Immigration économique au Canada | l'Encyclopédie Canadienne

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Immigration économique au Canada

La prospérité actuelle et future du Canada dépend du recrutement d’immigrants. Les nouveaux arrivants comblent les lacunes dans la population active du Canada, ils créent de nouvelles entreprises, et ils investissent dans l’économie canadienne. Les immigrants économiques peuvent être des employés ou des employeurs. Ils deviennent pour la plupart des résidents permanents lorsqu’ils immigrent au Canada. Ce groupe n’inclut pas les nombreux travailleurs étrangers temporaires qui contribuent à l’économie canadienne. (Voir aussi Immigration au Canada.)

Les immigrants économiques apportent du talent, de l’innovation, des membres de famille, et des investissements financiers au Canada. Ils enrichissent également la culture, le patrimoine, et les opportunités du pays. Le progrès technologique, la productivité, et la croissance économique profitent tous de ces nouveaux arrivants. Des études démontrent que les nouveaux arrivants n’ont que peu ou pas d’effets négatifs sur le salaire des autres travailleurs canadiens.

Selon le recensement de 2021, 1,3 million d’immigrants se sont installés au Canada entre 2016 et 2021. Le recensement identifie 748 120 immigrants économiques vivant au Canada sur le total de 1,3 million.

Photo des documents de résidence permanente

Contexte

La Loi sur l’immigration et la protection des réfugiés de 2001 énonce les objectifs du Parlement quant à la politique d’immigration du Canada. De manière générale, celle-ci vise à « soutenir le développement d’une économie canadienne forte et prospère ». Dans cette vision, « les bénéfices de l’immigration sont partagés dans toutes les régions du Canada. » Le gouvernement fédéral supervise la politique d’immigration, principalement par l’entremise d’Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada (IRCC). Ce ministère fixe les objectifs du nombre de nouveaux arrivants et les révise chaque année à l’automne. L’IRCC consulte les différentes industries, les provinces et territoires, les fournisseurs de services d’établissement, et d’autres partenaires. (Voir aussi Politique d’immigration québécoise.)

L’immigration économique permet au Canada d’assurer la croissance de sa population générale et de sa population active. La population canadienne est vieillissante et elle connaît un faible taux de fécondité (c’est-à-dire le nombre d’enfants nés par femme). Selon le recensement de 2021, environ un Canadien sur quatre est identifié comme étant né à l’étranger, ce qui représente le plus haut taux parmi les pays du G7 (voir Canada et le G7 (Groupe des sept)). De 2016 à 2021, la population du Canada augmente de 5,4 %, et les immigrants représentent environ 71,1 % de cette augmentation. D’ici 2040, les immigrants seront probablement responsables de la totalité de la croissance démographique du Canada ou presque. Les immigrants économiques sont généralement plus jeunes que la population née au Canada. Pour cette raison, l’immigration économique atténue le vieillissement de la population active canadienne. En 1971, le Canada comptait 6,6 personnes en âge de travailler pour chaque personne âgée. En 2012, ce nombre est tombé à 4,2, et on prévoit qu’il sera à 2,0 d’ici 2036, lorsque 5 millions de Canadiens prendront leur retraite.

Sur le marché mondial, le Canada n’est pas le seul pays à vouloir attirer de nouveaux talents. D’autres pays industrialisés, comme les États-Unis, cherchent également des immigrants qualifiés. Il en va de même pour les marchés émergents comme le Brésil et l’Inde. En 2005, 22 % des pays avaient adopté des politiques visant à accueillir rapidement les immigrants hautement qualifiés. En 2015, cette proportion a doublé à 44 %.

Comment le Canada sélectionne-t-il ses immigrants?

L’immigration économique est l’une des nombreuses catégories d’immigration au pays. Bien qu’elle mène à une résidence permanente, elle se distingue de la réunification des familles, du statut de réfugié, et de la protection humanitaire. Avant de déménager au Canada et de décrocher un emploi, les immigrants doivent demander un visa de résident permanent auprès d’IRCC. Le Canada utilise un système de points pour sélectionner les travailleurs immigrants. Ce système accorde la priorité au capital humain, à l’éducation au Canada, et aux offres d’emploi.

Le gouvernement du Canada introduit son premier système de points en 1967. (Voir Immigration au Canada). Le système est mis à jour en 1993 après qu’un arriéré massif de demandes entraîne un temps d’attente de plus de cinq ans.

En 2015, le gouvernement met sur pied le système électronique Entrée express, qui accélère le processus pour les immigrants qualifiés qui ont de l’expérience de travail au Canada ou ont un emploi réservé. Ce système fait de plus en plus appel aux travailleurs temporaires et aux étudiants internationaux déjà au pays (voir Programmes des travailleurs étrangers temporaires du Canada). Le système Entrée express offre trois voies principales aux travailleurs hautement qualifiés qui désirent immigrer au Canada. (Parmi les travailleurs hautement qualifiés, on trouve par exemple les médecins, les programmeurs, et les architectes.)

Programme

Personnes concernées

Programme des travailleurs qualifiés (fédéral)

Travailleurs qualifiés ayant de l’expérience de travail à l’étranger et qui désirent immigrer définitivement au Canada.

Programme des travailleurs de métiers spécialisés (fédéral)

Travailleurs qualifiés qui souhaitent devenir des résidents permanents.

Catégorie de l’expérience canadienne

Travailleurs qualifiés qui ont de l’expérience de travail au Canada et qui souhaitent devenir des résidents permanents.


Les aspirants immigrants doivent remplir leur demande pour faire partie d’un bassin de candidats souhaitant s’installer au Canada. Le système de points d’Entrée express se base sur de nombreux facteurs pour classer ces demandes. Il tient notamment compte des compétences, de l’expérience de travail, des aptitudes linguistiques, et de la formation. Le système peut aussi attribuer des points pour d’autres facteurs, comme le fait d’avoir une offre d’emploi, ou d’avoir un frère ou une sœur vivant au Canada. L’IRCC donne priorité à ces facteurs puisqu’ils augmentent potentiellement les chances pour un immigrant de s’intégrer rapidement à la société canadienne et de contribuer à l’économie. L’IRCC délivre ensuite un certain nombre de visas à ceux qui ont été sélectionnés pour déménager au Canada. Ce nombre dépend des objectifs annuels prédéterminés.

Possibilités et défis

Bien des gens considèrent Entrée express comme étant un processus plus objectif que les systèmes de gestion de migration d’autres pays, puisqu’il se base sur des caractéristiques observables. Le système Entrée express remplace l’ancien système du « premier arrivé, premier servi », qui a frustré de nombreuses personnes. Cet ancien système était moins prévisible, et accélérait ou ralentissait les admissions en fonction de l’économie. Les défenseurs du système de points actuel affirment qu’il est exempt de préjugés. Ils soulignent le fait que l’origine ethnique et le pays d’origine d’une personne ne jouent aucun rôle dans le processus de sélection.

Néanmoins, les chercheurs relèvent plusieurs enjeux d’équité et de justice liés au système Entrée express et au système de points.

Tout d’abord, le fait d’être sélectionné ne garantit pas un emploi. Le Canada accueille plus d’immigrants hautement qualifiés qu’il ne peut en intégrer sur le marché du travail. L’une des principales causes de cet écart est que le Canada ne reconnaît pas un grand nombre de diplômes obtenus à l’étranger. Ceci est particulièrement vrai dans les domaines de la médecine (générale, dentaire, et vétérinaire). Lorsqu’ils font face à ce problème, les nouveaux arrivants sont incapables de mettre en pratique les compétences et l’éducation pour lesquelles ils ont été sélectionnés. Ils doivent soit se trouver un autre travail ou retourner aux études. Un bon nombre d’entre eux se tournent donc vers des « emplois de survie », et ils ne parviennent pas à s’épanouir sur le plan personnel ou professionnel au Canada. La maîtrise de l’une ou l’autre des langues officielles du Canada peut également constituer un obstacle distinct ou supplémentaire à l’utilisation de leurs compétences au Canada. Parfois, les immigrants peuvent sembler moins qualifiés que la population générale, mais cet écart se réduit avec le temps lorsque leur maîtrise de l’anglais ou du français s’améliore.

Ensuite, le processus d’immigration nécessite beaucoup de temps et d’argent. Les délais de traitement des demandes sont encore très longs, et les frais d’administration sont des obstacles pour bien des gens. De plus, ces frais sont non remboursables et n’offrent aucune garantie de réussite.

Finalement, en vertu d’une politique d’inadmissibilité pour des raisons médicales, l’IRCC refuse certains candidats en raison de leurs problèmes de santé ou de ceux de leurs enfants. Cette politique est vivement critiquée comme étant discriminatoire et capacitiste.

Mots clés : Immigration économique

Capital humain

L’expérience, les compétences et l’éducation d’individus représentées sous la forme d’une ressource économique.

Pays du G7

L’Allemagne, le Canada, les États‑Unis, la France, l’Italie, le Japon et le Royaume‑Uni, c’est‑à‑dire les sept pays ayant les économies les plus industrialisées.

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