Bijouterie et de l'argenterie, industrie de la | l'Encyclopédie Canadienne

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Bijouterie et de l'argenterie, industrie de la

Bijouterie et de l'argenterie, industrie de la

L'industrie de la bijouterie et de l'argenterie se compose d'entreprises qui fabriquent des bijoux (de fantaisie, écussons, bracelets de montre, étuis à cigares et à cigarettes en métal précieux) et de l'argenterie (coutellerie et plats de service en argent massif ou plaqué, trophées), et celles qui effectuent le deuxième affinage ou le laminage des métaux précieux et produisent des alliages.

Au Canada, l'industrie de la bijouterie a pris naissance au XVIIe siècle, avec des horlogers et des orfèvres d'origine britannique. Le Canada possède une tradition du travail de l'ARGENT, comme on peut le constater dans la collection Henry BIRKS d'argenterie canadienne ancienne, exposée au Musée royal de l'Ontario. François Ranvoysé (1739-1819), reconnu comme le plus grand orfèvre canadien, met au point une technique de martelage qui donne à ses oeuvres beauté et originalité.

Pendant la majeure partie du XIXe siècle, l'orfèvrerie canadienne est entre les mains de deux artisans de Montréal, Robert Hendery et John Leslie. D'abord maître et apprenti, puis associés, ils fabriquent de l'argenterie pour les détaillants de presque tous les grands centres. Ils dominent tellement l'industrie que probablement plus de la moitié de l'argenterie faite au Canada au cours de la dernière moitié du siècle porte leur poinçon.

Vers la fin du XIXe siècle, l'artisan se présente lui-même comme « horloger, bijoutier et orfèvre » et une fois sa position sociale bien établie, devient un commerçant qui emploie horlogers et orfèvres. Ainsi, dès le début du siècle le bijoutier a pignon sur rue comme intermédiaire entre le public et l'artisan. À cette époque, on trouve près de 2000 bijouteries au Canada. Nombre de bijoutiers font fonction d'opticiens ou travaillent en étroite collaboration avec ceux-ci, car les montures de lunettes sont alors en argent.

En 1906, le gouvernement intervient directement dans l'industrie, et adopte la Loi sur le poinçonnage des métaux précieux afin de contrôler la qualité des métaux précieux employés en bijouterie. En 1918, le gouvernement institue une taxe d'accise discriminatoire de 5 p. 100 sur la bijouterie. En 1986, cette taxe s'élève à 10 p. 100, en sus de la taxe de vente fédérale de 12 p. 100. En janvier 1982, l'industrie est l'une des premières du Canada à se convertir au système métrique.

Le ministère de l'Industrie et du Commerce (expansion économique régionale) favorise l'exportation de bijoux canadiens en finançant les missions commerciales des fabricants de bijoux à l'étranger. On sonde le marché aux États-Unis, au Japon et en Grande-Bretagne. En 1986, le Canada exporte plus de 10 millions de dollars en bijoux, y compris les bijoux de mode (de fantaisie). Plus récemment, l'orfèvrerie canadienne s'est acquise une renommée mondiale grâce aux prix reçus par les créateurs canadiens lors de compétitions internationales. Cette reconnaissance a suscité un regain d'intérêt chez les acheteurs étrangers. La feuille d'érable canadienne, un bijou de fantaisie en or créé par le gouvernement fédéral, se vend également bien sur les marchés internationaux.

On trouve aussi différents artisans autochtones qui confectionnent une gamme de bijoux (colliers, broches, bracelets) en matériaux divers (or, argent, cuivre, os). Bill REID, qui a commencé à faire des bijoux à Vancouver en 1951, est l'artiste le plus réputé de la côte Nord-Ouest. Sa production, comme celle des autres artisans autochtones, se caractérise par l'adaptation de l'iconographie et du style autochtones traditionnels aux nouveaux matériaux et aux nouvelles formes.

En 1983, l'industrie compte 2908 points de vente au détail avec un volume de vente annuel frôlant le milliard de dollars. En 1984, les 379 entreprises de fabrication emploient 4931 personnes et 57 p. 100 d'entre elles sont de petites firmes employant quatre personnes ou moins. Il n'est pas rare de voir une même famille pratiquer le même métier d'une génération à l'autre. La majorité des bijoutiers et des orfèvres se trouvent en Ontario et au Québec, et quelques-uns en Colombie-Britannique, en Alberta et au Manitoba.

Un seul organisme, l'Association canadienne des bijoutiers, représente les intérêts des fabricants, grossistes et détaillants. Elle a été créée en 1918 pour stimuler les ventes et représenter l'industrie auprès du gouvernement. L'association publie Jewellery World et Jewellery World Plus qui, avec d'autres associations régionales, tiennent les membres au courant des nouvelles nationales portant notamment sur les changements intervenus dans les domaines de l'assurance, de la taxe d'accise, de l'évaluation, de l'éthique, de la réglementation du poinçonnage des métaux précieux et de la conversion au système métrique. L'Institut canadien des bijoutiers, fondé en 1945, est la section pédagogique de l'association et offre des cours à différents niveaux d'expertise, à commencer par un programme de formation de deux trimestres destiné aux bijoutiers détaillants et ponctué par un diplôme et le titre de « bijoutier certifié ».

D'autres cours et programmes de formation sont offerts par la Corporation des bijoutiers du Québec, l'Association canadienne de gemmologie et divers collèges. Ces études accroissent le professionnalisme des bijoutiers canadiens. Trois publications spécialisées desservent l'industrie : Bijou, Canadian Jeweller et Canadian Gemnologist.

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