Marchand, Charles | l'Encyclopédie Canadienne

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Marchand, Charles

Charles Marchand. Baryton, folkloriste (Saint-Paul-L'Ermite, près Montréal, 10 juin 1890 - Montréal, 1er mai 1930). Il fit des études classiques aux collèges de L'Assomption et de Rigaud avant de s'établir à Hull (1910) comme fonctionnaire du gouvernement fédéral.

Marchand, Charles

Charles Marchand. Baryton, folkloriste (Saint-Paul-L'Ermite, près Montréal, 10 juin 1890 - Montréal, 1er mai 1930). Il fit des études classiques aux collèges de L'Assomption et de Rigaud avant de s'établir à Hull (1910) comme fonctionnaire du gouvernement fédéral. Épris de la bonne chanson française, il poursuivit des études vocales à Montréal avec Jean Riddez et Max Pantaleieff. Vêtu d'un costume de marin qu'il avait lui-même dessiné, il fit modestement ses débuts à Ottawa avec une chanson du barde breton Théodore Botrel. Un succès inespéré lui valut aussitôt plusieurs engagements dans la région d'Ottawa, surtout au profit des bonnes oeuvres. Il débuta dans ce répertoire à Montréal en mars 1919, à la salle Lafontaine. Peu après, il fut séduit par l'interprétation des chansons du folklore canadien que donnait Lorraine Wyman aux Veillées du bon vieux temps. Il décida alors de se consacrer à la chanson folklorique canadienne et remporta un triomphe lors d'un premier récital en mai 1920, au Monument national. Ce succès le décida à se fixer à Montréal et à abandonner sa carrière dde fonctionnaire. Il retrouva Oscar O'Brien qui l'avait accompagné dès 1915 et qui allait harmoniser pour lui 150 chansons de folklore et créer pour lui, en collaboration avec le poète Maurice Morisset, des chansons originales d'inspiration populaire. En 1922, Marchand fonda un quatuor vocal, Le Carillon canadien, qui devint un mouvement voué à la promotion et à la diffusion de la chanson canadienne. Marchand se produisit un peu partout au Québec, en Ontario et ailleurs au Canada, ainsi que dans les centres franco-amér. de la Nouvelle-Angleterre, jusqu'à New York. Une publication mensuelle, Le Carillon, « organe de la bonne chanson », fut lancée (1926-27) mais fut bientôt intégrée à La Lyre. Responsable de la musique lors des fêtes du centenaire d'Ottawa (1927), Marchand s'associa à Émile Boucher, ténor, Miville Belleau et Fortunat Champagne, basses, pour former les Troubadours de Bytown, quatuor vocal dont le succès fut considérable. Pierre Gautier réalisa de nombreuses harmonisations pour le groupe. En mai 1927, Marchand et son groupe remportèrent un vif succès au premier festival du CP organisé à Québec. Marchand se vit confier une partie de la direction artistique des festivals subséquents (1928, 1930). Dans l'intervalle (1929), il se rendit en Europe. Sa mort soudaine retarda le festival de 1930 jusqu'en octobre alors que Lionel Daunais remplaça provisoirement Marchand. Peu après, le quatuor cessa son activité.

La carrière de Charles Marchand fut relativement courte mais n'en fut pas moins brillante pour autant. Ce premier grand interprète de la chanson canadienne d'expression française obtint aussi un grand succès auprès des auditoires anglo-saxons, interprétant ses chansons dans des traductions de John Murray Gibbon. Homme d'idéal, il s'était fixé pour but, comme le précise Frédéric Pelletier, de « faire comprendre et aimer l'âme populaire traduite par sa musique naïve et profonde à la fois... Il savait plier une voix naturellement dure aux moindres nuances d'expression et son masque énergique se modifiait selon sa chanson, qu'elle fut douce romance, naïve complainte de trappeur ou ironique commentaire ». La liste de ses enregistrements et de ceux des Troubadours de Bytown sur les étiquettes Columbia, Brunswick, Edison Diamond, Victor et Starr se trouve dans Pionniers du disque folklorique québécois.

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