Festival national d'art dramatique | l'Encyclopédie Canadienne

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Festival national d'art dramatique

Festival national d'art dramatique

Le Festival national d'art dramatique (1932-1939, 1947-1978) est un concours d'art dramatique amateur bilingue qui a servi de jonction entre deux époques dans l'histoire du théâtre : la disparition des tournées à l'étranger au cours des années 30 et l'apparition du THÉÂTRE professionnel au Canada après la guerre. Le 29 octobre 1932, 60 représentants du milieu du théâtre se rencontrent à RIDEAU HALL pour entendre la proposition du gouverneur général Bessborough de créer un Festival national d'art dramatique. La proposition est adoptée. Par la suite, les gagnants de concours régionaux participent tous les printemps à un festival national d'une semaine. Un membre du jury, britannique ou français, y décerne des prix pour l'interprétation, les décors, la mise en scène et les meilleurs scénarios et productions. Les cinq premiers festivals se tiennent à Ottawa (avril 1933 à avril 1937) et les suivants se déroulent à tour de rôle dans une ville différente.

Le Festival national d'art dramatique représente, pendant la Crise des années 30 et après, le théâtre national canadien. Il favorise l'écriture de pièces de théâtre originales et offre partout au Canada une formation à des centaines de comédiens, de metteurs en scène et de techniciens désireux de faire carrière dans le théâtre. La présence de juges européens distingués au Festival encourage des normes de qualité très élevées et attire un public fidèle et de bon ton. Par contre, on accuse l'organisation de vouloir perpétuer des valeurs élitistes et coloniales. Au cours de le Deuxième Guerre mondiale, les activités du Festival sont suspendues et nombreux sont ceux qui pensent que cette interruption a mené à la disparition de l'institution. On est généralement d'avis que la Deuxième Guerre mondiale marque la transition entre le théâtre amateur et le théâtre professionnel au Canada.

Au début, le Festival ne présente que des pièces en un acte, mais en 1950, on y joue régulièrement des pièces en plusieurs actes. En raison de problèmes financiers quasi constants, le Festival se voit obligé d'accepter le mécénat controversé de Calvert's Distillers (1952-1960) et de l'Association canadienne des radiodiffuseurs (1961-1965), ce qui permet d'établir un bureau à Ottawa et d'embaucher un directeur permanent. À partir de 1960, des juges canadiens sont recrutés pour les demi-finales et, en 1965, pour les finales.

Le Festival fête l'année du Centenaire en présentant uniquement des pièces canadiennes (62 pièces, 29 premières) et ce, à une époque où l'on en joue peu. Les déficits s'accumulent en 1969 et en 1970, et les amateurs du Québec forment une association dissidente (ACTA), qui devient l'Association québécoise du jeune théâtre (AQJT, 1972-1986). Le Festival prend le nom de Théâtre Canada (mai 1970) et parraine, en 1971 et en 1972, deux festivals où la place est aux spectacles et non aux concours. En 1973, on abandonne cette formule expérimentale pour des raisons financières. La même année, Betty Lee publie Love and Whisky, dans lequel elle raconte avec humour l'histoire du Festival. En 1978, le bureau d'Ottawa a déjà fermé ses portes.

Voir aussi : THÉÂTRE MULTICULTUREL, MOUVEMENT DU THÉÂTRE AMATEUR, THÉÂTRE DE LANGUE ANGLAISE.

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