Départements de musique de l'Université McGill | l'Encyclopédie Canadienne

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Départements de musique de l'Université McGill

Université McGill. Fondée en 1821 sous le nom University of McGill College. Principale université anglophone du Québec, elle abrite un des plus gros programmes de musique du Canada.

Départements de musique de l'Université McGill

Université McGill. Fondée en 1821 sous le nom University of McGill College. Principale université anglophone du Québec, elle abrite un des plus gros programmes de musique du Canada.

L'université est établie à Montréal grâce à un legs fait en 1813 par James McGill, éminent citoyen et marchand, de 10 000 livres sterling et d'un terrain de 18,4 hectares à la Royal Institution for the Advancement of Learning, société fondée en 1801 pour promouvoir l'éducation au Bas-Canada. En 1821, une charte du roi George IV établit l'University of McGill College, établissement non confessionnel. Une réorganisation du collège est ratifiée par la charte de 1852 signée par la reine Victoria et, en 1885, l'institution est renommée McGill University. Les cours débutent en 1829 à la faculté de médecine et en 1843 à la faculté des arts, le campus se développant peu à peu à partir de son terrain d'origine situé sur le flanc sud-est du mont Royal. En 2010, l'Université McGill compte 11 facultés de premier cycle, la faculté d'études supérieures et de recherche, 10 écoles et plus de 35 000 étudiants.

Histoire de la faculté de musique

1880-1930
L'enseignement de la musique commence en 1884 mais, jusqu'en 1904, il est réservé aux femmes. En 1896, Donald A. Smith (Lord Strathcona) fonde le Royal Victoria College pour jeunes filles et, à son ouverture en septembre 1899, il fait venir d'Europe Clara Lichtenstein pour s'occuper de l'enseignement musical. La fondation en 1904 du McGill Conservatorium of Music est le résultat du travail remarquable de Clara Lichtenstein, de l'appui financier de lord Strathcona et du soutien moral du recteur William Peterson. L'introduction en 1902 du système d'examens de l'Associated Board of the Royal Schools of Music de Londres, réalisée grâce aux efforts de Charles Albert Edwin Harriss consacre la place de la musique à l'Université McGill.

Harriss est nommé directeur de ce bureau d'examens ainsi que du Conservatorium, dont les cours débutent le 21 septembre 1904 à la Workman House (don de lord Strathcona). Clara Lichtenstein en est nommée vice-directrice, poste qu'elle occupe jusqu'en 1929. L'inauguration officielle, le 14 octobre 1904, est marquée d'un récital de deux jeunes artistes, la pianiste Ellen Ballon et le violoniste Albert Chamberland, en présence du gouverneur général, lord Minto. La première session accueille 462 étudiantes et étudiants du Québec, du Nouveau-Brunswick, de Terre-Neuve et de l'État de New York ainsi qu'une équipe de 26 chargés de cours rémunérés à l'heure. Pendant ces premières années, le corps enseignant compte notamment Frederick H. Blair, Albert Clerk-Jeannotte, Guillaume Couture, Alfred De Sève, Jean-Baptiste Dubois, Joseph-Jean Goulet, Percival J. Illsley, Arthur Letondal, Romain-Octave Pelletier et Horace Reyner. Ils dispensent des cours de composition, de théorie et d'interprétation. Harriss démissionne pendant l'été 1907, recommandant la réduction des postes de chargés de cours au profit d'une chaire en musique, dont le titulaire jouirait du même statut que les membres du corps professoral. Cette demande est acceptée par le Conseil de l'université qui, grâce à un don du lieutenant-colonel Jeffrey H. Burland, engage comme professeur et directeur Harry Crane Perrin, organiste à la cathédrale de Canterbury. Lichtenstein assure l'intérim de 1907 à 1908 et Perrin commence en 1908 une carrière de 21 ans à l'Université McGill. Il y forme le premier ensemble symphonique universitaire et, en 1909, établit le système d'examens de musique de l'Université McGill dans 56 centres répartis dans tout le Canada. En se dissociant ainsi de l'Associated Board of the Royal Schools of Music, il contribue à renforcer l'autonomie de l'établissement et consacre l'originalité de l'Université McGill sur le plan de l'enseignement et des examens.

Un don substantiel de sir William MacDonald en 1917 permet la fondation, le 26 avril 1920, d'une faculté de musique. Perrin cumule dès lors les fonctions de directeur du Conservatorium et de doyen de la faculté. Locaux, professeurs et budget sont mis en commun.

1930-1945
Après avoir ainsi assuré les premières bases de l'enseignement musical universitaire, Perrin démissionne en 1930 et Douglas Clarke, nommé directeur du Conservatorium en 1929, lui succède comme doyen de la faculté. Il s'ensuit un développement marqué des activités publiques. Clarke met sur pied une série de concerts (Sunday Evening Series) qui accueille des musiciens aussi prestigieux qu'Ernest Ansermet, Georges Enesco, Gustav Holst, Nicolas Medtner, Ignaz Jan Paderewski, Serge Prokofiev, Leopold Stokowski, le London String Quartet et des conférenciers comme Edmund Fellowes, Percy Scholes et Charles Sanford Terry. Sur le plan pédagogique, une révision des programmes est entreprise et le personnel enseignant compte parmi ses membres le compositeur Claude Champagne (1932-1941). Mais la principale réalisation de Clarke reste sans doute le Montreal Orchestra (1930-1941) qui accueille dans ses rangs les étudiants les plus avancés de McGill.

Après 1945
Le fait que le poste de doyen constitue encore la seule tâche à temps plein, la faiblesse des moyens financiers et les effets de la Deuxième Guerre mondiale constituent autant de freins à l'expansion de la faculté. À ces problèmes s'ajoute celui des locaux. Entre 1948 et 1971, le Conservatorium et la faculté déménagent à plusieurs reprises. Le Conservatorium n'en célèbre pas moins son 50e anniversaire par une série de concerts (novembre-décembre 1954), dont le dernier est présenté le 8 décembre avec la participation d'Ellen Ballon et de Douglas Clarke. Le corps enseignant compte à cette époque 34 chargés de cours, la grande majorité à temps partiel.

Après le départ à la retraite de Clarke en 1955, Marvin Duchow est nommé doyen par intérim. Le Conservatorium et la faculté sont alors entièrement réorganisés et trois chaires sont créées : la théorie musicale, dont le titulaire est Duchow, les instruments à clavier et musique vocale, dont le titulaire est Helmut Blume, et la musique instrumentale, dont le titulaire est Alexander Brott. Le Conservatorium est divisé en Senior Department et Junior Department, les cours du premier menant à l'obtention des diplômes et ceux du second se limitant à une formation musicale de base. Duchow est confirmé dans son poste de doyen en 1957. Il le conserve jusqu'en 1963 tout en dirigeant le département de théorie musicale.

Sous l'impulsion de Helmut Blume (doyen par intérim, 1963-1964; doyen, 1964-1976), la faculté connaît un essor considérable. En 1966, la McGill Preparatory School of Music remplace le Conservatorium McGill. Les ressources financières et le personnel du corps professoral sont d'abord partagés entre l'école et la faculté, toutefois les deux institutions deviennent deux entités administratives distinctes en 1970. Entre-temps, la faculté de musique a pris de l'expansion au point d'occuper la presque totalité d'une demi-douzaine d'édifices. En 1971, elle reçoit enfin des locaux adéquats et permanents rue Sherbrooke Ouest, dans le Royal Victoria College, rénové et rebaptisé Pavillon de musique Strathcona en 1972. Un legs de la Fondation Maurice-Pollack permet en 1966 de rénover la salle à manger du rez-de-chaussée et de convertir l'Assembly Hall de l'étage supérieur en une salle de concert moderne de 600 sièges. Le système soigneusement planifié qui régit les installations favorise un contrôle acoustique excellent. Les dimensions de la scène peuvent être réduites grâce à la mobilité des panneaux réflecteurs des murs et, pour les représentations d'opéras ou de certains jeux scéniques, le puits de l'orchestre peut disparaître du champ de vision grâce à une extension du plancher de la scène. La Salle de concert Pollack est inaugurée le 10 avril 1975 par un concert comprenant des œuvres de Beethoven et de Liebermann ainsi que The Prophecy of Micah de Kelsey Jones et Intrada de Bengt Hambraeus. Ce concert est suivi d'un festival de 32 manifestations, le McGill Music Month, auquel participent des professeurs et des élèves, anciens et actuels. Cette même année, 75 enseignants donnent des cours à 469 étudiants.

Le doyen continue toutefois à assumer la direction des deux niveaux d'enseignement. Cette situation est modifiée en 1978 alors que la Preparatory School devient le McGill Conservatory of Music avec Oleg Telizyn comme premier directeur, suivi de Kenneth Woodman (1980-1987), Peter Freeman (1987-1991), Michael Isador (1991-1994), Carl Urquhart (1994-2001), Peter Freeman (2001-2002), Dean Jobin-Bevans (2002-2005), et Clément Joubert (à partir de 2005).

Dans les années 1970 et 1980, un grand nombre de programmes de musique sont implantés à McGill grâce aux efforts de Paul Pedersen, doyen de l'université de 1976 à 1986. Celui-ci met également sur pied McGill University Records, une étiquette lancée avec le concours de compositeurs, de solistes et d'ensembles de la faculté. Lui succéderont au poste de doyen John Rea (1986 à 1991), John Grew (1991 à 1996), Richard Lawton (1996 à 2001) et Don McLean (en poste depuis 2001).

En 2010, 875 étudiants suivent des cours dispensés par le personnel universitaire composé de 60 enseignants à temps plein et de 90 enseignants à temps partiel.

Titres et diplômes

Le McGill Conservatorium crée en 1904 le Licentiate Diploma (L. Mus.) pour les instrumentistes qui complètent trois ans d'études. On accorde également l'Associate Diploma à la fin d'une première année (1939-1966). Le Concert Diploma de niveau supérieur est décerné par la faculté depuis 1966; il en est de même pour le Diplôme d'études collégiales (D.E.C.) du ministère de l'Éducation du Québec de 1969 à 1974. Le B. Mus., qui existe depuis 1904, est subdivisé en trois options en 1956 (composition, interprétation, éducation musicale) et de nouveau enrichi en 1966 par l'addition des B. Mus. théorie (spécialisation) et B. Mus. histoire. Un B. Mus. interprétation avec spécialisation en direction d'orchestre est aussi décerné de 1966 à 1976. Par la suite, sont offerts les M.M.A. en composition (1968), musicologie (1968), théorie (1970) et interprétation (1975) qui deviennent respectivement en 1976-1977 les M. Mus. composition, M.A. musicologie, M.A. théorie et M. Mus. interprétation. Le B. Mus. général et la M.A. en éducation musicale sont introduits en 1978, de même que la M. Mus. en enregistrement sonore l'année suivante, programme dirigé par Wieslaw Woszczyk; à cet effet, un studio doté d'un équipement des plus perfectionnés est inauguré en janvier 1980. En 1981, l'Université McGill est la première université canadienne à offrir un B. Mus. en jazz. Le D. Mus. en composition, offert pour la première fois de 1904 à 1955, réapparait en 1974; Charles Henry Mills en est le premier récipiendaire en 1911. En 1987, l'université introduit de nouveaux programmes de Ph. D. : en musicologie, théorie et éducation musicale.

Les diplômes en musique offerts sont, entre autres : le B. Mus. avec spécialisation en interprétation, composition, théorie, histoire de la musique, éducation musicale et informatique appliquée à la musique; la L. Mus. (programme d'études avancées en interprétation de trois ans) et l'Artist Diploma, spécifiquement conçu pour les interprètes exceptionnellement prometteurs sur le plan professionnel. Les étudiants en interprétation choisissent parmi les spécialités suivantes : instruments à clavier, guitare, cordes, harpe, chant, bois, cuivres, percussions, musique sacrée, musique ancienne et jazz. Au deuxième cycle, la faculté offre des programmes de M.A. en enseignement, technologie, musicologie et théorie. Elle offre également des programmes de M.A. Mus. dans les spécialités suivantes : composition, interprétation et enregistrement du son. Les programmes de D. Mus. sont la composition et les études d'interprétation. Et pour le Ph. D., les programmes offerts sont : technologies musicales, enregistrement du son, théorie, musicologie et enseignement de la musique.

Ensembles musicaux

Les étudiants peuvent se regrouper à l'intérieur de diverses formations instrumentales et vocales telles que l'Orchestre symphonique de McGill (voirOrchestres de jeunes), la Sinfonietta, le chœur de concert, le Collegium musicum, le chœur de l'université, l'orchestre de jazz ainsi que divers ensembles de musique ancienne, de musique contemporaine, d'improvisation de jazz, de cuivres, de guitares, de voix et de bois. Un premier quatuor à cordes de McGill String Quartet est formé en 1904, puis un second vers 1930, mais leur existence n'est que de courte durée. Alexander Brott réorganise le quatuor en 1939 et présente plusieurs séries de concerts sous les auspices de différents donateurs avant que la McGill Chamber Society en soit le commanditaire jusqu'en 1947. Plus tard, agissant à titre d'organisme indépendant sans affiliation avec l'université, la McGill Chamber Society parraine les concerts de l'Orchestre de chambre McGilldont Brott est le fondateur.

L'Atelier d'opéra McGill, fondé par Luciano et Edith Della Pergola en 1956, est renommé Opéra McGill en 1989 sous la direction de Bernard Turgeon, et son chef de chœur est Timothy Vernon. L'Opéra McGill présente plus de quarante opéras en plus de nombreux extraits allant de Dido and Aeneas de Purcell (1956) à Street Scene (1991) de Weill. Benjamin Butterfield, Gina Fiordaliso, Mariana Paunova et Joan Patenaude-Yarnell sont tous d'anciens élèves de l'Opéra McGill.

Le McGill Jazz Band, mis sur pied en 1967 par Gerald Danovitch, est divisé en trois groupes en réponse à la grande popularité qu'il connaît auprès des élèves. Kelsey Jones compose son album Jazzum Opus Unum pour le groupe en 1977. Le McGill Jazz Band reçoit le prix Down Beat en 1990.

Le McGill Percussion Ensemble est mis sur pied par Pierre Béluse en 1969. Le Mount Royal Brass Quintet (1977-1980), qui est le quintette en résidence pour 1977-1978, est formé de membres du personnel enseignant (James Thompson et Robert Gibson, trompettes; Nona Talamantes, cor français; Richard Lawton, trombone; Ellis Wean, tuba). Il donne son premier concert à la salle Pollack en février 1977 et enregistre l'album de Kelsey Jones Passacaglia and Fugue (McGill University Records 77004).

Le McGill University Contemporary Music Ensemble est fondé en 1970 et dirigé par Richard Lawton, Eugene Plawutsky, Bruce Mather et Denys Bouliane (à partir de 1996). Sous la direction de Bouliane, le groupe gagne en popularité, crée plus de cent œuvres et lance le festival MusiMarch de musique nouvelle de McGill.

Le principal groupe de la faculté est l'Orchestre symphonique de McGill; il est divisé en deux groupes, soit « junior » et « senior » en 2009. L'orchestre se produit au Carnegie Hall, au Roy Thomson Hall, au Centre national des arts et au Grand Théâtre de Québec. L'Orchestre symphonique de McGill reçoit un prix Juno et le Grand Prix du Disque du Canada lui rend hommage. Le McGill Contemporary Music Ensemble et la Wind Symphony coexistent avec la McGill Symphony. Ce regroupement est la pierre angulaire du programme de formation pour orchestre de l'université.

Installations et ressources

Digital Composition Studios (autrefois Electronic Music Studio)
Un des premiers concerts de musique électronique au Canada est présenté à McGill en 1959. L'Electronic Music Studio (EMS) est fondé en1964 avec l'aide du National Research Council, qui lui fournit de l'équipement et lui octroie un prêt à long terme. Le studio est équipé non seulement de matériel sur mesure comme des enregistreurs et des filtres acoustiques, mais également de l'équipement standard, entre autres des filtres, des consoles de mixage, un synthétiseur Moog et un spectromètre ainsi que des instruments spécialisés (conçus par Hugh Le Caine), dont un contrôleur d'enveloppe, un système d'enregistrement multipiste, vingt-quatre générateurs de signaux sinusoïdaux munis de claviers de contrôle et un générateur de structure sérielle. Dans son ensemble, le studio est alors composé de trois laboratoires à tension régulée permettant l'utilisation d'un système tétraphonique d'enregistrement et de préenregistrement, un studio de montage et des installations d'écoute. L'EMS fait l'acquisition d'un Synclavier II en 1980 et d'un système complet de musique informatisée MIDI (Musical Instrument Digital Interface). Chaque année, environ trente étudiants, en plus des compositeurs de McGill et d'ailleurs, travaillent dans ce studio, l'un des mieux équipés du Canada. Le Group of the Electronic Music Studio (GEMS), fondé en 1983, interprète les œuvres créés au studio. Au fil des ans, plusieurs groupes œuvrent au sein de l'EMS, dont MetaMusic (1972-1977) et le Musical Design Group (MUD), renommé plus tard Sonde. Les directeurs de l'EMS sont István Anhalt (1964-1971), Paul Pedersen (1971-1974) et Alcides Lanza 1974-2004, dont l'assistant est Eric Johnstone. L'Electronic Music Studio est rebaptisé Digital Composition Studios en 2004. Sean Ferguson en est le directeur et Lanza, le directeur émérite. Les studios offrent la possibilité d'y donner des cours et d'y présenter des concerts, et ses membres participent à des projets de recherche en collaboration avec le Centre for Interdisciplinary Research in Music Media and Technology (CIRMMT) de McGill. Parmi les compositeurs ayant produit des œuvres aux studios, nommons Anhalt, Ginette Bellavance, Ted Dawson, Bengt Hambraeus, Lanza, Michel Longtin, Denis Lorrain, Pierre Mercure, Pedersen, R. Murray Schafer, David Sutherland et Alain Thibault. Un historique des studios et de leur contribution à l'avancement de la musique nouvelle au Canada est présenté dans l'anthologie Compositional Crossroads: Music, McGill, Montreal (2008, Eleanor Stubley, éditrice).

Collections d'instruments
En septembre 1977, la faculté reçoit un don anonyme de 200 000 $ pour l'acquisition d'un orgue à la salle Redpath. Hellmuth Wolff construit l'instrument de type classique français à traction mécanique inauguré en juin 1981. Un orgue positif construit par Gerhard Brunzema, don de Mme Arthur Henderson, est inauguré à la salle Pollack en 1980. Le campus possède aussi deux orgues Casavant de 7 et 10 jeux, deux Karl Wilhelm de 3 et 7 jeux (positifs) et une collection d'instruments anciens.

Le Schulich Music Building
Des discussions sur le besoin criant d'un agrandissement des installations de la faculté débutent à la fin des années 1980 : le Strathcona Music Building n'est plus adapté au nombre grandissant d'étudiants qui le fréquentent. En 1994, des plans provisoires de construction de nouveaux locaux pour la Marvin Duchow Music Library sont proposés, mais ce projet devient par la suite beaucoup plus ambitieux.

En 1995, la faculté fait une demande de financement au ministère de l'Éducation du Québec et obtient un million de dollars pour entreprendre les dessins des plans préliminaires. Cinq ans plus tard, la demande de financement du projet n'est toujours pas soumise au conseil budgétaire du gouvernement provincial. En 2001, après une manifestation étudiante et une importante campagne de pétitions, le gouvernement du Québec s'engage à verser 17,7 millions de dollars pour le projet, et le financement corporatif et privé pour la construction de l'école de musique totalise 12 millions de dollars. La construction du nouveau bâtiment débute en 2003 et, en 2005, la faculté de musique reçoit un don de 20 millions de dollars de Seymour Schulich. Le Schulich Music Building, conçu par les architectes Menkès, Shooner, Dagenais, LeTourneux et la firme d'architectes Saucier + Perrotte est construit au coût de 70 millions de dollars et ouvre ses portes le 30 septembre 2005. Dans le bâtiment de dix étages se trouvent le Wirth Opera Studio, le Music Multimedia Room (MMR), la Tanna Schulich Hall (une petite salle de concert de 187 sièges), la Marvin Duchow Library, la Gertrude Whitley Performance Library et une salle d'ordinateurs pour les étudiants.

La musicothèque contient des milliers de livres, périodiques, partitions et microfilms. Cette vaste collection contient également des disques 33 tours, des CD, des documents audio-visuels et des DVD. La Performance Library, autrefois située dans le sous-sol de l'aile ouest du pavillon Strathcona, est aussi installée dans la musicothèque.

Le Centre for Interdisciplinary Research in Music Media and Technology (CIRMMT) est une installation à la fine pointe conçue pour la recherche en cognition musicale regroupant les facultés de musique, des sciences, d'éducation et de médecine de plusieurs universités, dont McGill, l'Université de Montréal et l'Université de Sherbrooke. La mise sur pied de ce centre fondé en 2000 est rendue possible grâce à une bourse de 6,5 millions de dollars de la Fondation canadienne pour l'innovation (FCI). Cette bourse de recherche est la plus importante jamais remise à une faculté des lettres et sciences humaines.

L'école de musique abrite également un studio servant exclusivement à l'enregistrement et à l'arrangement musical. Conçu par les acousticiens d'Artec Consultants, ce studio insonorisé pouvant accueillir plus de 300 personnes attire les spécialistes de renom du monde entier œuvrant dans le domaine de la recherche en enregistrement et en acoustique.

Le Strathcona Music Building est encore utilisé aujourd'hui. La salle Pollack, qui est toujours la plus grande salle de spectacle de l'école de musique, peut accueillir 600 spectateurs. L'école comporte également une salle plus modeste (le Clara Lichtenstein Recital Hall), des studios d'enseignement, des salles de classe et une salle de répétition pour les groupes.

Conférences et événements

La faculté de musique de McGill accueille un grand nombre de conférences et d'événements. À l'occasion du Centenaire de la Confédération (1967), des œuvres d'István Anhalt, d'Alexander Brott, de Claude Champagne, de Douglas Clarke, de Kelsey Jones et de Robert Turner sont présentées lors d'un concert spécial, « McGill and its Music », à la PDA. D'autres événements majeurs sont organisés à la faculté, dont le symposium international « The Organ in Our Time » pour souligner l'inauguration de l'orgue de la salle Redpath (1981), l'Electronic Music Festival (1990) pour célébrer le 25e anniversaire du McGill Electronic Music Studio (EMS), la conférence internationale « New Interfaces in Musical Expression » (2004) et le Future of Music Policy Summit (2006).

Diplômes honorifiques, anciens élèves et professeurs renommés

Les sommités en musique titulaires de diplômes honorifiques de l'Université McGill sont, entre autres, Hugh Le Caine, Violet Archer, Oliver Jones, Ben Heppner ainsi que Joni Mitchell. On compte parmi les anciens étudiants de renom Burt Bacharach, Benjamin Butterfield, Richard Eaton, Amanda Forsyth, Suzie LeBlanc, Michael McMahon, Wayne Riddell, Robert Silverman, Jacob Siskind, Daniel Taylor et Alfred Whitehead.

La très grande qualité de l'enseignement offert à McGill est rendue possible grâce à la contribution remarquable de plusieurs enseignants, dont István Anhalt, Theodore Baskin, Helmut Blume, Alexander Brott, Brian Cherney, Edward Culbreath, Mary Cyr, Gisela Depkat, Marvin Duchow, Kenneth Gilbert, John Grew, Matt Haimovitz, Bengt Hambraeus, Paul Helmer, Steven Huebner, Timothy Hutchins, Walter Joachim, Kelsey Jones, Lubka Kolessa, Stephen Kondaks, Alcides Lanza, Donald Mackey, Bruce Mather, Dorothy Morton, Joel Quarrington, John Rea, Charles Reiner, Jan Simons et Donald Steven.

Bibliographie

Montreal Music Year Book 1931 et 1932 (Montréal 1931, 1932).

Festival of the Conservatoire of Music, McGill University, to mark its fiftieth year 1904-1954 (Montréal 1954).

McGill Music Month: April 10 to May 8, 1975 (Montréal 1975).

Hilda KEARNS, « McGill music program: tot's toots spell success », Montreal Star (3 juin 1978).

Stanley B. FROST, « A Short account of the history of the faculty of music », exposé inéd. présenté à la James McGill Society (7 déc. 1978); imprimé partiellement sous le titre « McGill's musical memories », McGill Reporter (13 déc. 1978).

Bruce BAILEY, « McGill gets into record business - if you qualify », The Gazette (Montréal, 6 oct. 1979).

E. JORGENSEN dir., Proceedings of the McGill Symposium in School Music Administration and Supervision (Montréal 1980).

« Autour de l'orgue de la salle Redpath de l'Université McGill » (interview de John Grew accordée à Bibiane LAPOINTE), Tic-Toc-Choc, III (oct. 1981).

Donald MACKEY dir., L'Orgue à notre époque (Montréal 1981).

Wah Keung CHAN, « Capturing the sound of music », La Scena Musicale, 1<sup>er<sup> oct. 2001.

Greg BUIUM, « Jazz hothouse », McGill News, printemps 2003.

Réjean BEAUCAGE, « Electroacoustic music », La Scena Musicale, 10 oct. 2003.

Laurier RAJOTTE, « McGill's new university building: A resounding success », La Scena Musicale, 18 oct. 2003.

Cynthia LEIVE, « New music library at McGill », CAML Review, nov. 2003.

Marielle LEROUX, « McGill University celebrates 100 years of music », La Scena Musicale, 9 sept. 2004.

Danielle DUBOIS, « McGill: Balancing performance and research », La Scena Musicale, 2 nov. 2004.

Arthur KAPTAINIS, « In tune with the future: A new dynamic for the faculty of music », McGill News, printemps 2005.

Victor KHOUEIRY, « Faculty of music », Architecture Week, 16 août 2006.

Elizabeth PERLE, « Music: Where's the Schulich at », McGill Tribune, 12 sept. 2006.

Eleanor STUBLEY éd., Compositional Crossroads: Music, McGill, Montreal (Montreal 2008).

Archives de l'Université McGill.

Aspects de la musique au Canada.

Music McGill 1976-

Musical Red Book.

La Vie musicale.

Lecture supplémentaire

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