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Daniel Williams

Williams exerce le droit, mais excelle aussi dans les affaires.
Danny Williams
Danny Williams, Premier ministre de Terre-Neuve-et-Labrador, 2003-2010 (avec la permission du magazine Maclean's).

Daniel Williams

Daniel Williams (« Danny »), avocat, entrepreneur, premier ministre de TERRE-NEUVE-ET- LABRADOR de 2003 à 2010 (St. John's, T.-N., 4 août 1950). Ancien boursier de la fondation Cecil Rhodes, Williams obtient un baccalauréat ès arts, spécialisation en droit, de l'Université d'Oxford et un baccalauréat en droit de l'Université Dalhousie. Il est admis au barreau de la Nouvelle-Écosse en 1972 et nommé conseil de la reine en 1984. Il poursuit la totalité de sa carrière juridique à St. John's.

Williams exerce le droit, mais excelle aussi dans les affaires. Pendant ses études à Dalhousie, il amène un groupe de gens d'affaires à tenter d'obtenir la première licence de câblodistribution à Terre-Neuve et fait ensuite de la Cable Atlantic la plus grande entreprise de communications du Canada atlantique. Avant de se lancer dans la politique en 2000, il vend l'entreprise pour 232 millions de dollars, ce qui l'amène à décider de faire don à des œuvres de bienfaisance de son salaire de politicien, d'abord en tant que chef de l'opposition, puis en tant que premier ministre.

Williams est élu pour la première fois à l'Assemblée législative en 2001 comme chef du Parti progressiste-conservateur de Terre-Neuve-et-Labrador, parti de l'opposition officielle à l'époque. Durant la campagne électorale de 2003, il critique le gouvernement libéral pour ne pas avoir réussi à conclure l'affaire du projet hydroélectrique du fleuve Churchill au Labrador, pour avoir laissé stagner le taux de chômage et avoir été incapable de motiver Ottawa à changer le système de péréquation et sa gestion des pêches. Il déclare que son gouvernement progressiste-conservateur s'efforcera de créer plus d'emplois et de stimuler le développement économique. Il exprime aussi l'intention de son gouvernement de négocier auprès du gouvernement fédéral l'obtention d'une plus grande part des redevances sur les ressources naturelles, de limiter les dépenses du gouvernement et de réduire la taille du secteur public.

Les électeurs estiment qu'un changement de direction s'impose et les progressistes-conservateurs forment un gouvernement majoritaire en novembre 2003. Daniel Williams est assermenté comme premier ministre le 6 novembre 2003, succédant ainsi au chef du Parti libéral, Roger GRIMES, et mettant fin à quinze ans de règne libéral dans la province. La position que prend son gouvernement par rapport aux syndicats conduit à une première année semée d'embûches.

En décembre 2004, le gouvernement de Williams prend une position ferme contre les inégalités de revenus, ce qui entraîne un surplus dans la redistribution des recettes provenant des ressources pétrolières en mer pour Terre-Neuve-et-Labrador. Dans un geste symbolique contre l'ingérence du gouvernement fédéral, Williams ordonne que tous les drapeaux canadiens soient retirés des édifices provinciaux de la province. En janvier 2005, le premier ministre Paul MARTIN conclut un accord avec le gouvernement de Williams en révisant la formule des redevances et en octroyant à Terre-Neuve-et-Labrador 2,6 milliards de dollars à titre d'avance sur les redevances.

Williams et son parti jouissent d'une popularité croissante aux élections de 2007 qui se soldent par un gain de neuf sièges à l'assemblée. Pendant son second mandat, il continue de défendre avec acharnement le droit de Terre-Neuve-et-Labarador de bénéficier de revenus pétroliers extracôtiers et de travailler au développement de l'industrie pétrolière dans la province en donnant, en 2008, son appui à l'agrandissement du champ pétrolier Hibernia dans le cadre du projet Hebron et en s'engageant, en 2010, avec la Nouvelle-Écosse dans le projet de la centrale hydroélectrique en aval de la rivière Churchill. Lors des élections fédérales de 2008, Williams attaque ouvertement les conservateurs avec le slogan « Anything But Conservative/N'importe quoi d'autre que Conservateur » et leur reproche de modifier l'engagement du gouvernement de Paul Martin. Certains critiques soulignent que la faible popularité du parti conservateur dans la province et un second mandat minoritaire du gouvernement Harper résulterait en partie de la campagne menée par Williams contre les conservateurs.

Williams annonce qu'il quitte son poste de premier ministre et qu'il prend sa retraite en novembre 2010 alors qu'il jouit toujours d'une grande popularité auprès des électeurs et que son parti demeure soudé et florissant. Kathleen Dunderdale lui succède à la tête du parti le 3 décembre 2010. William, grâce à la très haute cote de popularité qu'il obtient pendant les sept années qu'il occupe le poste de premier ministre, demeure aux yeux d'un public conquis l'un des premiers ministres provinciaux les plus appréciés au Canada.