Concerts pour la jeunesse | l'Encyclopédie Canadienne

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Concerts pour la jeunesse

Concerts pour la jeunesse. En Amérique du Nord, les concerts symphoniques pour la jeunesse furent inaugurés à New York en 1883, sous la direction de Theodore Thomas.
En Amérique du Nord, les concerts symphoniques pour la jeunesse furent inaugurés à New York en 1883, sous la direction de Theodore Thomas. Leurs programmes étaient constitués d'oeuvres légères et bien connues comme l'ouverture de Guillaume Tell et la valse Sur le beau Danube bleu. Ce type de programme fut adopté aux États-Unis, au Canada et, finalement, en Grande-Bretagne au cours des 75 années suivantes. Les jeunes assistaient aux concerts individuellement ou en groupes organisés. Le prix d'entrée était modique et le transport était souvent offert. Au Canada, après 1950, les concerts destinés aux enfants et aux jeunes furent agrémentés de commentaires du chef d'orchestre ou d'un adjoint; des notices de programme adaptées au groupe d'âge concerné étaient parfois disponibles. Une documentation écrite et des enregistrements étaient distribués d'avance aux professeurs afin de préparer le jeune auditoire. La radio et la télévision ont été utilisées pour compléter le travail en classe. La SRC apporta sa collaboration en réalisant et en transmettant des émissions de radio nationales et provinciales durant les heures de classe (voir Émissions musicales éducatives). L'ONF et diverses stations de télévision éducatives parrainées par certains ministères provinciaux de l'Éducation ont réalisé des films et des émissions musicales pour la jeunesse. Néanmoins, les orchestres symphoniques au Canada, que ce soient les grands ensembles ou les orchestres communautaires, demeurent les principaux dispensateurs de concerts de musique classique pour la jeunesse, auxquels ils consacrent jusqu'à 10 p. cent de leur activité (voir Orchestres). Il est devenu courant, également, pour des petits ensembles formés de membres d'un orchestre local, de présenter des séries de concerts impromptus dans les classes, gymnases et bibliothèques publiques où ils jouent et discutent de musique et d'instruments avec les jeunes. La participation active et l'implication de l'enfant sont suscitées par un enseignement raisonné. L'organisation et l'administration de ces programmes sont habituellement confiées à des groupes de bénévoles associés aux orchestres et oeuvrant avec les commissions scolaires locales, les responsables des bibliothèques publiques et des organismes corporatifs qui accordent leur parrainage en fournissant un soutien financier et souvent matériel. Un des plus importants organismes de ce genre est Shell Canada, qui dans les années 1970 commença à parrainer des concerts éducationnels à Québec et qui en 1990 avait étendu leur portée à Halifax, Saint-Jean (N.-B.), Trois-Rivières, Montréal, Toronto, London, Windsor, Kitchener-Waterloo, Winnipeg, Edmonton, Lethbridge et Calgary.

L'Orchestre symphonique de Calgary offrit sa première matinée symphonique pour la jeunesse le 25 novembre 1913. Il interpréta alors des oeuvres de Grétry, Haydn, Delibes, Schumann, Dvořák et Waldteufel devant un auditoire d'élèves des écoles publiques, chacun devant verser 15 cents pour assister au concert. Le TSO donna ses premiers concerts pour la jeunesse en 1925 et 1926. Par la suite, ils furent interrompus jusqu'en 1930 alors que des séries régulières annuelles débutèrent. Le Montreal Orchestra, l'orchestre des CSM (OSM) et le Cercle philharmonique de Québec (Orchestre symphonique de Québec) commencèrent tous à présenter des concerts pour la jeunesse dans les années 1930. L'Orchestre philharmonique d'Ottawa suivit dans les années 1940 et l'Orchestre symphonique de Vancouver vers 1950. Au cours des années 1960, l'Orchestre philharmonique de Hamilton commença à déléguer dans les écoles des groupes de musique de chambre constitués d'instrumentistes de l'orchestre pour donner une centaine de concerts chaque année, et, dans les années 1970, il commença à donner des concerts pour enfants avec l'orchestre au complet. L'OCNA à Ottawa établit une série familiale en 1973, et en 1978, instaura des concerts pour les jeunes, dirigés par Mario Duschenes. Connu au Canada comme un des plus remarquables chefs d'orchestre de concerts symphoniques pour la jeunesse, Duschenes a dirigé des séries pour enfants avec l'OSM (1970-79), l'OCNA (1978-88) et l'Orchestre symphonique de Québec (1969-91), et a été chef d'orchestre invité dans des villes à travers le Canada ainsi qu'à la télévision de la SRC. Parmi les autres orchestres présentant des séries de concerts pour la jeunesse, on retrouve l'Orchestre symphonique de Kitchener-Waterloo et l'Orchestre symphonique de Saskatoon. En 1973, la Vancouver Opera Guild institua un programme nommé « l'opéra dans les écoles ». Parmi les autres chefs d'orchestre réputés de concerts symphoniques pour la jeunesse ont figuré Boris Brott (Hamilton), David Curry (Ottawa), Victor Feldbrill (Winnipeg et Toronto), Eugene Kash (Ottawa), sir Ernest MacMillan (Toronto) et Wilfrid Pelletier (Montréal et Québec).

Parmi les groupes de musique de chambre, One Third Ninth a préparé et présenté des programmes pour la jeunesse à travers toute l'Alberta, et le Robert Minden Ensemble a donné des concerts un peu partout en Colombie-Britannique et en Ontario. Le Canadian Brass a aussi donné dans les écoles des concerts des plus stimulants, dont la formule a été reprise par d'autres ensembles. Les JMC présentent ou parrainent des concerts pour la jeunesse. Voir aussi Les Amis de l'art, Festivals, Prologue to the Performing Arts.

Parmi les oeuvres canadiennes écrites spécialement (parfois sur commande) pour des concerts pour la jeunesse, oeuvres pour grand orchestre, opéras, comédies musicales, musique de chambre ou mélodies, on remarque The Harper of the Stones (1987), So You think You're Mozart? et The Legend of Sleepy Hollow (1991) d'Applebaum; Children's Suite (1966) et Legends for Orchestra (1986) de Milton Barnes; All the Bees and All the Keys de Beckwith (1973); Improvvisazioni Concertante no 3 de Beecroft (1973); Gift of the Wolf (1984) et The Ugly Duckling (1985) d'Allan Bell; His Majesty's Pie (1966), How the Loon Got its Necklace (1971) et The Miraculous Turnip (1980) de Keith Bissell; The Emperor's New Clothes (1970) et Thunder and Lightning (1973) d'A. Brott; Mr. Rhinoceros and His Musicians (1965) et Three Against Many de Buczynski (1973); The Selfish Giant (1970) de Barrie Cabena; Sing Sea to Sea (Five Canadian Folksongs) de Howard Cable (1979); The Snow Queen (1980) de Patrick Cardy; Something's Gonna Happen (1978) de Michael Colgrass; Porky, Snorky and Corky (1983) et quelque 50 autres oeuvres de Clifford Crawley; Magic Trumpet (1969), The Curse of Ponsonby Hall (1979) et The Rockets (1987-88) de Victor Davies; Beware of the Wolf (1964) et David and Goliath (1969) d'Alan Detweiler; Le Chat, la belette et le petit lapin (1950, rév. 1965) de Dela; Dawn, Sleigh Ride (1978), The Second Shepherd Play (1980) et Fantasy on Sumer is Icumen In (1971) de Quentin Doolittle; Symphonic Variations (1967), March? (1970), Rhymes From the Nursery (1970), Keewaydin (1971) et Tikki Tikki Tembo (1971) de Freedman; The Wells of Marah (1972) de James Gayfer; Musical Animal Tales (1979), Sequence of Dreams (1983), Clear Sky and Thunder (1983), Barnyard Carols (1986), Creation's Praise (1986) et Dandelion Parachutes (1986) de Ruth Watson Henderson; Mirages (1981) de Jacques Hétu; Songs of Darkness (1976), Three Canadian Folksongs (1981), Dr. Canon's Cure (1982), Night Music (1985), Songs of Youth (1985) et Laudes Creationis (1986) de Derek Holman; Jack and the Beanstalk de Kelsey Jones (1954); The Song of the Clarinet (1961), The Watchful Gods (1962), Let's Make a Carol (1965) et The Sleeping Giant (1967) d'Alfred Kunz; Au delà du mur du son (1983) d'Anne Lauber; Alive (1980) de Paul McIntyre; Reflection on Crooked Walking (1982) d'Ann Mortifee; Dandy Lion (1964), Mrs. Red Riding Hood (1968), Popcorn Man (1969), Henry Green and the Mighty Machine (1970) et Cabbagetown Kids (1978) de Pat Patterson; Fête et parade de Michel Perrault (1952); The Dwarf and the Giant (1939, rév. 1987) de Tibor Polgar; Le Conte de l'oiseau (1979) d'André Prévost; Psalm 121 (1984) et Song of the Stars : Songs of the Nights (1985) d'Imant Raminsh; Waltz for Winds (1949, rév. 1956) d'Eldon Rathburn; Adventures of Ian the Oboe (1985), Fantasy for Double Orchestra (1988) et Robot from Orion (1989) d'Elizabeth Raum; Music for a Young Prince (1959), The Lost Child (1976) et Kid's Stuff (1978) de Ridout; Threnody (1967), Epitaph for Moonlight (1968) et The Star Princess and the Waterlilies (1984) de Schafer; Children's Suite (1982) de Schipizky; A Midwinter Night's Dream (1988) et The Owl and the Pussycat (1989) de Somers; Eine kleine « Hammer-Klapper » Musik (1976) de Surdin; The Spell of Time Long Past (1982), Magnificat (1986) et A Time for Sharing (1987) de Nancy Telfer; The Merry Raftsmen (1979) de Christopher Weait; Once Upon a Star (1988) de Sasha Weinstangel; Selfish Giant (1972) de Charles Wilson. Le Canadian Children's Opera Chorus a commandé et créé en 1979 un opéra de Menotti pour les jeunes intitulé Chip and His Dog. En 1990, Opera Lyra mis sur pied un programme d'été au cours duquel les enfants créent et interprètent leur propre opéra. Susan Hammond a réalisé des enregistrements incorporant de la musique classique dans des histoires pour son étiquette de disques Classical Kids (voir Enregistrement sonore - Production).

Des concerts de musiques folk et pop spécifiquement composées pour les jeunes sont devenus des événements commerciaux à succès au Canada, souvent à guichets fermés, et coïncident avec des ventes accrues des enregistrements des interprètes. Quelques-uns de ces interprètes ont fondé leur propre compagnie d'enregistrement (voir Enregistrement sonore - Production), notamment Raffi (Troubadour), Sharon, Lois & Bram (Elephant Records) et Fred Penner (Oak Street Music). En 1991, le Canada était devenu un des chefs de file internationaux de la production d'enregistrements de qualité pour enfants. Des concerts sont également présentés dans les écoles.

Le Festival de folklore Mariposa mit sur pied le programme Mariposa in the Schools en 1970, qui comprenait en 1991 quelque 40 interprètes solo ou groupes donnant des spectacles de musique et d'art dramatique dans la tradition folklorique à travers l'Ontario. Parmi ceux-ci, citons Raffi et Sharon, Lois & Bram. D'autres interprètes ont produit à la fois des concerts et des enregistrements, entre autres, Sandra Beech, Heather Bishop, Charlotte Diamond, Norman Foote, Paul Hann, Brenda et Paul Hoffert, Connie Kaldor, Anne Murray, Eric Nagler, Fred Penner, Suzanne Pinel, Bob Schneider, Nathalie Simard, Valdy et Ken Whiteley.

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