Télégraphe | l'Encyclopédie Canadienne

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Télégraphe

En 1868, la Montreal Telegraph Co. fait face à la concurrence directe d'une nouvelle compagnie, la Dominion Telegraph Co., et une guerre des prix s'ensuit. En 1880, la Great North Western Telegraph Co.
Canadien Pacifique, poste de télégraphie du
Ce télégraphe portatif peut \u00eatre acheminé dans les Rocheuses par wagon de chemin de fer d'un emplacement \u00e0 l'autre (avec la permission des Archives du Canadien Pacifique).

Télégraphe

Le télégraphe, du grec tele, qui signifie « loin » et graphein qui signifie « écrire », est inventé en 1837 en Amérique du Nord par Samuel Morse et en Europe par les Anglais William Cooke et Charles Wheatstone. L'ouverture et la fermeture systématiques de circuits électriques assurent la transmission électrique de messages codés. Au Canada, la première compagnie télégraphique, la Toronto, Hamilton and Niagara Electro-Magnetic Telegraph Co., est fondée en 1846. Toutefois, la plus importante entreprise de télégraphie est au départ la Montreal Telegraph Co., fondée en 1847, avec Hugh ALLAN à sa tête. Elle relie divers centres, tels que Sackville au Nouveau-Brunswick, Détroit, Montréal, Ottawa, Buffalo et Portland.

En 1868, la Montreal Telegraph Co. fait face à la concurrence directe d'une nouvelle compagnie, la Dominion Telegraph Co., et une guerre des prix s'ensuit. En 1880, la Great North Western Telegraph Co. est fondée pour relier l'Ontario au Manitoba, mais, dès 1881, elle est absorbée par la Western Union Co. des États-Unis pour consolider l'industrie canadienne. La compagnie américaine obtient la location de lignes télégraphiques de la Montreal Telegraph Co. et de la Dominion Telegraph Co. De la sorte, la Western Union exerce un monopole sur le réseau télégraphique canadien pendant pour une courte durée.

En 1885, la Canadian Pacific Railway Telegraphs établit un service télégraphique commercial entre le lac Supérieur et les Rocheuses. Peu après, son réseau s'étend à l'Ontario, puis au Canada atlantique, ce qui brise le monopole de la Western Union. Cette nouvelle concurrence explique peut-être que la Great North Western Telegraph Co. est acculée à la faillite et rachetée par une filiale de la Canadian Northern Railway Co. le 1er janvier 1915. Toutefois, le chemin de fer connaît à son tour des difficultés financières. Repris rapidement par le gouvernement fédéral, il constitue une composante de la Canadian National Railways Co. C'est ainsi que la Great North Western Telegraph Co. devient la Canadian National Telegraph Co.

En 1910, la Commission des chemins de fer du Canada établit un des grands principes des TÉLÉCOMMUNICATIONS, à savoir la distinction entre le contrôle du contenu des messages et celui de leur transmission. Presque dès le début du télégraphe canadien, la cueillette de nouvelles revient aux grandes compagnies de télégraphie. En 1894, le Canadian Pacific Telegraphs conclut une entente avec une importante agence de presse américaine, l'Associated Press. La compagnie télégraphique sélectionne et résume les informations de l'Associated Press et en alimente les journaux canadiens. Des années durant, les télégraphistes du Canada demeurent les principaux collecteurs des nouvelles canadiennes.

Cependant, en 1907, le Canadian Pacific Telegraphs tente de quadrupler le prix demandé à trois journaux de Winnipeg pour son service de presse. En guise d'opposition, ces journaux s'unissent et forment une agence de nouvelles indépendante, la Western Associated Press (WAP). Par la suite, le Canadian Pacific Telegraphs cesse d'offrir son service de nouvelles à la Nelson, BC News, en réaction directe à la publication d'articles désobligeants à l'égard du CP. La WAP en appelle devant la Commission des chemins de fer qui statue, en 1910, sur l'illégalité des taux du CP. La Canadian Pacific Telegraphs cesse donc de faire la cueillette et le tri des nouvelles, établissant ainsi les prémisses du transport public selon lesquelles toutes les dépêches sont transmises sans ingérence moyennant un tarif légal.

Dans les années 30, le CN et le CP, en tant que principaux fournisseurs de services télégraphiques au Canada, obtiennent des contrats exclusifs pour l'échange de nouvelles avec des compagnies américaines : le CN s'engage avec la Postal Telegraph Company et le CP, avec la Western Union. Les entreprises de télégraphie canadiennes se disputent la faveur du public avant d'y renoncer réciproquement en 1967 et de conclure une entente. C'est ainsi que les Télécommunications CNCP voient le jour, d'abord comme co-entreprise, puis, à partir de 1980, sous forme de partenariat entre les deux compagnies de chemin de fer. Mais, en 1988, l'acquisition par le Canadien Pacifique des intérêts du CN dans le CNCP met un terme à ce partenariat. En 1989, Ted Rogers, magnat de la télédistribution, achète 40 p. 100 des intérêts de CNCP Télécommunications, et la compagnie prend le nom de Unitel Communications Inc.

En 1992, le CONSEIL DE LA RADIODIFFUSION ET DES TÉLÉCOMMUNICATIONS CANADIENNES (CRTC) ouvre le marché des services interurbains des compagnies de téléphone à la concurrence en réponse à la demande d'Unitel et d'autres entreprises. Toutefois, cette concurrence amène Unitel au bord de la faillite. Rogers et le Canadien Pacifique vendent leurs parts à la American Telephone and Telegraph Co. (AT&T), déjà un actionnaire minoritaire, et à un consortium de banques canadiennes.

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