Départements de musique de l'Université de Trinity College/University of Trinity College | l'Encyclopédie Canadienne

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Départements de musique de l'Université de Trinity College/University of Trinity College

Université de Trinity College/University of Trinity College.

Départements de musique de l'Université de Trinity College/University of Trinity College

Université de Trinity College/University of Trinity College. Université de l'Église d'Angleterre fondée à Toronto en 1851 (elle reçut sa charte royale en 1852) par le premier évêque de cette ville, John Strachan, après la sécularisation en 1850 de King's College, prédécesseur de l'Université de Toronto. Trinity s'affilia à l'Université de Toronto en 1904. Bien qu'elle conserve ses liens avec l'Église anglicane, Trinity ne se limite pas aux anglicans dans le recrutement de ses élèves et de ses professeurs.

Trinity nomma George William Strathy professeur de musique le 28 avril 1853. Le 1er juin 1853, l'université lui décerna le deuxième B.Mus. conféré au Canada (voir Université de Toronto), suivi d'un D.Mus. en 1858. Bien que le nom de Strathy figure sur le calendrier scolaire de l'université, sa participation semble avoir été limitée à des cours occasionnels. Il forma une classe de matières théoriques en 1878-79.

En avril 1881, la revue des étudiants, Rouge et noir, déplorait l'indifférence manifestée envers la musique à Trinity. Plus tard au cours de la même année, après qu'un candidat (apparemment Davenport Kerrison) eût demandé à passer des examens, Trinity créa officiellement une faculté de musique à cette fin, mais sans offrir encore de programme d'études. Les candidats au B.Mus. devaient prouver qu'ils avaient étudié la musique pendant cinq ans, composer « une mélodie ou un anthem à quatre voix et interpréter ces mêmes oeuvres en public » en plus de passer un examen de matières théoriques. Le doctorat exigeait huit années d'études, de même que la composition et l'exécution d'une chanson à parties ou d'un anthem à six ou huit voix avec accompagnement d'orchestre. Ayant refusé de faire passer des examens au premier candidat, Strathy fut remplacé dans ses fonctions d'examinateur par le révérend R.F. Dale en 1882. Frédéric Louis Ritter de Vassar College, New York, fut nommé examinateur en 1883.

À la suite de changements effectués en 1883 touchant les conditions requises pour le B.Mus., les candidats devaient passer trois examens annuels en harmonie, contrepoint, histoire de la musique, forme dans la composition et utilisation des instruments, et composer un exercice comportant au moins quatre voix avec accompagnement. On n'exigeait aucun cours d'humanités ou beaux-arts. Trois ans après l'obtention du B.Mus., un étudiant pouvait recevoir un D.Mus. Les femmes pouvaient se présenter aux examens du B.Mus. et recevoir un certificat d'attestation, mais ce ne fut qu'à partir de 1885 qu'on leur offrit des grades. Emma Stanton Mellish, qui devint professeure de matières théoriques au TCM (RCMT), et Helen Emma Gregory, qui devint examinatrice par la suite, reçurent en 1886 un B.Mus., ce qui fit d'elles les premières femmes diplômées de Trinity.

Le Musical Standard de Londres publia en 1885 le programme d'études et les examens de Trinity College grâce à des renseignements glanés dans une revue américaine. Des musiciens de profession, dissuadés de prétendre aux grades en musique des universités britanniques en raison des conditions requises dans le domaine des humanités, demandèrent à passer les examens de Trinity College en Angleterre. Puisque la charte royale de Trinity lui donnait « tous et chacun des privilèges dont jouissent les universités de notre Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande », le collège s'estima en 1885 tout à fait autorisé à faire passer des examens simultanément à Londres et à Toronto. Il rejeta la même année une demande d'affiliation provenant du Trinity College de Londres, une école de musique. Il nomma un ancien prof. de mathématiques de Trinity, Edward K. Kendall, au poste de secrétaire et désigna par la suite comme examinateurs (pour l'Angleterre et le Canada) Edward John Hopkins, William Henry Longhurst et Edwin Matthew Lott, tous trois d'éminents organistes anglais à qui Trinity décerna des doctorats honorifiques en 1886.

Afin de répondre aux normes britanniques, Trinity éleva en 1886 le niveau de ses exigences. Les étudiants devaient produire des certificats de bonne conduite, « des preuves satisfaisantes » de leur culture générale ainsi que des certificats attestant cinq années d'études et de pratique musicales.

Par suite de l'affiliation de la faculté de musique au TCM en 1889, les étudiants du conservatoire furent exemptés de certains examens de la faculté. Trinity tint aussi des sessions d'examens à New York à partir de 1890. À la fin de la même année, la faculté avait décerné 5 doctorats honorifiques et 9 doctorats mérités, de même qu'un baccalauréat honorifique et 86 baccalauréats mérités, à des candidats anglais pour la plupart. Benjamin Agutter reçut un doctorat honorifique en 1889 ou 1890 quand il succéda à John Hopkins au poste d'examinateur.

L'intrusion d'une université canadienne en Grande-Bretagne donna lieu à la publication de protestations de plus en plus nombreuses dans les revues musicales britanniques. En 1890, 35 musiciens éminents, dont sir John Stainer d'Oxford, soumirent au Secrétaire aux colonies, lord Knutsford, des « mémoires » condamnant la pratique de Trinity College de décerner des grades in absentia en Angleterre. Leur argument principal était que Trinity abaissait les normes en n'exigeant pas d'examens d'ordre littéraire. On exprimait l'avis que Trinity avait usurpé ses pouvoirs et pouvait mener à l'octroi de grades sans valeur. Thomas Lea Southgate et Stainer furent à la tête d'un comité qui se chargea de canaliser les protestations de l'« agence » londonienne et de ses diplômés dans les revues et les journaux britanniques. Un voyage d'urgence fut effectué en Angleterre par le principal de Trinity, C.W.E. Body, mais ne réussit pas à calmer les mécontents et, au début de 1891, l'université décida d'interrompre la tenue d'examens à Londres et à New York.

Longhurst et Lott conservèrent leurs postes d'examinateurs. Ce dernier, succédant à Strathy, devint prof. de musique en 1891 et il eut pour responsabilité de se rendre à Toronto chaque année pour faire passer des examens et donner des conférences. D'autres examinateurs furent notamment J. Humfrey Anger, chargé de cours au TCM (à partir de 1893), et F.J. Karn (1894). Edward Fisher (du TCM) reçut un doctorat en 1898 et Albert Ham, du TCM également, s'ajouta au contingent des examinateurs. Trinity mit sur pied un conseil des études musicales en 1900 afin de superviser le fonctionnement de la faculté et nommer des examinateurs. En 1901, Ham ainsi que C.W. Pearce de Cambridge occupaient cette fonction. Ham enseignait aussi l'art vocal à la faculté des lettres. Samuel Prowse Warren succéda à Pearce au poste d'examinateur en 1902.

Lorsque Trinity s'affilia à l'Université de Toronto le 1er octobre 1904, renonçant en conséquence à ses pouvoirs de décerner des grades dans toutes les facultés sauf en théologie, sa faculté de musique cessa d'exister après avoir attribué 161 B.Mus. (dont un honorifique) et 34 D.Mus. (dont 6 honorifiques). L'affiliation au TCM prit fin en même temps.

Après 1904, les activités musicales à Trinity se limitèrent à un « glee club » que l'on ressuscitait de temps en temps, à de la musique pour les offices religieux et à des comédies musicales d'étudiants telles que What, No Crumpets? et Saints Alive! (1948, 1949), toutes deux composées par Keith MacMillan.

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