Moisson, trains de la | l'Encyclopédie Canadienne

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Moisson, trains de la

Affiche pour recruter des ouvriers agricoles
Une affiche de 1911, pour recruter de la main d'oeuvre pour les moissons dans l'Ouest du Canada. Les trains de tourisme amenaient des travailleurs d'aussi loin qu'Halifax (avec la permission des Biblioth\u00e8que et Archives Canada/C-56088).

Moisson, trains de la

 Avant l'arrivée des moissonneuses-batteuses dans les Prairies, les récoltes nécessitent la présence d'un grand nombre de travailleurs pendant de courtes périodes. Des convois ferroviaires de travailleurs agricoles transportent ceux-ci dans les provinces de l'Ouest entre 1890 et 1930, dont quelque 14 000 en 1908. Les sociétés ferroviaires offrent des billets de transport pour les récoltes à partir de n'importe quelle gare, des provinces de l'Atlantique jusqu'à Winnipeg. Il en coûte 15 dollars pour se rendre et 20 dollars pour revenir. Le confort des wagons est rudimentaire. Les travailleurs doivent s'entasser à quatre par compartiment et dormir sur des bancs faits de lattes de bois. Les retards, l'entassement et l'ébriété provoquent parfois des émeutes. Au cours des années 20, les sociétés ferroviaires obtiennent que des patrouilles de la Gendarmerie royale soient présentes à bord des wagons pour y maintenir l'ordre. Les travailleurs affectés aux récoltes se voient offrir le gîte et le couvert et gagnent de 1,75 dollar à 2,25 dollars par jour, pour des journées de 10 à 12 heures de travail pendant environ 2 semaines. Une équipe d'une vingtaine de manoeuvres se charge de battre le grain pour 2,00 dollars à 3,25 dollars par jour, plus le gîte et le couvert. Même si le voyage est rude et le travail épuisant, les convois permettent à un certain nombre de citoyens canadiens et britanniques de faire connaissance avec les Prairies. Plusieurs viendront s'y établir en permanence pour participer à la colonisation de l'Ouest (voirPEUPLEMENT DES TERRES). Cependant, l'effondrement du prix des céréales au cours des années 30 et les changements technologiques survenus dans les fermes mettront un terme aux trains de la moisson.