Hamelin, Louis | l'Encyclopédie Canadienne

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Hamelin, Louis

Louis Hamelin, romancier (Saint-Séverin de Proulxville, Qc, 9 juin 1959). Ses romans baroques et fous, peuplés de héros désabusés, témoins du désespoir de toute une génération, ont fait de Louis Hamelin un auteur majeur des années 1990.

Hamelin, Louis

Louis Hamelin, romancier (Saint-Séverin de Proulxville, Qc, 9 juin 1959). Ses romans baroques et fous, peuplés de héros désabusés, témoins du désespoir de toute une génération, ont fait de Louis Hamelin un auteur majeur des années 1990. Ce natif de la Mauricie, diplômé en biologie de l'Université McGill en 1983, occupe quelques emplois mineurs et voyage beaucoup avant d'entreprendre, en 1987, des études en littérature. En 1991, il obtient une maîtrise en création littéraire de l'Université du Québec à Montréal. Auparavant, paraît La rage (1989), dont le succès immédiat est couronné par le prix du Gouverneur général. Suivront: Ces spectres agités (1991), Cowboy (1992), Betsi Larousse ou l'ineffable eccéité de la loutre (1994), Le soleil des gouffres (1996). À la fois rebelles et sensibles, intellectuels et drop-out, les narrateurs des romans de Louis Hamelin posent un regard cynique sur le Québec contemporain. L'écriture, touffue et ludique, truffée de mots rares et de jeux de mots, où les envolées poétiques se disputent aux descriptions échevelées, est le point de rencontre des plus sublimes et des plus triviaux niveaux de langage, dans une narration où un jeune héros dévoile, sur le ton du journal intime, ses plus cruels désenchantements. C'est pourquoi la critique a évoqué Réjean Ducharme, Jacques Ferron, Victor-Lévy Beaulieu et Jack Kerouac à propos de Louis Hamelin, sans pour autant lui dénier une originalité propre. Celle-ci réside tout particulièrement dans l'ironie du discours, indice de la violence refoulée ou impuissante du héros devant la dépossession du territoire, le conformisme d'une société satisfaite d'elle-même et le défaitisme d'une jeunesse dont l'engourdissement culturel et politique reconduit celui des aînés. En 1999, des chroniques, parues dans Le devoir, ont été réunies sous le titre Le voyage en pot.