Communication, études en | l'Encyclopédie Canadienne

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Communication, études en

Elle étudie les médias de masse en fonction du contenu de leurs programmes, des méthodes de production de ces programmes et de l'impact des diverses influences sur la programmation. La structure économique des médias et leur rôle dans la vie politique font aussi l'objet de recherches.
Northrop Frye
L'énorme influence de Frye venait du fait qu'il pensait que la critique littéraire est une discipline symboliquement coordonnée qui dessine les grandes lignes de l'imagination propre de l'homme (photo de Andrew Danson).

Communication, études en

Les études en communication explorent les moyens par lesquels les gens qui produisent, diffusent et interprètent cette communication en arrivent à lui donner un sens. C'est une discipline universitaire relativement nouvelle, enseignée dans les départements ou les programmes de 13 universités canadiennes et dans de nombreux collèges. On lui consacre deux revues (Communication et information, à l'U. Laval, et le Canadian Journal of Communication, à l'U. McGill, à Montréal). Des associations nationales et québécoises et quelques organisations vouées à des intérêts spécialisés et regroupant des universitaires, des représentants de l'industrie et du gouvernement, ainsi que des particuliers, s'intéressent à cette discipline.

Elle étudie les médias de masse en fonction du contenu de leurs programmes, des méthodes de production de ces programmes et de l'impact des diverses influences sur la programmation. La structure économique des médias et leur rôle dans la vie politique font aussi l'objet de recherches. Les études en communication peuvent aussi porter sur la façon dont certains messages sont présentés dans les films, les annonces publicitaires et les manuels scolaires; dans les déclarations de presse durant les campagnes électorales; dans les reportages de nouvelles et les documents gouvernementaux, ou dans le déroulement d'une réunion ou d'une enquête publique. Le but des analyses en communication est d'en dégager toute la gamme de significations, qu'elles soient voulues ou non, pour voir comment elles sont structurées dans le message final reçu par les gens et pour examiner l'impact de ce qui est communiqué.

Quelques-uns des travaux les plus importants sur la communication sont l'oeuvre de Harold INNIS, le spécialiste de l'histoire économique du Canada, qui s'est tourné vers les communications dans ses derniers ouvrages. Innis soutient que la méthode de diffusion de l'information influence non seulement l'impact du message, mais aussi son contenu ainsi que le mode de vie sociale dans son ensemble. Bien qu'il soit décédé (1952) longtemps avant l'ère de l'informatique ou du satellite, son travail sur les systèmes d'écriture anciens et la radio contemporaine lui a permis de prévoir bon nombre de changements qui allaient se produire dans une société basée sur la transmission rapide de l'information. La recherche en communication s'appuie aujourd'hui sur ses perceptions en examinant par exemple les conséquences de l'alphabétisation et de la télévision sur les communautés inuites, la relation entre le développement économique et le développement des communications, ainsi que l'impact des nouvelles technologies de l'information.

Un aspect important des études en communication au Canada est l'influence des politiques gouvernementales (voir POLITIQUE CULTURELLE) et d'organismes tels que le CONSEIL DE LA RADIODIFFUSION ET DES TÉLÉCOMMUNICATIONS CANADIENNES.

Les études en communication se sont développées aux États-Unis comme un amalgame d'ingénierie, de psychologie sociale, de langage de publicité ou de propagande. Le travail souvent très empirique des Américains s'oriente surtout autour de la diffusion de l'information. En Europe, les études en communication sont plus souvent théoriques et comprennent l'étude de l'idéologie et de la conscientisation. Au Canada, elles tirent leur impulsion originale des sciences humaines, deux des collaborateurs les mieux connus étant Marshall MCLUHAN et Northrop FRYE. Les études canadiennes en communication s'appuient aussi fortement sur la psychologie, la sociologie, la philosophie, les sciences politiques et économiques. Cette recherche peut se distinguer des traditions américaines et européennes par sa synthèse du travail théorique et empirique ainsi que par l'attention que de nombreux auteurs apportent dans la préparation de recommandations concernant la politique gouvernementale.

L'expérience « culturelle » est sous-jacente à beaucoup de recherches canadiennes et certainement à celles des universitaires francophones actifs dans ce domaine. Une attention particulière est accordée aux COMMUNICATIONS AU QUÉBEC, aux cultures régionales ou autochtones, aux problèmes associés à l'identité régionale, francophone ou nationale, ainsi qu'aux tensions centralisatrices et décentralisatrices dans le développement social du Canada. Les études en communication explorent aussi comment, quand et pourquoi des produits culturels comme les films, la musique ou la littérature acquièrent de l'importance pour certains ou pour tous les membres de la société. On peut poursuivre ces études au Canada de concert avec le journalisme, les communications commerciales, les études culturelles, les programmes en communications éducative ou techniques.