DeSève, Joseph-Alexandre | l'Encyclopédie Canadienne

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DeSève, Joseph-Alexandre

Joseph-Alexandre DeSève, distributeur, producteur de cinéma, exploitant de salles (Montréal, 14 sept. 1896 -- id., sept. 1968). Après avoir exercé divers métiers, il commence, au début des années 30, à importer, à distribuer et à présenter des films.

DeSève, Joseph-Alexandre

Joseph-Alexandre DeSève, distributeur, producteur de cinéma, exploitant de salles (Montréal, 14 sept. 1896 -- id., sept. 1968). Après avoir exercé divers métiers, il commence, au début des années 30, à importer, à distribuer et à présenter des films. En 1934, il acquiert la compagnie France Film, la plus importante firme de distribution de films français au Canada, qui est également propriétaire d'un réseau de salles spécialisées dans la présentation de films et de spectacles français. Lorsque la Deuxième Guerre mondiale l'empêche de s'approvisionner en Europe, il décide d'assouvir un vieux désir : se lancer dans la production.

Il s'allie à Renaissance Films pour fonder Renaissance Films Distribution (RFD), dont le but déclaré est de tourner des films catholiques au Québec. Il construit des studios et fait venir de France des techniciens. RFD va produire quatre films, mais DeSève n'y est pas directement mêlé, car il est en brouille avec la direction. Il comprend toutefois qu'il est plus payant de distribuer que de produire des films québécois, surtout s'il exerce un monopole sur les salles. RFD doit passer par lui, tout comme Québec Productions, l'autre grande compagnie de production dirigée par Paul L'Anglais. Néanmoins, DeSève se retrouve derrière deux des productions les plus représentatives des années 50, La Petite Aurore l'enfant martyre (Jean-Yves Bigras, 1951) et Tit-Coq (René Delacroix et Gratien GÉLINAS, 1952).

L'arrivée de la télévision bouleverse la production cinématographique qui meurt rapidement. Avec l'aide de L'Anglais, DeSève créé des compagnies pour subvenir aux besoins du petit écran, mais il ne se contente pas longtemps de ce rôle de second plan. En 1961, il fonde la deuxième chaîne de télévision francophone au pays, CFTM-TV. Ce rival de Radio-Canada va se spécialiser dans les émissions commerciales et populaires. L'entreprise s'avère un succès et l'actuel réseau TVA en est le descendant.

DeSève a accompli le rêve de Léo-Ernest OUIMET, intégrer la production, la distribution et l'exploitation. Il a créé le premier trust audiovisuel québécois. À sa mort, le produit de la vente de ses actifs alimente une fondation qui porte son nom. Plusieurs institutions culturelles, universitaires ou de santé ont reçu l'appui de cette fondation, et plusieurs édifices portent le nom de J.A. DeSève.

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