L'Alberta et la Confédération | l'Encyclopédie Canadienne

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L'Alberta et la Confédération

L’Alberta rejoint la Confédération en même temps que la Saskatchewan en 1905, année de la formation de ces deux provinces à partir d’une section des Territoires du Nord-Ouest.

Premières Nations

L’Alberta est occupée d’abord par plusieurs Premières nations, dont les Siksikas (Pieds-Noirs), les Kainah (Gens-du-Sang), les Piikanis (Peigans) et les Gros Ventre. D’autres tribus, comme les Kootenay et les Corbeaux, font des expéditions sur le territoire pour chasser le bison et faire la guerre. Les Tsuu T’ina, du groupe des Castors, occupent les régions nordiques et centrales du territoire, alors que les Slavey se tiennent au nord-ouest. Les personnes ont vécu dans la région autour dès environ 5000 AEC.

De nombreux peuples autochtones de la région font du commerce avec la Compagnie de la baie d’Hudson (CBH) et la Compagnie du Nord-Ouest (CNO) à partir de la moitié du XVIIIe siècle, lorsque les explorateurs européens commencent à établir des postes de traite des fourrures. À l’époque, cette vaste région est divisée en deux, la Terre de Rupert et les Territoires du Nord-Ouest, et contrôlée au plan politique et économique par les Britanniques.

Crainte de l’expansion des États-Unis

Les décennies de 1850 et 1860 sont caractérisées par un déclin du commerce des fourrures, de sorte que le gouvernement britannique et les dirigeants de l’Amérique du Nord britannique se tournent vers le potentiel agricole de la région, en particulier celui des plaines à l’est des Rocheuses. En 1867, le Dominion du Canada est créé. Craignant que les États-Unis expansionnistes ne cherchent à annexer l’Ouest, le gouvernement canadien à Ottawa décide de consolider son emprise sur le territoire.

En 1870, le Canada fait l’acquisition de la Terre de Rupert et du Nord-Ouest des mains de la CBH et les joint aux régions de l’Arctique et de l’Ouest, sous le nom de Territoires du Nord-Ouest. La même année, la province du Manitoba est créée à partir de ce nouveau territoire.

En 1874, le Canada commence à affirmer sa présence sur le territoire qui deviendrait plus tard l’Alberta. On envoie donc la police à cheval du Nord-Ouest par-delà les Prairies pour construire le fort Macleod dans la région aujourd’hui appelée Lethbridge. En 1875, cette police construit d’autres forts où se trouvent maintenant Calgary et Edmonton. Pendant ce temps, Ottawa négocie des traités territoriaux avec les Premières Nations.

Explosion de l’immigration européenne

Le chemin de fer du Canadien Pacifique rejoint Calgary dès 1883, mais les colons européens tardent à venir; on ne compte en effet qu’un millier de personnes non autochtones dans la région. Il faut attendre 1896 pour que les colons du Canada, des États-Unis et de l’Europe viennent en masse, attirés par les nouvelles variétés de blé dur de printemps à maturation rapide. En 1901, la population de l’Alberta monte à 73 022; en 1911, l’Alberta compte plus de 373 943 habitants.

En 1897, le Canada change sa façon d’administrer les Territoires du Nord-Ouest en instaurant un comité exécutif et un gouvernement responsable, mais des dirigeants politiques comme Frederick William Haultain réclament davantage : le statut de province à part entière.

Une ou deux provinces?

Le premier ministre Wilfrid Laurier rencontre donc Frederick William Haultain et James Hamilton Ross, un autre député de la région, pour discuter du sort du territoire. Ces derniers rédigent une loi pour unir les districts administratifs de l’Alberta, de la Saskatchewan, d’Assiniboia et d’Athabasca en une seule province de l’ouest. Après moult négociations, on décide qu’une seule province serait trop difficile à gouverner; on crée donc deux provinces : l’Alberta et la Saskatchewan.

Le 1er septembre 1905, le Canada vote la Loi sur l’Alberta et la Loi sur la Saskatchewan : la Confédération accueille sa huitième et sa neuvième province. Au même moment, Edmonton devient capitale de l’Alberta.

Malgré le statut de province qu’elle confère à l’Alberta, Ottawa choisit de conserver son contrôle des terres publiques et de ses ressources naturelles, arguant que, contrairement aux autres provinces, l’Alberta n’a jamais été propriétaire du territoire. Les politiciens albertains contestent évidemment cette règle et obtiennent finalement, en 1930, le contrôle des terres et des ressources.