Adélard Raymond | l'Encyclopédie Canadienne

Article

Adélard Raymond

Adélard Raymond, pilote, homme d’affaires, et politicien (né le 10 juillet 1889 à Saint-Stanislas-de-Kostka, au Québec; décédé le 23 février 1962 à Montréal, au Québec). Adélard Raymond était un pilote canadien-français qui a servi durant la Première Guerre mondiale, et ensuite dans l’Aviation royale canadienne (ARC), de 1934 à 1945. Il a été le deuxième Canadien-français à être nommé vice-maréchal de l’air. Adélard Raymond s’est également impliqué dans l’industrie hôtelière et dans diverses activités commerciales. Il a été élu maire de Senneville, dans l’ouest de l’île de Montréal, et il a occupé ses fonctions de juin 1951 à 1959.

Le vice-maréchal de l’air Adélard Raymond

Jeunesse et éducation

Adélard Raymond est le troisième fils de Adélard Raymond et de Priscilla Quesnel. Il a quatre frères et trois sœurs. Après avoir terminé ses études au Collège de Valleyfield, il déménage à New York. Il y travaille comme maître d’hôtel adjoint au City Club pendant plusieurs années. En janvier 1916, il est maître d’hôtel en chef au Queen’s Hotel de Montréal, qui appartient à son frère, Donat.

Début de carrière de pilote

En septembre 1917, Adélard Raymond s’enrôle dans le Royal Flying Corps. Il suit sa formation au Canada et se rend au Royaume-Uni en septembre 1918. Il ne sert jamais dans un escadron opérationnel, et il reçoit son congé en avril 1919. (Voir Première Guerre mondiale.)

Rapidement, Adélard Raymond devient pilote dans la région de Montréal. En 1919, il est nommé photographe aérien officiel de la visite du prince de Galles (qui devient plus tard le roi Édouard VIII) à Montréal. (Voir Le Canada français et la monarchie.) Il soutient également le Kiwanis Club, et il participe à des courses aériennes, remportant entre autres la première Aerial League de la Canada Challenge Cup.

Le 18 février 1920, Adélard Raymond reçoit une commission provisoire en tant que sous-lieutenant d’aviation de l’Aviation royale canadienne (ARC). Toutefois, à cette époque, il n’a plus de liens avec l’ARC et il ne participe pas aux activités de formation. Le 12 mai, Adélard Raymond reçoit la licence de pilote professionnel numéro 27. Avec le lieutenant Harry Wilshire, un ancien instructeur du Royal Flying Corps Canada, il fonde le R and W Air Service. Ils exploitent trois Curtiss JN-4 “Canuck” de guerre à l’aéroport Cartierville sur l’île de Montréal. En 1921, R and W Service fusionne avec Canadian Aerial Services. Adélard Raymond maintient son lien avec l’aviation de Montréal, et il est vice-président du Montreal Light Aeroplane Club de novembre 1933 à novembre 1936.

Alors qu’il est pilote, Adélard Raymond est également directeur général du Queen’s Hotel, et il en devient le vice-président en 1931. À ce titre, il s’implique dans la Montreal Hoteliers Association (maintenant l’Association hôtelière du Grand Montréal) et il devient son président en 1928. Il siège également au conseil d’administration du Tourist Board of Montreal. En tant que directeur du Queen’s Hotel, il peut utiliser cet endroit au service de ces organismes, ainsi que pour d’autres qui font la promotion de Montréal.

Le Queen’s Hotel, Montréal

Adélard Raymond siège au conseil du Montreal Hunt Club, et aide à organiser une variété d’événements. Il est membre et président du club de golf de Laval-sur-le-Lac, il est élu au comité exécutif de l’Association de golf de la province de Québec en avril 1930, et à nouveau en 1931. Il soutient le Park Tobogganing Club et en est le président de 1925 à 1935.

Le 5 avril 1932, Adélard Raymond épouse Marguerite Lafleur. Ils ont deux fils.

Le saviez-vous?
Adélard Raymond était un cavalier accompli. Il a reporté de nombreux trophées pour son savoir-faire en équitation dans la catégorie de sauts d’obstacles, tout comme les chevaux qu’il possédait. Même durant la Deuxième Guerre mondiale, il a trouvé le temps de participer à des compétitions. Après la guerre, un trophée portant son nom, le Raymond Trophy, a été décerné à l’équipe des meilleurs sauteurs dans la catégorie chasseur. (Voir Sports équestres.)


Carrière dans l’ARC

Le 1er septembre 1934, l’Aviation royale canadienne (ARC) forme le 18e Escadron de bombardiers dans le cadre du Corps d’aviation actif non permanent (réserve de l’air). Il s’agit du premier escadron canadien-français de l’ARC. Adélard Raymond s’enrôle immédiatement et est nommé commandant adjoint avec le grade de capitaine d’aviation. Malgré le fait qu’il a sa licence de pilote, Adélard Raymond doit tout de même obtenir son brevet de pilote de l’ARC. Pour cela, il doit améliorer ses compétences de vol dans des domaines comme la navigation et le vol en formation. Il obtient son brevet en juillet 1935.

Le 1er septembre 1939, Adélard Raymond est promu au grade de chef d’escadron et il prend le commandement du 118e Escadron (anciennement 18e Escadron). Il doit mobiliser l’escadron et le 28 octobre, il le déplace à Saint John, au Nouveau-Brunswick. À cet endroit, l’escadron est converti en escadron de collaboration de l’artillerie côtière, et il incorpore les membres du 117e escadron (qui est maintenant dissous). La formation en est l’objectif principal, incluant le travail avec les artilleurs antiaériens et les batteries côtières de la milice.

Le 9 juin 1940, le chef d’escadron Adélard Raymond est nommé commandant d’un détachement spécial assigné au porte-avions français, le FS Béarn. Ce dernier doit transporter des avions américains en France et l’ARC fournit le personnel pour entraîner les aviateurs et les pilotes français. La capitulation de la France signifie que la livraison ne peut être effectuée. Le Béarn se retrouve en Martinique le 27 juin. Adélard Raymond réussit à ramener ses aviateurs au Canada, mais lui-même n’y arrive que le 19 juillet. Il a dû rester plus longtemps pour aider à faire la traduction lors des pourparlers entre les autorités françaises et britanniques dans les Caraïbes, car les Britanniques voulaient les avions du Béarn.

Le 3 septembre 1940, le chef d’escadron Adélard Raymond est nommé commandant du Dépôt des effectifs no 4 de Québec. L’un des principaux objectifs de cette unité est de fournir une formation de langue anglaise aux recrues canadiennes-françaises. En tant que commandant, Adélard Raymond doit construire les installations de toutes pièces et s’assurer que les rôles de formation de base et de formation linguistique soient remplis. Il tire de cela une promotion au grade de commandant d’escadre le 1er décembre 1940.

Désormais, Adélard Raymond est un officier reconnu. Le 8 décembre 1940, il est nommé aide de camp honoraire du lieutenant-gouverneur du Québec, le major-général sir Eugène Fiset. Il est également nommé aide de camp honoraire du gouverneur général, le comte d’Athlone. Durant la visite du duc de Kent au Canada, en août et septembre 1941, Adélard Raymond est responsable de l’organisation et de la coordination de la visite au Québec.

Le commandant d’escadre Adélard Raymond prend le commandement du Dépôt des effectifs no 5, le 10 novembre 1941. Sa première tâche est de le déplacer de Valcartier à Lachine. Encore une fois, il doit superviser la création de nouvelles installations de formation à partir d’un ensemble de huttes pour en faire un important établissement de l’ARC. Son poste nécessite une promotion au grade de colonel d’aviation, ce qui a lieu en juin 1942. Du 6 avril au 25 novembre 1943, Adélard Raymond est commandant de l’École de pilotage militaire no 2, à Uplands (Ottawa). L’école forme des pilotes de chasseurs monomoteurs.

En novembre 1943, Adélard Raymond est promu commodore de l’air et il est nommé air officer commanding (officier commandant des forces aériennes ) du Commandement de l’entraînement aérien no 3. Il supervise les opérations des diverses écoles qui sont sous son commandement. Lorsque les Commandements no 1 et no 3 sont fusionnés le 15 janvier 1945, Adélard Raymond, maintenant vice-maréchal de l’air, devient le AOC du Commandement no 1, et il occupe ce poste du 15 janvier au 3 juillet 1945. Il avait déjà commencé à fermer les écoles du Programme d’entraînement aérien du Commonwealth britannique alors qu’il était au Commandement d’entraînement aérien no 3, ce qui est devenu le rôle principal du Commandement d’entraînement aérien no 1. Le 3 juillet 1945 a été le dernier jour de travail d’Adélard Raymond. Il a pris sa retraite le 19 septembre 1945.

Réunion de l’Aviation royale canadienne (ARC)

Reconnaissance militaire

En octobre 1944, Adélard Raymond reçoit l’Insigne d’efficacité dans l’Aviation, qui est décernée aux officiers de l’ARC Auxiliaire pour dix ans de service (seulement 94 officiers l’ont reçu avant qu’il ne soit remplacé par la Décoration des Forces canadiennes en 1952). Le 1er janvier 1945, Adélard Raymond est nommé commandant de l’ordre de l’Empire britannique. Il est plus tard nommé Chevalier de la Légion d’honneur et de la Croix de guerre avec palme. En 1953, il reçoit la Médaille du couronnement de la reine Elizabeth II. Un vitrail est dédié à la mémoire d’Adélard Raymond à la BFC de Uplands.

Carrière dans les affaires et la politique

Après la guerre, Adélard Raymond continue à occuper le poste de vice-président, et ensuite de président, du Queen’s Hotel. Il est président des compagnies de sa famille, Raymond Hardware et Raymond Distributing. Il continue également à servir d’aide de camp honoraire du Québec auprès du gouverneur général jusqu’au milieu des années 1950, ainsi qu’aide de camp pour le lieutenant-gouverneur du Québec, qu’il remplace à l’occasion.

Adélard Raymond garde contact avec ses relations militaires en tant que partisan du 438e Escadron (son ancien escadron; le no 118 a été renuméroté pendant la guerre). Il assiste à leurs dîners et à leurs cérémonies de passation de commandement. Il soutient fortement la Ligue des cadets de l’air (voir Cadets), et il siège à son conseil d’administration, amassant des fonds et accueillant chez lui les cadets de l’air en visite d’autres pays.

Adélard Raymond soutient de nombreux organismes caritatifs, incluant la Société Ambulance Saint-Jean, le fonds de construction de l’Hôpital Sainte-Justine, et la Marche des dix sous. Il est également président de la division du Québec de l’Association canadienne pour la santé mentale.

Adélard Raymond s’implique dans divers organismes commerciaux. En août 1951, il siège au conseil d’administration de Canadair, de Canadian Aviation Electronics (CAE), de Crown Trust, et de Gleneagles investment. Il est également président ou vice-président de la Société canadienne pour l’amélioration du cheval de chasse, de selle et de trait léger, de la Montreal Hotel Association, de Tourisme Montréal - Office des congrès et du tourisme du grand Montréal, et de la Royal Automobile Association of Canada.

Adélard Raymond devient actif dans la politique locale. Il se présente à la mairie de Senneville, dans l’ouest de l’île de Montréal, et il est élu par acclamation. Il remplit deux mandats, de juin 1951 à juin 1959.

Importance

Lorsque l’ARC s’agrandit au début de la Deuxième Guerre mondiale, elle a non seulement besoin de dirigeants au niveau opérationnel, mais également d’administrateurs compétents. Le vice-maréchal de l’air Adélard Raymond est l’un de ces individus. Son expérience dans l’industrie hôtelière de Montréal l’a aidé à développer ses talents d’administrateur.

Lorsqu’Adélard Raymond est promu au grade de vice-maréchal de l’air le 5 septembre 1944, il devient le deuxième canadien-français à atteindre ce grade, ainsi que le premier canadien-français de l’ARC Auxiliaire (le premier vice-maréchal de l’air canadien-français était Joseph Lionel Elphège Albert de Niverville, un membre de la Force régulière).