation et début de carrière

Mlle Smellie (comme on la surnomme le plus souvent) décrit sa vie scolaire comme « quelque peu interrompue », étant donné qu’elle vit dans ce qui est alors un « territoire non organisé ». Après ses études secondaires, elle décide de devenir infirmière, en partie en raison des maladies et des décès d’un frère et d’une sœur. Bien que son père s’y oppose, elle entre à l’École d’infirmières de l’Hôpital Johns Hopkins à Baltimore, Maryland, d’où elle reçoit un diplôme en 1909. Après son retour au Canada, elle commence sa carrière d’infirmière en tant que superviseure de nuit à l’Fort William, après quoi elle travaille comme infirmière en service privé à Detroit, Michigan (1910 à 1914). Lorsque le Canada entre dans la Première Guerre mondiale en août 1914, Mlle Smellie compte parmi les premiers à demander une nomination au service de soins infirmiers du Service de santé de l’Armée canadienne (SSAC). Cela marque le début d’une carrière exceptionnelle comme infirmière militaire canadienne, couvrant la période des deux guerres mondiales.

Faits marquants en carrière

Première Guerre mondiale

Mlle Smellie s’enrôle comme lieutenante et infirmière militaire avec le SSAC à l’âge de 30 ans. Elle est déployée à l’étranger en janvier 1915 à l’Hôpital de la Croix-Rouge canadienne Duchess of Connaught à Taplow, en Angleterre. Là-bas, elle sert en tant que superviseure de nuit et assume la responsabilité de la section médicale à l’Hôpital général canadien nº 2, à Le Tréport, en France (mai 1915 à novembre 1916). Elle devient ensuite directrice adjointe, puis directrice de l’Hôpital Moore Barracks en Angleterre. Début 1918, elle revient au Canada en service de transport pour devenir l’assistante de la sage-femme en chef Margaret C. Macdonald (de 1918 à 1920).

Entre-deux-guerres

Lorsque le SSAC démobilise et réduit le nombre d’infirmières nécessaires après la guerre, Mlle Smellie démissionne pour aller étudier les soins infirmiers de santé publique au Simmons College à Boston, Massachusetts (1920-1921). Il s’agit d’un nouveau domaine des soins infirmiers en développement au Canada. Une fois sa formation terminée, elle accepte un poste d’instructrice à l’École supérieure d’infirmières de l’Université McGill (1921-1923), en servant simultanément comme surveillante sur le terrain pour la succursale de Montréal des Infirmières de l’Ordre de Victoria du Canada (VON). Elle devient par la suite directrice adjointe de l’École des sciences infirmières. Elle quitte son poste d’enseignante en 1924 pour devenir commissaire principale nationale du VON, développant le service de visites d’infirmières d’un bout à l’autre du Canada.

Son travail en santé publique débouche sur un rendez-vous avec la Fondation Rockefeller au début des années 1930. La fondation l’y envoie pour inventorier et étudier l’état du travail effectué sur le plan du bien-être maternel dans 12 pays. Au cours de la même décennie, l’Association pour la santé publique de l’Amérique la nomme chargée de recherche et première vice-présidente. Ces engagements et ses activités internationales lui valent une nomination à titre de Commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique en 1934, titre présenté par le roi George V.

Deuxième Guerre mondiale

Lorsqu’éclate la Deuxième Guerre mondiale, l’Armée canadienne rappelle Mlle Smellie au service militaire; elle est alors âgée de 56 ans. Le renommé Corps de santé royal canadien la nomme infirmière en chef du Canada en juillet 1940. En plus d’être responsable de plus de 3 600 infirmières militaires réparties à travers le Canada, l’Angleterre, la France, l’Italie et même Hong Kong, on lui demande d’organiser une nouvelle division de l’armée pour les femmes, le Service féminin de l’Armée canadienne en juillet 1941. Promue lieutenant-colonel en 1942, elle devient colonel en 1944; elle est la première femme à atteindre ce rang au Canada ou parmi les forces alliées. En ce qui concerne son rôle au cours de la guerre, elle écrira : « J’ai eu le privilège d’être une femme plus âgée dans l’armée cette fois-ci, et parfois ils écoutaient ce que j’avais à dire. » Les infirmières sous sa supervision la décrivent comme une personne efficace et disciplinée, une femme « raffinée ».

Période d’après-guerre

Vers la fin de la guerre, Mlle Smellie se retire une fois de plus de l’armée (1944) pour réintégrer son poste de chef du VON pour trois années supplémentaires, jusqu’en mai 1947. Pendant une brève période (1947-1948), elle agit à titre de superviseure pour les Anciens Combattants de l’Ouest. Elle se décrit alors comme l’infirmière « la plus retraitée » au Canada, en raison des nombreux postes qu’elle a occupés dans les soins infirmiers civils et militaires.

Elizabeth Smellie s’éteint en mars 1968, peu avant son 84e anniversaire. Elle est enterrée au cimetière Riverside de Thunder Bay.

Prix et distinctions

Citation à l’ordre du jour, 1916

Ordre royal de la Croix-Rouge (1re classe), 1917

Commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique, 1934

Médaille commémorative Mary-Agnes-Snively, Association des infirmières et infirmiers du Canada, 1938

Diplôme honorifique, docteure en droit et en langues, Université Western Ontario, 1942

Plaque historique de l’Ontario, Fiducie du patrimoine ontarien et la Ville de Thunder Bay, 1975

Postes Canada, Collection du Millénaire : altruistes et gardiens de la paix (sélection spéciale de timbres-poste), 2000

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