Applebaum, Louis | l'Encyclopédie Canadienne

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Applebaum, Louis

Louis Applebaum. Compositeur, administrateur, chef d'orchestre (Toronto, 3 avril 1918 - 19 avril 2000). D.èsL. h.c. (York) 1979, A.R.C.T. h.c. 1982. Étudiant le piano avec Boris Berlin et l'écriture avec Healey Willan, Leo Smith et sir Ernest MacMillan au Toronto Conservatory of Music (auj.

Applebaum, Louis

Louis Applebaum. Compositeur, administrateur, chef d'orchestre (Toronto, 3 avril 1918 - 19 avril 2000). D.èsL. h.c. (York) 1979, A.R.C.T. h.c. 1982. Étudiant le piano avec Boris Berlin et l'écriture avec Healey Willan, Leo Smith et sir Ernest MacMillan au Toronto Conservatory of Music (auj. Conservatoire royal de musique) et à l'Université de Toronto (1928-1940), Applebaum fait toutes ses études en vue d'un B.Mus. sans toutefois passer les examens; il préfère se rendre à New York étudier, grâce à une bourse, la composition (1940-1941) avec Roy Harris et Bernard Wagenaar. D'abord compositeur de musique de films (quelque 250 partitions pour l'Office national du film de 1942 à 1960), Louis Applebaum se révèle très tôt comme un penseur conceptuel, un planificateur au sens pratique développé et un négociateur plein de ressources. Ses nominations aux postes de premier directeur musical (1942-1948) et conseiller (1949-1953) de l'ONF et, à New York (1946-1949), de directeur musical des films World Today et membre du comité consultatif du National Film Council, sont le prélude à une carrière fructueuse où toutes les affectations ont essentiellement le même but : harmoniser efficacement les fonctions professionnelles du musicien avec les besoins et les possibilités d'une économie en expansion.

En 1955, Applebaum met sur pied la partie musicale du Festival de Stratford fondé deux ans plus tôt. En 1960, il abandonne ses fonctions administratives à Stratford, tout en continuant à composer de la musique de scène pour le festival jusqu'en 1999. En même temps, il s'engage dans la première entreprise à caractère privé de son existence, Group Four Productions, qui réalise à des fins commerciales des documentaires et des émissions télévisées. Il en est président jusqu'en 1966. À la même époque, il est aussi conseiller musical à la télévision de la SRC (1960-1963), président (1963-1966) du comité consultatif sur la musique, l'opéra et le ballet du Centre national des Arts et auteur en 1965 du rapport au gouvernement fédéral A Proposal for the Musical Development of the Capital Region, qui va mener à la formation de l'Orchestre du Centre national des Arts, et d'un projet pour l'établissement d'un département de musique à l'Université d'Ottawa. La même année, il entreprend son mandat de président (1965-1970) du comité conjoint CAPAC-Association canadienne des radiodiffuseurs pour la promotion de la musique canadienne. Il siège aussi au conseil consultatif des arts (1966-1969) puis devient membre du jury (1970-1971) des bourses du Conseil des Arts du Canada, conseiller (1968-1970) du Saint Lawrence Centre for the Arts et fait partie du comité de planification (1967-68) des Co-ordinated Arts Services.

Il est chargé des relations avec les membres de CAPAC (1968-1971) puis membre du conseil d'administration, poste qu'il occupe presque depuis sa création. Il devient fiduciaire du John Adaskin Memorial Fund et est conseiller régulier du POCA (auj. Conseil des arts de l'Ontario).

En 1971, Applebaum devient directeur administratif du CAO - poste où il peut mettre pleinement à profit son expérience de l'administration et des politiques artistiques (ainsi que des arts eux-mêmes) et où il joue un rôle déterminant dans la phénoménale expansion artistique de l'Ontario, durant les années 1970. En 1980, il quitte le CAO pour devenir président du Comité d'étude de la politique culturelle fédérale (voir Rapport du Comité...). Fondé en 1979 sous forme de « comité consultatif sur la politique culturelle », ce corps est agrandi, en 1980, et devient responsable des sujets culturels de tout le pays. Le rapport du comité réitère fortement le principe d'autonomie de la culture et des arts par rapport au gouvernement et se montre persuasif quant au renouvellement de la politique, particulièrement dans des domaines comme le patrimoine, le développement cinématographique et les relations culturelles internationales.

En outre, Applebaum donne des cours de 1974 à 1976 sur la musique de film, de théâtre et pour la télévision à l'Université York et de nouveau, avec Paul Hoffert, de 1982 à 1989. Il est directeur artistique par intérim du Festival du printemps de Guelph pour la saison 1988-1989. Il est président de CAPAC (1988-1990) et coprésident du comité qui négocie la fusion avec la SDE Canada. Quand la nouvelle agence de droits d'auteur voit le jour sous le nom de SOCAN, il est élu à la présidence (1990-1992).

Malgré les lourdes exigences de ses multiples tâches, Applebaum poursuit avec détermination sa carrière de compositeur. En 1953, ayant déjà produit la plupart de ses centaines de partitions pour films (y compris The Story of G.I. Joe, en 1946, qui est mis en nomination pour un Academy Award) et composé de la musique de scène pour les présentations à la radio de la SRC de Hamlet, Le Médecin malgré lui, Peer Gynt, Antigone, Oedipus, The Mad Woman of Chaillot, il devient en quelque sorte le compositeur attiré du premier festival de Stratford. Il compose pour ce dernier les fanfares jouées au foyer, devenues aujourd'hui une tradition. Il écrit également la musique de scène des productions inaugurales de Richard III et de All's Well that Ends Well. Au total, 75 pièces de Stratford sont jouées sur sa musique, la dernière étant The School for Scandal, en 1999.

Il écrit aussi de nombreuses partitions pour des pièces réalisées à la radio de la SRC par Esse Ljungh, à Broadway par Tyrone Guthrie (Tamberlaine The Great- 1956) et Michel Langham (Andorra de Max Frisch, 1963), par la Royal Shakespeare Company (Much Ado About Nothing, 1961) et le Manitoba Theatre Centre (Mother Courage et Nicholas Romanov, cette dernière œuvre révisée pour Stratford en 1966, sous le titre The Last of the Tsars).

Les trois ballets d'Applebaum sont écrits sur commande : Dark of the Moon (révisé sous le titre Barbara Allen) par le Ballet national du Canada; Legend of the North par le Janet Baldwin Ballet, à Toronto; Homage présenté par le Ballet national aux cérémonies d'ouverture du CNA. Il compose aussi la musique électroacoustique entendue au lever de rideau à cette occasion.

Pour la télévision de la SRC, Applebaum compose la musique de 8 épisodes de la série The National Dream (1973), 14 de Purple Playhouse (1973) et 5 d'Images of Canada. On lui doit la musique de plusieurs autres séries, de même que celle d'émissions spéciales comme Mother Courage (1964), Next Year in Jerusalem (1974), Journey Without Arrival (1975), Homage to Chagall (1976), Sarah (1976), The Masseys (1978), Raymond Massey ( 1984) et Karsh : the Searching Eye (1985). La musique de la minisérie Glory Enough for All (Gemstone Productions) reçoit un prix Gémeaux en 1990.

Comme pour le théâtre, la musique pour concert d'Applebaum est généralement le résultat de commandes, les commanditaires étant aussi variés que les occasions, par exemple, le Congrès juif canadien pour « Cry of the Prophet » ou l'Orchestre symphonique d'Edmonton pour Concertante pour petit orchestre, l'inauguration de Hamilton Place pour Place Setting ou le concert du centenaire du RCMT pour Play On!. Dans ce domaine, la production de Louis Applebaum est également remarquable surtout si l'on songe à la complexité de son activité d'administrateur et aux nombreuses fois où il dirige sa propre musique à Stratford et à la SRC, en plus de productions lyriques à Stratford (notamment H.M.S. Pinafore et The Pirates of Penzance, dans des mises en scène de Guthrie, en tournée en Angleterre et aux États-Unis en 1962-1963). Il dirige également la partition d'Eldon Rathburn pour le film Labyrinth présenté à l'Expo 67, parue ensuite sur l'enregistrement Dominion LAB-65OS, direction musicale et réalisation de Louis Applebaum.

La créativité de Louis Applebaum porte la marque d'une énergie et d'un optimisme très nord-américains, peut-être un héritage de l'enseignement de Harris. Sa flexibilité et l'assurance de sa facture, si évidentes dans de nombreuses pièces fonctionnelles ou occasionnelles, se complètent d'une grande maîtrise des longueurs discursives, comme l'illustrent ses œuvres plus autonomes, de Barbara Allen au conte fantastique en musique The Harper of Stones (avec Robertson Davies comme librettiste et narrateur principal), avec sa danse des fantômes accompagnée aux cuillères et la surprenante passacaille du final. Sa grande expérience du cinéma le familiarise avec les possibilités offertes par la technologie et ses compositions pour Stratford, de King Lear au milieu des années 1960 à Hamlet en 1991, ont souvent recours à l'électroacoustique. Dans le même temps, son répertoire d'arrangements de chansons pour des ensembles voix-instruments ou pour petit chœur, toujours pour des productions à Stratford, embrasse un large éventail de styles et de conventions. Il rassemble quelques-uns de ces arrangements, adaptés pour voix et piano en concert, dans un Folio paru en 1987. La dernière œuvre importante d'Applebaum est l'opéra Erewhon (paroles de Mavor Moore), commandé par le Pacific Opera Victoria, qui est créé en février 2000.

Bien que les deux aspects de la carrière de Louis Applebaum, ceux de l'administration et de la composition, puissent paraître divergents, ils sont pour lui complémentaires. Il déclare, lors d'une entrevue accordée au Compositeur canadien (janvier 1974) : « Fondamentalement, je travaille pour améliorer le sort de mes collègues, une chose que je fais depuis des années - et en même temps je tâche de rester... l'artiste actif que je suis... Même si j'y étais compositeur, l'ONF était le genre de boîte qui vous faisait entrer dans une grande force sociale... Et quand je me suis engagé dans d'autres activités musicales, comme le théâtre à Stratford, il s'est trouvé que Stratford était alors l'endroit où s'opérait la maturité théâtrale de notre pays. À la formation du Conseil des Arts du Canada, j'ai aidé, comme j'ai pu, comme je l'ai fait plus tard à la Ligue canadienne de compositeurs et au Conseil canadien de la musique, au Centre de musique canadienne et au Centre national des Arts... Où que je sois et quel que soit le moyen d'expression que j'emploie, ma vie me semble toujours orientée dans la même direction. » Fidèle à cette philosophie, le compositeur fonde le Louis Applebaum Composers Fund, qui est administré par la Fondation du Conseil des arts de l'Ontario.

En plus de la nomination à l'Academy Award déjà mentionnée, Applebaum remporte le Hollywood Writers' Mobilization Award (1945) pour la musique de Tomorrow the World, une mention du New York National Board of Review (1950) pour Lost Boundaries, le prix Flaherty (1952) pour And Now Miguel, des Canadian Film Awards pour Paddle to the Sea (1958), Wheat Country (1959) et Athabasca (1968) et le prix Wilderness (1973) pour Folly on the Hill. Premier récipiendaire d'un A.R.C.T. h.c. du RCMT, il est aussi nommé « fellow » honoraire de l'Ontario College of Art en 1980 et de l'OISE en 1988. En janvier 1991, le Jewish Community Centre de Toronto le nomme personnalité artistique de l'année. Il est membre fondateur de la Ligue canadienne des compositeurs, compositeur agréé du Centre de musique canadienne, compagnon de l'Ordre du Canada (1995) et membre de l'Ordre de l'Ontario (1989). Les prix reçus dans les années 1990 comprennent un Juno pour accomplissement dans l'industrie, en 1995, divers prix de la SOCAN et, en 1998, l'Arts Toronto Lifetime Achievement Award et le Diplôme d'honneur de la Conférence canadienne des arts. À son décès, Applebaum est président de la Fondation SOCAN. Richard Monette, de Stratford, résume l'immense influence d'Applebaum ainsi : « Lou Applebaum est l'idole des compositeurs de théâtre canadiens. » Dans SOCAN News, Rick MacMillan dit : « On se souviendra de Louis Applebaum... pour son étonnamment vaste et complète contribution à la musique canadienne. Toutefois, ses proches n'oublieront jamais son ouverture d'esprit, sa modestie, sa patience et sa généreuse passion pour l'amélioration de l'environnement de travail des compositeurs. » Les documents d'Applebaum sont conservés à l'Université York.

Compositions (Sélection)

Théâtre

ThéâtreSuite of Miniature Dances, ballet : 1953; pt orch (arr pour harm 1964); Kerby 1972 (harm); RCA PCS-1004 et Citadel CT-6007 (Cable).

Legend of the North, ballet : 1957; p, perc; ms.

Ride a Pink Horse, comédie musicale (John Gray) : 1959; ms.

Homage, ballet : 1969; grand orch; ms.

Comus« a reworking of the masque by Thomas Arne », (Reaney) : 1986; ms.

So You Think You're Mozart?, drame musical (P. Quarrington) : 1991 (Tor 1991); ms.

The Legend of the Sleepy Hollow, ballet : 1991 (Tor 1991); narr, ens instr; ms.

Plus de 50 partitions et nombreuses chansons pour pièces de théâtre au Canada, aux États-Unis et en Angleterre.

Voir aussi Barbara Allen.

Film

Tomorrow the World (1945), The Story of G.I. Joe (1946), Dreams that Money Can Buy (1947), Lost Boundaries (1949), Teresa, Walk East on Bacon, Whistle at Eaton Falls (tous 1951), All My Babies, And Now Miguel, End of the Long Day, Royal Journey, Varley (tous 1952), Stratford Adventure (1954), Krieghoff (1955), Canadian Profile (1957), Paddle to the Sea (1966), Athabasca (1967), Energy (1975).

Radio, Télévision

Partitions d'environ 400 documentaires et films pour la télévision; 200 partitions de scène pour des présentations à la radio et à la télévision.

Orchestre ou harmonie

East by North : 1947; grand orch; ms.

« Revival Meeting and Finale » tiré de Barbara Allen : 1964; orch moy; ms; Col MS-6763 (Susskind), CBC SM-273 (Orchestre symphonique de l'Atlantique).

Dialogue with Footnotes : 1984; grand orch de jazz, orch; ms.

Celebration York : 1985; harm; ms.

High Spirits : 1986; harm; ms.

Autres pièces.

Pièces de circonstance

Three Stratford Fanfares : 1953; cuivres, perc; Leeds 1966; (nos 1 et 2) RCA PCS-1004 et Citadel CT-6007 (Cable c orch).

Joy to the World, spectacle historique (Daniel Lord) : v. 1954; sol, SATB, orch; ms.

Fanfare to Welcome a Queen : 1958; cuivres, perc; ms.

Fanfare - Royal Ceremonial : 1967; cuivres, perc; ms.

Song for the National Arts Centre (Birney) : 1967; SSA, harm; ms.

Terre des Hommes/Man and His World : 1967; bs, cuivres, perc; ms.

Place Setting : 1973; orch; ms.

Fanfare for « Fanfare '84 » : 1984; cuivres; ms.

Play On! : 1987; sol, ch, orch; ms.

Autres pièces.

Divers

« Cry of the Prophet » (Bible) : 1951 (rév 1952); bar, p; ms; RCA LSC-3092 (Fine), Master MA-377 (D. Mills).

Two Carols of French Canada : 1951, 1953; SATB, orch sop; SSA, p; ms; TCC 003 (Tor Children's Chorus), HO 100 (Oriana Singers).

Four English Carols : 1953; SATB, p; ms.

A Folio of Shakespearian Songs : 1954-87; v moy, p; ms.

Two Maritime Carols : 1958; SATB; Leeds 1971, GVT 1986; (« Cherry Tree ») Poly 2917-009 (Festival Singers).

Touch Wood : 1969; p; GVT 1969; Dom S-69001 (Mould).

Essay : 1971; fl; Leeds 1971; Dom S-69005 (Aitken).

Keep Moving : 1973; p; Wat 1973.

Algoma Central (horaires de trains) : 1976; sop, hp, fl; ms.

Inunit, 5 épisodes pour voix et orchestre (textes inuit) : 1977; ms.

Of Love and High Times (chants folkloriques de Terre-Neuve) : 1979; sop, SATB, fl, cor, perc; GVT 1981; CBC SM-5097 (Van Chamb Choir).

The Harper of the Stones (Robertson Davies) : 1987; narr, ens chamb; ms.

Four Dances in a Nineteenth Century Style : 1987; quin cuivres; ms.

A Mosaic of Anthems : 1988; SATB, p; ms.

Autres pièces.

Écrits

(avec Robert Fleming) Man of Music, script de l'Office national du film (1959).

« Musical creation in an age of technology; with discography », Mémoires et comptes rendus de la Société royale du Canada, IV (1961).

« Introduction », The Modern Composer and his World, Beckwith et Kasemets dir. (Toronto 1961).

A Proposal for the Musical Development of the Capital Region (Ottawa 1965).

« Stratford's musical festival », The Stratford Scene 1958-68, Peter Raby dir. (Toronto 1968).

Toronto's Orchestral Resources : a Study Prepared for POCA and the Canada Council (Toronto 1968).

« Creating a climate for creativity », Dunning Trust Lectures (Université Queen's 1977).

« Comment en arriver à mieux présenter la musique à la télé », CompCan, 137 (janv. 1979).

(Collaborateur et directeur du comité éditorial), Making It : The Business of Film and TV Production in Canada (Toronto 1987).

« Réflexions sur le nationalisme artistique et culturel canadien », CompCan, 236 (déc. 1988).

« Financement des arts », Encyclopédie du Canada.

« Film music », Music in Canada.

Notes sur la musique de film dans J of Aesthetics and Art Criticism et critiques pour Film Music Notes.

Critiques et comptes rendus pour Film Music Notes.

Discographie

Morley, Glenn, arr. Fanfare : The Stratford Music of Louis Applebaum : 2000; MAR 269-CD.

Bibliographie

E. ABEL, « He makes movie music », Maclean's (mai 1946).

Pierre BERTON, « He sets Shakespeare to music », Mayfair (mai 1954).

« Louis Applebaum », Composers of the Americas, X (1964).

« De l'ONF et Hollywood à l'administration culturelle », CompCan, 87 (janv. 1974).

« Une société qui œuvre généralement dans l'ombre », ibid., 119 (mars 1977).

Rapport du Comité d'étude de la politique culturelle fédérale (Ottawa 1982).

Michael SCHULMAN, « Interview », FM Guide, XIII (janv. 1983).

Rick MACMILLAN, « Louis Applebaum Remembered », SOCAN News, VII, no 3 (juin 2000).

Walter PITMAN, Louis Applebaum: A Passion for Culture (Toronto 2002).

Compositeurs canadiens contemporains.

Creative Canadano I.

Lecture supplémentaire