Granche, Pierre | l'Encyclopédie Canadienne

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Granche, Pierre

Pierre Granche, sculpteur (Montréal, 14 mars 1948-30 septembre 1997). On le considère comme celui qui a le plus renouvelé les concepts de l'art public au Québec.

Granche, Pierre

Pierre Granche, sculpteur (Montréal, 14 mars 1948-30 septembre 1997). On le considère comme celui qui a le plus renouvelé les concepts de l'art public au Québec. Après ses études à l'École des beaux-arts de Montréal (1969), il obtient, en 1977, un diplôme d'Études approfondies (DEA) de l'Université de Paris VIII (Vincennes). Initiateur de la Section des arts visuels à l'Université de Montréal, il y sera professeur jusqu'à son décès. Il est reconnu comme un maître ayant toujours entretenu un lien constant entre sa pratique artistique et l'enseignement.

Dès le milieu des années 70, son intérêt se manifeste déjà pour les formes géométriques qu'il conçoit pour leur donner des allures ludiques. À partir de ses connaissances approfondies de l'architecture, de la topologie et de l'histoire de l'art, il entreprend alors le projet de toujours mettre en relation les objets qu'il concrétise avec l'espace où ils prennent place. Il réalise ainsi une série d'installations où l'espace de la galerie ou du musée fait partie intégrante de l'exposition: Musée d'art contemporain de Montréal (1985-86), Galerie Jolliet (1985), Galerie Christiane Chassay (1987), Musée du Québec (1992).

Dès le début de sa carrière, il est associé à l'art public dans le cadre de la Loi sur l'intégration des arts à l'architecture et à l'environnement. Il réalise plusieurs sculptures permanentes, en particulier au Musée d'art contemporain de Montréal, au Musée McCord, à l'Université Laval et dans Hyde Park, à Londres. Au milieu des années 80, il insère dans ses structures géométriques une nouvelle figuration constituée d'archétypes de l'Antiquité et de formes hybrides, entretenant ainsi l'anachronisme d'un voisinage entre les cultures anciennes et modernes: Thalès au pied de la spirale (1988), la Colonne Boris (1995) montrent un déroulement temporel et un mouvement d'ascension où les figures animales enjouées et contraintes dans leur habitat forment une sorte de caricature d'une humanité prise dans ses contradictions et ses aspirations.