John Hamm | l'Encyclopédie Canadienne

Article

John Hamm

John Frederick Hamm, premier ministre de la Nouvelle-Écosse de 1999 à 2006, médecin et politicien (né le 8 avril 1938 à New Glasgow, N.-É). Après une carrière comme médecin de famille, Hamm s’est lancé en politique provinciale en 1993 et est devenu premier ministre en 1999. Il est le premier premier ministre à équilibrer le budget de la province en 40 ans.
Hamm, John
Premier ministre de la Nouvelle-\u00c9cosse de 1999 \u00e0 2006 (avec la permission du gouvernement de la Nouvelle-\u00c9cosse).

Éducation, famille et début de carrière

John Hamm, fils de Gerald et Irene Hamm, naît le 8 avril 1938 dans la petite ville de New Glasgow, en Nouvelle-Écosse. Après avoir reçu son diplôme à l’école secondaire de New Glasgow en 1955, il obtient un baccalauréat en science à l’Université de King’s College de Halifax en 1958, et un diplôme en médecine de l’Université Dalhousie en 1963.

John Hamm retourne à New Glasgow pour y exercer la médecine. En 1963, il épouse Genesta Hartling, avec qui il a trois enfants : John, Jeffrey et Jennifer.

Pendant 30 ans, John Hamm exerce le métier de médecin de famille dans le comté de Pictou et demeure activement engagé dans le service communautaire. À l’Aberdeen Hospital de New Glasgow, il est président du personnel médical et de l’Aberdeen Hospital Foundation. Il est également président de l’équipe de hockey de New Glasgow, les Rangers, et marguillier de l’Église St. George. Au plan provincial, John Hamm est membre du Conseil provincial des médecins et est président de la Société médicale et du Collège des médecins de famille de Nouvelle-Écosse.

New Glasgow

Politique

John Hamm est élu à l’Assemblée législative pour la première fois en tant que député de la circonscription de Pictou Centre en 1993, l’un des neuf sièges (sur 52) remportés par les progressistes-conservateurs cette année-là. En 1995, John Hamm est élu chef du Parti progressiste-conservateur (PC) de la Nouvelle-Écosse, qui remporte ensuite 14 sièges lors de l’élection de 1998.

Seize mois plus tard, en juin 1999, les PC de John Hamm se joignent à l’Opposition néo-démocrate pour faire tomber le gouvernement minoritaire libéral de Russell MacLellan, suite à sa présentation d’un budget lourdement déficitaire. Pendant la campagne électorale cet été-là, John Hamm promet un budget équilibré, une baisse d’impôt et une augmentation des dépenses en santé et en éducation. Le 27 juillet 1999, ses progressistes-conservateurs forment un gouvernement majoritaire après avoir remporté 30 sièges sur 52 à l’Assemblée législative.

John Hamm célèbre sa victoire électorale en dansant avec ses partisans dans les rues de New Glasgow, leur déclarant : « Il y a seulement six petites années, j’étais un député débutant un peu timide, alors qu’aujourd’hui, à ma propre surprise, je me tiens devant vous en tant que premier ministre élu ». Le 16 août 1999, il est assermenté en tant que 25e premier ministre de la Nouvelle-Écosse.

Premier ministre

Le gouvernement Hamm est responsable d’un bon nombre d’initiatives, notamment la vente de Nova Scotia Resources Limited, une société d’exploitation des hydrocarbures extracôtiers criblée de dettes. Il élimine aussi plusieurs agences, conseils et commissions, met en place le premier code de conduite pour les ministres du cabinet en Nouvelle-Écosse, présente un projet de loi sur l’enregistrement des lobbyistes, et met fin à la coûteuse méthode P3 (partenariat public-privé) de construction des écoles. En 2001, le gouvernement Hamm ferme aussi la coûteuse Sidney Steel Corporation du Cap-Breton, ce qui entraîne la pertede 800 emplois. Plus tard, quand John Hamm visite Sidney pour un déjeuner d’affaires, il fait l’objet des huées et railleries des travailleurs de l’acier.

Le 4 avril 2002, le gouvernement Hamm présente aussi le tout premier budget équilibré de la Nouvelle-Écosse en 40 ans.

Les progressistes-conservateurs perdent toutefois leur popularité dans les mois précédant l’élection de 2003, en partie à cause de décisions controversées sur l’augmentation du coût des assurances automobiles et la Loi sur le dimanche. John Hamm s’est opposé au système d’assurance proposé par l’opposition néo-démocrate, qui désirait un système à but non lucratif administré par le gouvernement. Traditionaliste, John Hamm refuse aussi les demandes de l’industrie provinciale du tourisme visant à permettre l’ouverture des magasins le dimanche. Lorsque le gouvernement devient une minorité législative en 2003, toutefois, il est obligé de faire un compromis sur la question des assurances. Quant au magasinage le dimanche, il est adopté par le public après un plébiscite provincial.

Tout au long de sa carrière de premier ministre, John Hamm milite ardemment pour la mise en œuvre équitable de l’Accord de l’Atlantique, une entente existant entre la province et le fédéral qui offre à la Nouvelle-Écosse les revenus d’exploitation de ses ressources pétrolières et gazières au large de ses côtes. Cependant, une bonne partie de ces revenus trouvent leur chemin vers Ottawa dans le cadre des calculs de financement du programme de péréquation. En 2005, après une longue campagne publique, John Hamm réussit à conclure une entente qui exclut les revenus maritimes des calculs d’égalisation.

Retraite

En 2005, tous s’attendent à ce que John Hamm déclenche une élection. Cependant, confronté à une hausse des prix du pétrole et une baisse de la popularité de son parti dans les sondages, il en décide autrement. En effet, il annonce le 29 septembre 2005 qu’il quitte plutôt la vie politique. Le ministre du cabinetRodney MacDonald succède ainsi à John Hamm en tant que chef du parti et premier ministre de la Nouvelle-Écosse en 2006.

John Hamm est fait officier de l’Ordre du Canada en 2009 « pour ses contributions à la province de la Nouvelle-Écosse en tant qu’ancien premier ministre, médecin de famille et leader communautaire. »

En 2015, il rédige un éditorial sur l’éducation peu après la publication d’un rapport ayant déterminé que plus d’un quart des nouveaux élèves entrant à l’école n’étaient pas prêt à apprendre. « L’absence d’une pré-éducation adéquate est aujourd’hui la plus pressante préoccupation de la politique publique dans notre province », écrit-il.

En 2016, lors d’un discours dans le comté de Pictou, John Hamm discute de sa carrière en affirmant : « J’avais choisi la médecine, mais la politique m’a choisi. En grandissant, je rêvais d’être docteur en médecine, mais cela fut un honneur de pouvoir servir les gens de Pictou Centre. »