Hilda Ramacière | l'Encyclopédie Canadienne

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Hilda Ramacière

Hilda Ramacière (née Hildegard Weiland), travailleuse communautaire et bénévole (née le 7 novembre 1927 à Zizenhausen, Allemagne; décédée le 6 janvier 2010 à Montréal, Québec). Mme Ramacière s’est distinguée par son engagement social dans le quartier du Plateau Mont-Royal. Femme de tête et déterminée, elle incarne la fierté de la communauté immigrante de Montréal.
Hilda Ramaci\u00e8re
\u00a9 Marie-Josée Hudon. Toutes les \u0153uvres reproduites sont la propriété de l'artiste. Reproduite avec la permission du Musée des Grands Québécois.


Origines et arrivée au Canada

Hilda Ramacière est originaire du village de Zizenhausen, aujourd’hui une commune de la ville de Stockach en Allemagne. Elle immigre au Québec avec ses parents dans la foulée de la Deuxième Guerre mondiale. La famille Weiland s’installe dans le quartier du Plateau Mont-Royal à Montréal. Comme beaucoup d’immigrants d'origine allemande, les Weiland sont victimes de racisme et d'ostracisme, car tout ce qui se rattache à l'Allemagne, un pays ennemi, suscite alors un fort ressentiment au Canada (voir Immigration au Canada).

La vie dans le quartier du Plateau Mont-Royal

Devenue adulte, Hilda épouse Roberto Ramacieri dit Ramacière, le fils d’un immigrant italien. Le couple a trois filles. Femme de tête et déterminée, Hilda, va incarner la fierté de la communauté du Plateau Mont-Royal composée de petits immigrants ouvriers qui peinent à boucler leurs fins de mois. L'importance qu’Hilda attribue à cette communauté isolée et sans véritables revenus autres que la résilience, se cristallisera au fil du temps.

Les Ramacière, 8 frères et 3 sœurs, ont vécu dans 33 logements différents de la rue Berri, entre Duluth et Roy, sur le Plateau Mont-Royal. Les repas partagés avec les voisins, la porte toujours ouverte, le soutien chez les uns, le refuge chez les autres – telle était la vie sur la rue Berri à Montréal.

Au service de sa communauté

À partir des années 1970, Hilda Ramacière lutte aux côtés des citoyens de son quartier afin que la ville de Montréal abolisse la taxe sur l’eau. Elle s'engage activement dans divers organismes communautaires. Elle est bénévole au comptoir Olier, un organisme qui offre des services de première ligne, ainsi qu’à la Clinique juridique Saint-Louis.

En 1974, alors qu’un poste de conseiller à temps plein est disponible au Comité logement Saint-Louis (aujourd’hui Comité logement du Plateau Mont-Royal), un organisme venant en aide aux locataires immigrants et défavorisés de son quartier, elle se présente à l’entrevue d’embauche avec un curriculum vitae écrit à la main et dans un français rudimentaire; le français est sa troisième langue après l’allemand et l’anglais. Bien que peu scolarisée (elle avait tout au plus complété sa 7e année), l’organisme décide de lui donner sa chance et l'engage. Elle y travaillera plus de 35 ans et défendra le droit au logement (voir Logement et politique du logement).

Héritage

Ceux qui l’ont côtoyée diront d’elle qu’elle ne supportait pas l'injustice et les inégalités sociales dont sont victimes les moins bien nantis. En intégrant le Comité logement Saint-Louis, elle a trouvé sa véritable vocation dans la société québécoise. Elle a été souvent qualifiée de militante, mais détestait cette expression. Elle associait le militantisme aux idéologues pour qui, à son avis, la cause passait avant l’aide et le soutien. Hilda connaissait trop bien les besoins des gens qu'elle défendait : des gens qui n'avaient pas de voix. Elle a su leur donner la sienne.

Une plaque commémorative a été apposée à sa mémoire au 3e étage du Centre des Services communautaires du Monastère (4450, rue Saint-Hubert à Montréal), qui abrite une douzaine d’organismes communautaires dont le Comité logement du Plateau Mont-Royal. La salle commune a été nommée la Salle Hilda-Ramacière.

En septembre 2017, le parc De Bullion de l’arrondissement Plateau-Mont-Royal a été renommé parc Hilda-Ramacière par la Ville de Montréal.

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