Meubles et accessoires d'ameublement, industrie des | l'Encyclopédie Canadienne

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Meubles et accessoires d'ameublement, industrie des

Les premiers meubles canadiens sont ceux fabriqués par les premiers colons : ce sont des objets utilitaires, simples et faits à la main. Plus tard, des menuisiers locaux font des meubles sur commande.

Meubles et accessoires d'ameublement, industrie des

Les premiers meubles canadiens sont ceux fabriqués par les premiers colons : ce sont des objets utilitaires, simples et faits à la main. Plus tard, des menuisiers locaux font des meubles sur commande. La première compagnie canadienne de meubles s'établit en 1830 à Berlin (Kitchener), en Ontario; la deuxième en 1834 à Toronto. L'industrie connaît un essor considérable pendant la seconde moitié du XIXe siècle, surtout en Ontario. Le Québec possède quelques usines avant 1900, mais la fabrication industrielle de meubles à prix raisonnable s'y développe surtout après la Deuxième Guerre mondiale.

Les économistes considèrent le meuble comme un produit « à demande élastique » , très sensible aux fluctuations économiques. Cette élasticité se manifeste pendant les années 30, la production diminuant des deux tiers de 1930 à 1933. En 1985, les expéditions de meubles atteignent une valeur totale de 3,4 milliards de dollars : 55 p. 100 de cette production vient de l'Ontario, 30,3 p. 100 du Québec, 8,5 p. 100 des provinces des Prairies, 3,5 p. 100 de la Colombie-Britannique et 1 p. 100 des provinces maritimes.

Aujourd'hui, l'industrie canadienne de l'ameublement se divise en trois sous-secteurs : les meubles de maison, les meubles de bureau et les meubles divers (pour restaurants, églises, écoles, etc., ainsi que les matelas et sommiers à ressorts). Elle comprend trois niveaux d'activité : fabrication, distribution et vente au détail. Les fabricants transforment les matières premières en produits finis. Les distributeurs sont des agents ou des représentants de commerce qui vendent ces produits finis aux détaillants. Étant donné que peu de fabricants ont un volume de ventes suffisant dans une région pour soutenir leur propre service de vente à temps plein, les représentants de commerce sont généralement des indépendants qui représentent plusieurs lignes de production. Les détaillants vendent les meubles aux consommateurs.

Industrie moderne

L'industrie canadienne du meuble appartient dans une proportion de 97 p. 100 à des Canadiens et se compose surtout de petites ou moyennes entreprises familiales. Au début des années 70, l'automatisation touche fortement ce secteur et contribue au fléchissement de l'emploi. La production artisanale ne représente plus qu'un faible pourcentage de cette industrie, qui emploie en 1985 près de 50 000 personnes gagnant en tout plus de 969 millions de dollars.

On compte plus de 42 600 ouvriers à la production; les 7 300 autres sont des propriétaires actifs, des employés de bureau et du personnel administratif. En 1985, les ouvriers gagnent en moyenne 8,11 $ l'heure dans cette industrie, qui est en grande partie syndiquée, en particulier dans le sous-secteur des meubles de rangement en bois.

En 1985, on compte 1727 usines de meubles au pays : 714 en Ontario, 669 au Québec, 159 dans les Prairies, 143 en Colombie-Britannique et 39 dans les Maritimes. Près de la moitié des grands fabricants sont établis dans les régions rurales. En 1985, l'industrie consomme plus de 1,6 milliard de dollars en accessoires et matériaux, soit près de 46 p. 100 du chiffre des ventes de meubles canadiens, et environ 48 millions de dollars de combustible et d'électricité. Les matières premières comprennent le bois sous toutes ses formes (plus de 30 p. 100 des matériaux utilisés pour la fabrication des meubles), les charpentes de meubles, le caoutchouc et les matières plastiques, les textiles, les tissus plastifiés, l'acier et le métal, les peintures, laques, bouche-pores et vernis ainsi que divers autres articles (miroirs, emballages, quincaillerie).

En 1985, les usines expédient des meubles et des accessoires d'une valeur totale de 3,4 milliards de dollars, soit 1,5 milliard pour le sous-secteur des meubles de maison, 846 millions pour celui des meubles de bureau et 1,1 milliard pour celui des meubles divers. Le genre de production varie selon les régions : le Québec produit près de la moitié des meubles de rangement, tandis que l'Ontario fabrique beaucoup de meubles rembourrés et de meubles de bureau. En 1985, le total des exportations des trois sous-secteurs atteint 668 millions de dollars, et les importations se chiffrent à 432 millions de dollars. Cependant, les exportations de meubles de maison n'atteignent que 182 millions de dollars, tandis que les importations se chiffrent à 312 millions. Le sous-secteur des meubles de maison représente donc environ 72 p. 100 des importations et 27 p. 100 des exportations globales de l'industrie du meuble. En 1985, la production totale de meubles représente 0,72 p. 100 du produit intérieur brut du Canada (qui est de 476 361 millions en dollars courants).

L'industrie du meuble est touchée par la législation antipollution fédérale, car on lui reproche souvent de polluer l'air par les vapeurs émanant des laques et des peintures. Des mesures législatives sur la sécurité ont aussi été adoptées concernant les matelas (inflammabilité), les appareils d'éclairage et les meubles d'enfants (teneur en plomb des peintures, bords coupants, etc.).

L'industrie du meuble reçoit des gouvernements fédéral et provinciaux une aide destinée entre autres à l'expansion, au développement de microprocesseurs informatiques, à la modernisation, à la conservation de l'énergie et au développement des marchés, mais aucune de ces mesures d'aide ne vise exclusivement cette industrie. À la suite de l'accord de LIBRE-ÉCHANGE signé par le Canada et les États-Unis en octobre 1987, l'élimination totale des droits de douanes sur les meubles s'étale sur une période de cinq ans à partir du 1er janvier 1989.

L'industrie canadienne du meuble a souvent de la difficulté à soutenir la concurrence des autres pays : les coûts de main-d'oeuvre y sont beaucoup plus élevés que dans la plupart des pays concurrents, en particulier les États-Unis, d'où vient la majeure partie des meubles importés. De plus, les frais de transport y sont très élevés : en 1978, ils dépassent de 40 p. 100 ceux des États-Unis. La baisse du dollar canadien entraîne une hausse spectaculaire du prix de certaines matières premières importées au Canada (par exemple les textiles et les bois exotiques). Enfin, les compagnies canadiennes, dont la plupart sont des petites et moyennes entreprises, ont du mal à concurrencer les entreprises américaines, qui réalisent des économies d'échelle grâce à leur capacité de production nettement supérieure.

Deux collèges dispensent des cours de fabrication de meubles : l'École québécoise du meuble et du bois ouvré, à Victoriaville, et le Conestoga College en Ontario. Plusieurs collèges et universités offrent des cours de DESIGN INDUSTRIEL et parfois d'ébénisterie. Le secteur du meuble compte trois associations professionnelles : l'Association des fabricants de meubles du Québec (Québec et Maritimes), l'Ontario Furniture Manufacturers Association Inc. et Furniture West Inc. (Prairies et Colombie-Britannique), qui se sont alliées pour former le Conseil canadien des fabricants de meubles, organisme chargé de représenter les intérêts de cette industrie à l'échelle du pays. On trouve quatre grandes revues canadiennes sur le meuble : Canada's Furniture Magazine (Victor Publishing Co. Ltd.) et Home Goods Retailing (MACLEAN HUNTER LTÉE), pour les meubles de maison, et Canada's Contract Magazine (Victor Publishing Co. Ltd.) et Canadian Interior (Maclean Hunter Ltée), pour les meubles de bureau et l'ameublement sur contrat.