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Biathlon

Le mot biathlon, d'origine grecque, signifie « deux épreuves ». Traditionnellement, ce sport est une combinaison de ski de fond en style libre et de tir de précision.

Biathlon

Le mot biathlon, d'origine grecque, signifie « deux épreuves ». Traditionnellement, ce sport est une combinaison de ski de fond en style libre et de tir de précision. Il existe maintenant aussi d'autres formes de biathlon combinant par exemple le ski et le tir à l'arc, le tir et la raquette, le tir et le vélo tout terrain ou le tir et la course à pied. Cependant, la forme de biathlon la plus répandue, qui est également une discipline olympique, est de loin le ski de fond et le tir à la carabine de petit calibre.

La combinaison dans une compétition de deux disciplines complètement différentes, le ski et le tir, impose un défi très exigeant à l'athlète. La course de ski de fond exige un effort physique intense de longue durée, tandis que le tir demande énormément de maîtrise et de stabilité. À leur arrivée au champ de tir, les athlètes doivent tirer sur une très petite cible, le cœur battant à tout rompre et la poitrine haletante, car le chronomètre continue de tourner pendant le tir.

La combinaison du ski et du tir qu'on retrouve aujourd'hui est fondée sur une tradition de chasse vieille de 4000 ans. Des pétroglyphes trouvés en Norvège représentent des chasseurs à skis et armés de lances, à la poursuite de gibier. Certaines descriptions écrites sur la chasse à skis remontent à 400 ans avant J.-C. et au poète romain Virgile. La pratique de ce sport à des fins militaires est par la suite consignée par des généraux, des écrivains, des géographes et des historiens comme Xénophon, Strabon, Arrien, Théophane, Procope et Acruni, qui décrivent des batailles de guerriers équipés de skis. Graduellement, les techniques nécessaires à la survie et au combat évoluent pour devenir des concours d'adresse.

Historique

La première épreuve de biathlon consignée a lieu près de la frontière suédo-norvégienne en 1767, mais ce n'est qu'au début du XXe siècle que des compétitions régulières sont organisées. Le biathlon devient par la suite de plus en plus populaire parmi les unités militaires comme entraînement à la défense, notamment en Scandinavie. Connue sous le nom de « patrouille militaire », une compétition est disputée aux premiers Jeux olympiques d'hiver, en 1924, à Chamonix, en France. Cette discipline reste au programme olympique jusqu'en 1948, année où elle en est éliminée, en raison des réactions émotives d'après-guerre.

Durant les années 50, les membres suédois de l'Union internationale de pentathlon moderne (UIPM) font avancer la cause du biathlon. En 1957, à la réunion du Comité international olympique (CIO) tenue à Sofia, en Bulgarie, l'UIPM présente une proposition concernant l'introduction du « biathlon individuel » comme épreuve officielle des Jeux olympiques d'hiver. La proposition est approuvée et ratifiée l'année suivante à la réunion du CIO à Tokyo, au Japon. Le biathlon est ainsi réintégré au programme olympique en 1960 à l'occasion des Jeux olympiques d'hiver de Squaw Valley, aux États-Unis, et il en fait encore partie aujourd'hui. La première médaille d'or pour une épreuve individuelle de biathlon a été décernée au Suédois Klas Lestander.

Les premiers championnats du monde masculins ont lieu en 1958 à Saalfelden, en Autriche, sous les auspices de l'Union internationale de pentathlon moderne et biathlon (UIPMB). C'est une course individuelle de 20 km avec carabine de gros calibre. Cinq coups sont tirés de chacun des quatre pas de tir à 100 m (debout), 150 m, 200 m et 250 m (couché) de la cible. Pour chaque tir manqué, une pénalité de deux minutes est ajoutée au temps de ski. Par la suite, les distances de tir sont uniformisées à 150 m, pour le tir couché et le tir debout. Le système de pénalité est également modifié pour prévoir l'absence de pénalité pour un tir au centre de la cible (125 mm en tir couché, 350 mm en tir debout), une pénalité d'une minute pour un diamètre de 250 mm en tir couché et de 450 mm en tir debout et deux minutes de pénalité pour tout tir en dehors de ces diamètres. La course individuelle de 20 km ne change guère jusqu'à l'arrivée de la carabine de petit calibre.

En 1972, l'UIPMB décide de changer le calibre des carabines utilisé aux Championnats mondiaux juniors, afin de tester un nouveau règlement. Les raisons de ce changement sont nombreuses : le coût élevé des munitions, les dimensions et la puissance de ces carabines, le bruit, la sécurité et la difficulté d'obtenir un permis d'armes. En 1976, au Congrès du biathlon à Seefeld, en Autriche, une proposition pour l'introduction officielle des carabines de calibre 22 est acceptée. Deux ans plus tard à Hochfilzen, en Autriche, les carabines de petit calibre sont utilisées pour la première fois aux Championnats du monde, ce qui transforme considérablement le biathlon. L'acceptation et la popularité de ce sport augmentent alors très rapidement. Le nombre de participants aux Championnats du monde de 1978 double, passant à 28 nations participantes et, la même année est organisée une tournée de Coupe du monde de cinq étapes pour les hommes seniors. Actuellement, l'Union internationale de biathlon (UIB) compte 66 pays membres provenant de cinq continents. Plus de 30 pays disputent les neuf épreuves de la tournée de la Coupe du monde et plus de 40 participent aux Championnats du monde et aux Jeux olympiques d'hiver.

Avec l'arrivée des carabines de petit calibre, l'intérêt des femmes et des jeunes filles pour le biathlon s'accroît. En 1982, la Coupe européenne féminine est instaurée. Cette tournée compétitive suit la Coupe du monde masculine à travers l'Europe. En 1986, alors que des concurrentes de trois continents font partie de la tournée, les épreuves sont élevées au rang de coupe du monde. Aujourd'hui, 120 femmes de 30 pays rivalisent pour le titre convoité de championne de la Coupe du monde.

Les championnats du monde féminins sont inaugurés en 1984 dans le cadre des championnats du monde juniors pour hommes. Ce n'est qu'en 1989 que les femmes gagnent leur place légitime, à l'occasion des championnats du monde hommes et femmes. Cette année-là, les championnats du monde juniors sont ouverts pour la première fois aux femmes juniors. Malgré le nombre de compétitrices féminines, le Comité international olympique n'intègre le biathlon féminin au programme des Jeux d'hiver qu'en 1992. À Albertville, en France, les premières médailles d'or olympiques de biathlon féminin sont décernées à l'Allemande Antje Misersky pour la course individuelle et à la Russe Anfissa Retzova pour le sprint.

Description

En compétition internationale, il y a quatre catégories de compétiteurs - les hommes, les femmes, les hommes juniors et les femmes juniors - et six types d'épreuves : l'individuelle, le sprint, la poursuite, le départ en masse, le relais et la course par équipe. Quatre de ces épreuves figurent au programme des Jeux olympiques d'hiver; la course par équipe et le départ en masse en sont exclus. Dans une épreuve de biathlon, les athlètes skient sur des distances variant de 7,5 à 20 km et s'arrêtent au champ de tir de deux à quatre fois. La distance à parcourir et le nombre de séances de tir varient selon l'épreuve. La distance de tir est toujours de 50 m et les athlètes tirent cinq cartouches sur cinq cibles par séance, sauf au relais, où ils ont droit à trois cartouches de réserve par séance. Les athlètes peuvent tirer en position debout ou couchée. Les positions suivent un ordre précis selon l'épreuve. Les cibles ont un diamètre de 115 mm pour la position debout et de 45 mm pour la position couchée. Le chronomètre tourne du début à la fin de l'épreuve; il ne s'arrête pas lorsque l'athlète est au champ de tir. Un tir manqué entraîne une minute de pénalité pour la course individuelle ou un tour de pénalité de 150 m, effectué immédiatement après la séance de tir, pour toutes les autres épreuves.

Bref, le compétiteur part de la ligne de départ, effectue un tour de piste (la longueur varie selon l'épreuve), arrive au champ de tir où il tire, fait un autre tour de piste, tire, et ainsi de suite, et termine en effectuant un dernier tour de piste jusqu'à la ligne d'arrivée après la dernière séance de tir. Au sprint et à la course individuelle, les compétiteurs prennent le départ un à la fois, à 30 secondes ou une minute d'intervalle. Pour la poursuite, l'ordre de départ dépend du résultat de l'épreuve de qualification, tandis que pour le départ en masse, tous les compétiteurs prennent le départ en même temps. Pour le relais, les premiers membres de chaque équipe effectuent un départ groupé et, après avoir terminé leur parcours, touchent le coéquipier suivant, qui à son tour prend le départ. Dans la course par équipe, tous les membres d'une équipe partent en même temps et chaque équipe part à une minute d'intervalle. En principe, les biathlètes sont responsables de leurs actions pendant l'épreuve, comme le choix des cibles pour la course individuelle et le sprint (elles sont attribuées d'office pour le relais), le compte des plaques manquées sur la cible et le bon nombre de tours de pénalité à effectuer. Par contre, ils doivent toujours respecter le règlement des épreuves.

Le biathlon au Canada

Au Canada, le biathlon a débuté sous les auspices des Forces armées canadiennes. En 1968, représenté par une équipe militaire à Grenoble, en France, le Canada participe pour la première fois à cette épreuve. Malheureusement, la popularité du sport diminue. Les championnats nationaux, organisés tout au long des années 60, sont abandonnés. Ce n'est qu'en 1978, année de la modification du règlement concernant le calibre des carabines, que le biathlon commence à connaître un regain de popularité au Canada. Sous les auspices de la Discipline biathlon de l'Association canadienne de ski (devenue Biathlon Canada en 1985), des championnats canadiens commencent à être organisés de nouveau; les femmes y participent depuis 1980.

L'un des mandats de l'organisation nationale est de former une équipe nationale et de la préparer à la compétition internationale. Le Canada commence à envoyer des équipes concourir au niveau mondial en 1982. À la fin de la décennie, les athlètes canadiens commencent à afficher d'excellents résultats. En 1986, Lise Meloche réussit à se classer quatre fois dans les dix premières places aux épreuves de la Coupe du monde et des Championnats du monde tandis que Charles Plamondon est le premier Canadien à se classer parmi les 20 premiers aux Championnats du monde. Au début des années 90, le monde commence à prêter attention aux biathlètes canadiens lorsque Myriam Bédard remporte, en 1990, à Walchsee, en Autriche, la première médaille (argent) gagnée par le Canada en Coupe du monde, et que Steve Cyr décroche en 1992 une 8e place au sprint aux Jeux olympiques d'Albertville, en France. Bédard, toujours sur sa lancée, termine en deuxième place au classement général de la Coupe du monde en 1991-1992. Elle prouve en outre son exceptionnelle adresse, non seulement en rééditant son exploit, mais aussi en gagnant une médaille de bronze en 1992 aux Jeux d'Albertville, où le Canada remporte sa première médaille en compétitions nordiques. En 1992-1993, Bédard obtient une série de médailles en Coupe du monde en terminant 2e au classement général. Elle gagne aussi deux médailles aux Championnats du monde à Borovetz en Bulgarie, dont une d'or au sprint de 7,5 km. C'est le 18 février, aux Jeux olympiques de Lillehammer, en Norvège, qu'elle décroche l'or pour le Canada à la course individuelle de 15 km. Cinq jours plus tard, elle empoche une deuxième médaille d'or, réalisant un exploit encore jamais égalé par une athlète canadienne.

Depuis les Jeux olympiques de Lillehammer, les résultats canadiens ne sont pas aussi reluisants. Certains athlètes ont accumulé un bon nombre de points en Coupe du monde. Aux vétérans Myriam Bédard, Glenn Rupertus et Steve Cyr se sont joints Martine Albert et Tuppy Collard. Malgré tout, les biathlètes canadiens n'ont pas réussi à se classer dans les dix premières places aux Jeux olympiques qui ont suivi immédiatement ceux de Lillehammer, soit ceux de Nagano en 1998 et de Salt Lake City en 2002.

Les Canadiens n'ont pas atteint de sommets aux Championnats du monde de 2005 qui ont précédé les Olympiques de 2006 à Turin, en Italie; c'est l'Allemand Alexander Wolf qui y a remporté l'or. À Turin, un autre Allemand, Sven Fischer, gagne la médaille d'or, tandis que des athlètes norvégiens, Halvard Hanevold et Frode Andresen, empochent les médailles d'argent et de bronze; le Canadien David Leoni, de l'Alberta, termine 43e. Le Championnat du monde de biathlon masculin de 2008 en Autriche est aussi remporté par des Norvégiens, Lars Berger gagnant l'or et Alexander Os, l'argent; la médaille de bronze revient au Russe Dmitri Yaroshenko. Chez les femmes, aux Championnats du monde de 2008, les Russes Svetlana Sleptsova et Ekaterina Iourieva remportent l'or et l'argent, et l'Ukrainienne Vita Semerenko, le bronze.

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