Hôtel Le Reine Elizabeth | l'Encyclopédie Canadienne

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Hôtel Le Reine Elizabeth

À Montréal, le 15 mars 1958, a lieu l'ouverture du prestigieux hôtel Le Reine Elizabeth, suivie, un mois plus tard, les 15, 16 et 17 avril, d'un gala d'inauguration.

Hôtel Le Reine Elizabeth

À Montréal, le 15 mars 1958, a lieu l'ouverture du prestigieux hôtel Le Reine Elizabeth, suivie, un mois plus tard, les 15, 16 et 17 avril, d'un gala d'inauguration. Construit autour de la Gare Centrale, le complexe hôtelier devait masquer les « trous » laissés à la suite de la construction des rails de chemin de fer et faire partie d'un projet urbain très novateur pour l'époque, la Place Ville-Marie, située sur le boulevard Dochester (aujourd'hui boulevard René-Lévesque).

C'est l'architecte en chef du CN, George Drummond qui hérite de la conception et de la construction du projet. Le président du CN, Donald Gordon, en approuve les plans en 1953 et les travaux débutent officiellement le 23 juin 1954.

Fort de ses 160 piliers de béton destinés à assourdir le bruit et à amoindrir les vibrations des trains passant sous l'édifice, le complexe hôtelier abritera 1200 chambres réparties dans le bâtiment en forme de L. C'est l'un des premiers hôtels en Amérique du Nord à utiliser des escaliers roulants et à offrir la climatisation et des téléphones privés dans chaque chambre.

En novembre 1954, D. Gordon annonce que le nom de l'hôtel sera « Le Reine Elizabeth » ce qui entraîne une série de controverses et de manifestations, les militants exigeant un « nom français pour un Montréal français ». En 1955, la Ville de Montréal reçoit une pétition de plus de 250 000 signatures réclamant que l'hôtel soit nommé Château Maisonneuve en l'honneur du fondateur de Montréal, Paul de Chomedy de MAISONNEUVE. Mais rien n'y fait, malgré le mouvement public d'indignation et les interventions du maire Jean Drapeau et de nombre des conseillers de la Ville de Montréal. Une effigie de D. Gordon sera même brûlée au cours d'une manifestation. Malgré toutes ces revendications, D. Gordon reste sur ses positions et annonce que l'hôtel sera nommé en l'honneur de la reine Élisabeth, qui accéda au trône en 1952. Cette intransigeance sera perçue par les nationalistes québécois comme un manque de respect et de reconnaissance et laissera un goût très amer chez les francophones. Le 15 mars 1958, l'hôtel ouvre officiellement ses portes et ses premiers invités sont monsieur et madame Charles Morel, de Baie-Comeau, qui viennent y célébrer leur 20e anniversaire de mariage. Un mois plus tard, le gala d'ouverture, s'étirant sur trois jours, reçoit une panoplie d'invités et de célébrités de Hollywood (ce qui ravive la rancœur des francophones). Guy Lombardo et son orchestre y assurent l'ambiance musicale.

Tout au long des années qui suivront, l'hôtel Le Reine Elizabeth verra défiler des personnalités toutes plus célèbres les unes que les autres. Fidel Castro sera le premier chef d'État à y séjourner, le 27 avril 1959. Puis, la reine Élisabeth viendra y faire un saut pour une première et très rapide visite, le 25 juin 1959. Au cours de l'Expo 67, plus de 20 personnalités politiques y séjourneront, dont la reine Élisabeth et Charles de Gaulle.

En 1969, John Lennon et Yoko Ono s'y installeront pendant une semaine à l'occasion de leur célèbre « bed-in pour la paix ». Lennon y écrira et enregistrera son hymne à la paix « Give Peace a Chance ». En 1970, un autre événement - à caractère tragique cette fois - secouera Le Reine Elizabeth lorsque Robert BOURASSA et quelques membres du gouvernement y trouveront refuge pendant la CRISE D'OCTOBRE, et ce, à l'insu de toute la population.

Le Reine Elizabeth abrite aussi le très célèbre restaurant Beaver Club - un incontournable de renommée internationale en matière de gastronomie - ainsi qu'une magnifique salle de bal qui a entendu, chaque 31 décembre, résonner le décompte de la nouvelle année au grand plaisir des chics invités.

En janvier 1988, le groupe Canadian Pacific Hotel Corp. acquiert Le Reine Elizabeth, qui devient, l'année suivante, le groupe Fairmont. En 2003, on investit 30 millions de dollars dans des travaux de rénovation, notamment afin de rafraîchir le lobby de l'hôtel et le restaurant Beaver Club.

En avril 2008, l'hôtel célèbre son 50e anniversaire en présentant une galerie de photographies, témoignage éloquent de son célèbre parcours historique. De plus, les chefs en résidence inventent une truffe au chocolat pour marquer cet anniversaire ainsi qu'une infusion de thé toute spéciale et une nouvelle recette de martini.