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Contrôle de la circulation aérienne

Le contrôle de la circulation aérienne (ATC) est un service offert aux pilotes pour les aider à piloter leurs appareils de manière sûre, méthodique et efficace.

Contrôle de la circulation aérienne

Le contrôle de la circulation aérienne (ATC) est un service offert aux pilotes pour les aider à piloter leurs appareils de manière sûre, méthodique et efficace. Les contrôleurs aériens de la Direction du service de la circulation aérienne de Transports Canada doivent assurer l'espacement vertical et horizontal (on parle de blocs d'espaces aériens protégés) de tous les avions qui empruntent l'espace aérien contrôlé en suivant les règles de vol aux instruments (IFR). L'espace aérien canadien s'étend de la frontière entre le Canada et les États-Unis au pôle Nord, et du Pacifique au milieu de l'Atlantique-Nord.

Au Canada, la plus grande partie de la circulation aérienne obéit aux règles de vol à vue (VFR) : le pilote se guide sur des repères terrestres, et c'est à lui qu'il revient de voir et d'éviter les autres appareils. Ce n'est qu'aux abords des aéroports achalandés et possédant une tour de contrôle que le vol à vue se soumet aux directives et au guidage du contrôle de la circulation aérienne. Les autres opérations de vol sont régies par les règles de vol aux instruments, le pilote se basant sur des aides à la navigation au sol ou des aides de bord pour aller d'un endroit à un autre. Toutes les compagnies aériennes régulières utilisent le vol aux instruments, et c'est donc de ce type de vol que la plupart des voyageurs font l'expérience. Dans l'espace aérien contrôlé, il incombe au contrôle de la circulation aérienne d'assurer l'espacement des avions en vol IFR et de leur fournir des couloirs d'espace protégé pour éviter toute collision.

En vol VFR, les pilotes peuvent, dans une très large mesure, se distancer des autres appareils, y compris ceux qui volent aussi aux instruments. Le vol IFR est possible malgré certaines conditions météorologiques, comme les nuages qui empêcheraient les pilotes de voir et d'éviter les autres appareils. Cette responsabilité devient alors celle des contrôleurs aériens.

Il existe plusieurs types de postes de contrôleur de la circulation aérienne qui sont étroitement liés; le plus connu est probablement celui du contrôleur de la tour de contrôle. Deux tâches sont exécutées de la tour de contrôle. Le contrôleur au sol émet des directives par radio aux avions et aux véhicules utilitaires circulant sur les pistes d'atterrissage ou à proximité, et le contrôleur d'aéroport surveille (à vue ou par radar) tous les appareils qui se posent, décollent ou volent dans la zone de contrôle de l'aéroport. Lorsque des appareils sont trop près l'un de l'autre, le contrôleur leur assigne, à l'un ou aux deux, un nouveau cap ou une nouvelle altitude pour éviter une éventuelle collision.

En employant le radar et en émettant ses directives par radio, le cas échéant, le contrôleur terminal guide tous les appareils qui se trouvent dans un rayon de 65 km des grands aéroports. Le contrôleur terminal peut aussi fournir des services radar et des messages d'information en vol aux appareils qui volent aux instruments près des aéroports, mais hors de la zone de contrôle.

Le contrôleur régional guide les appareils IFR dans les voies aériennes qui relient la plupart des aéroports du pays ou débouchent sur les routes suivies par les vols internationaux. Au besoin, ce contrôleur entre en communication avec les tours, les aérogares, les autres centres et les stations d'information de vol.

Enfin, le contrôleur océanique surveille les appareils qui empruntent l'espace aérien canadien au-dessus de l'Atlantique-Nord. La plupart de ces vols sont contrôlés par le Centre de contrôle régional océanique de Gander. Les pilotes émettent des rapports de position qui permettent au contrôleur océanique d'évaluer le temps que chaque appareil prend pour parcourir 10 méridiens. De cette façon, l'ATC peut conduire l'appareil à destination en toute sécurité.

En plus de ces différents types de contrôleurs aériens, le pilote peut aussi compter, surtout dans les aéroports à faible achalandage, sur des spécialistes des services de vols qui offrent une large gamme de services. Ceux-ci comprennent des services consultatifs d'aéroport et des services consultatifs pour véhicules, des informations de vol, des services d'alerte et d'urgence et des séances d'information avant le vol.

Une fois qu'un pilote a remis un plan de vol IFR, ce vol tombe sous la supervision de l'ATC. Le plan de vol décrit les couloirs aériens qui seront empruntés, ces voies célestes déterminées par les aides à la radionavigation situés au sol. Il fait aussi état de l'altitude de croisière, de la durée prévue en route et d'autres renseignements comme le type d'appareil et sa vitesse. Après vérification de son exactitude, le plan de vol est communiqué au réseau de l'ATC. Le pilote gagne alors l'appareil et établit un contact radio avec le contrôleur au sol pour recevoir les directives de circulation au sol : les voies à prendre pour accéder à la piste de décollage en toute sécurité, l'heure exacte et le calage altimétrique, la direction et la vitesse du vent et l'autorisation du contrôle de la circulation aérienne (ATC). L'autorisation ATC permet au pilote de voler d'un aéroport à un autre selon les conditions fixées.

L'appareil passe alors sous la direction d'un contrôleur aérien qui décide du moment où l'appareil peut s'engager sans danger sur la piste et se préparer au décollage, choisissant la place de l'avion dans la succession des arrivées et des départs de l'aéroport. Dans la plupart des grands aéroports, le contrôleur prescrit au pilote, avant le décollage, d'effectuer un départ normalisé aux instruments, qui mettra l'appareil sur un cap et à une altitude données avant qu'il ne s'engage dans un couloir aérien.

Le contrôleur d'aéroport suit alors le vol sur radar jusqu'à la limite de sa zone de contrôle (à environ 65 km de l'aérogare), après quoi un contrôleur régional ou de vol prend l'appareil en charge jusqu'à la zone suivante. L'appareil passe d'un contrôleur régional à un autre jusqu'à ce qu'il soit près de sa destination, passant alors par la procédure inverse de celle que nous venons de décrire.

Pendant toutes ces opérations, du dépôt du plan de vol à l'atterrissage final, l'ATC surveille la progression de l'appareil et dirige le pilote au besoin, fournit des bulletins météorologiques, des renseignements sur l'état des aides à la navigation ou tout autre renseignement important pour la sécurité. Tout cela fait du poste de contrôleur un emploi de haute responsabilité. Au Canada, il y a 61 tours de contrôle qui gèrent, dans les mois de pointe, plus de 500 000 décollages et atterrissages. L'aéroport international de Vancouver et l'aéroport Lester B. Pearson, à Toronto, sont les plus achalandés du pays avec plus de 1000 départs et arrivées certains jours. En plus des tours de contrôle, on compte 7 centres de contrôle régional (CCR), 8 organes de contrôle terminal autonomes et plus de 100 stations d'information de vol.

La formation des contrôleurs de la circulation aérienne se fait en internat à l'Institut de formation de Transports Canada de Cornwall, en Ontario. Pour y entrer, les candidats doivent avoir au moins 18 ans et avoir terminé avec succès l'école secondaire. Une diction et une ouïe excellentes sont nécessaires en plus d'un sévère examen médical. Dans la région du Québec, la connaissance des deux langues officielles est essentielle, la connaissance de l'anglais seulement étant nécessaire pour le reste du Canada. Le programme de formation, offert en anglais ou en version bilingue, dure habituellement de un à deux ans selon la spécialisation recherchée. Le programme d'études comprend les fonctions de contrôle radar et de contrôle aux procédures, y compris le contrôle des vols IFR et VFR. Il comprend également des cours magistraux et des exercices pratiques à l'aide de différents simulateurs qui permettent l'enseignement de la réglementation, des caractéristiques de fonctionnement des appareils, de la navigation, des communications radio et de la météorologie.