Norma Ford Walker | l'Encyclopédie Canadienne

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Norma Ford Walker

Norma Ford Walker (née Ford), experte en génétique humaine (née le 3 septembre 1893 à St. Thomas, en Ontario; décédée le 9 août 1968 à Toronto, en Ontario). Norma Ford Walker obtient un doctorat en zoologie de l’Université de Toronto en 1923 et, en tant que membre de la faculté, elle commence à s’intéresser de près à la génétique humaine. Elle établit sa réputation d’autorité en matière de naissances multiples grâce à ses recherches sur les quintuplées Dionne. Ses publications dans le domaine de la génétique permettent de faire avancer les connaissances sur nombre de maladies héréditaires détectables dans l’enfance, ainsi que sur l’application pratique de la dermatoglyphie pour le diagnostic clinique. Par son travail et celui de ses étudiants, dont certains sont les premiers à obtenir un poste en génétique humaine dans plusieurs universités canadiennes, Norma Ford Walker a eu un profond impact sur la croissance du domaine de la génétique humaine au Canada, en médecine comme en recherche universitaire.

Formation

Norma Ford Walker reçoit un baccalauréat de l’Université de Toronto en 1918 et un doctorat en zoologie en 1923. Elle rédige sa thèse de doctorat, A Comparative Study of the Abdominal Musculature of Orthopteroid Insects, sous la supervision d’Edmund Murton Walker, qu’elle épousera plus tard. Les premières recherches de Norma Ford Walker se concentrent en effet sur ces insectes (tels que les grillons et les criquets), ainsi que sur la grande mouche grise Wohlfahrtia vigil et les grylloblattes (Grylloblattodea).

Carrière

Tout comme son cours universitaire, la vie professionnelle de Norma Ford Walker, qui s’étend de 1917 à 1962, se passe à l’Université de Toronto. De 1917 à 1918, elle est assistante d’enseignement en biologie, puis, de 1918 à 1923, assistante spéciale en sciences ménagères (voir Économie domestique). Après l’obtention de son doctorat, elle est engagée comme secrétaire au département de zoologie. En 1924, elle devient la première femme au département à occuper un poste pédagogique. Peu à peu, elle parvient à faire sa place dans le monde universitaire et est promue chargée de cours en 1925, professeure assistante en 1930, puis professeure associée de biologie humaine en 1937. Bien que les sources se contredisent quant à la chronologie de la carrière de Norma Ford Walker, particulièrement vers la fin de ses années d’activité, les recherches de Fiona Miller, historienne en sciences de la santé, suggèrent que le titre officiel de Norma Ford Walker passe de professeure associée de génétique humaine en 1949 à professeure agrégée en 1958, soit seulement quatre ans avant sa retraite. En outre, en 1940, elle est engagée comme consultante à temps partiel au Hospital for Sick Children, à Toronto.

Recherches en génétique humaine

Malgré sa formation en zoologie des invertébrés, Norma Ford Walker s’intéresse à l’étude de la génétique humaine après la naissance des quintuplées Dionne, en 1934. Les quintuplées font l’objet d’une étude de recherche menée par la St. George’s School for Child Study, à l’Université de Toronto. Norma Ford Walker et son collègue sont responsables de découvrir si les cinq fillettes sont génétiquement identiques (ce qui s’avère le cas).

Quintuplées Dionne, les
Les Quintuplées Dionne (avec la permission des Biblioth\u00e8que et Archives Canada).

À l’époque, la génétique humaine est considérée comme une science « secondaire » et a la réputation de manquer de rigueur. C’est l’une des raisons pour lesquelles le domaine est plus ouvert aux femmes scientifiques, qui sont elles aussi perçues comme « inférieures » par leurs homologues masculins (voir aussi Femmes et éducation). Norma Ford Walker devient ainsi une pionnière dans le domaine de la consultation génétique, ou héréditaire, soit l’analyse d’antécédents médicaux afin de déterminer quelles sont les chances qu’une maladie soit récurrente au sein d’une famille (voir Maladies héréditaires). Elle est également connue pour son utilisation de la dermatoglyphie, soit l’étude des empreintes de la peau des mains ou des pieds, en tant qu’outil de recherche sur les jumeaux ou le syndrome de Down.