Musiciens autochtones d'influence au Canada | l'Encyclopédie Canadienne

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Musiciens autochtones d'influence au Canada

La musique divertit et apaise, mais elle peut également éduquer et provoquer. Ces artistes talentueux comptent parmi les nombreux musiciens et musiciennes autochtones populaires du Canada. Leurs œuvres célèbrent les cultures autochtones et mettent en lumière d’importants enjeux concernant les peuples autochtones du Canada.

1. Buffy Sainte-Marie (née le 20 février 1941; Crie)

Le premier album de Buffy Sainte-Marie, It’s My Way !, remporte le prix de la meilleure nouvelle artiste du magazine Billboard en 1964. Le chanteur folk Donavon reprend la chanson Universal Soldier de l’album et connaît un succès international. Buffy Sainte-Marie lance d’autres albums par la suite et se produit dans le monde entier. Des icônes de la musique comme Elvis Presley, Barbra Streisand, et Glen Campbell enregistrent ses chansons. La chanson Up Where We Belong écrite par Buffy Sainte-Marie, Jack Nitzsche, et Will Jennings remporte un Oscar en 1982.

En 1976, Buffy Sainte-Marie enregistre Starwalker, qui mélange la musique autochtone et la musique pop dans ce qu’elle appelle du « rock pow-wow ». Ceci marque le début de son utilisation de la musique pour célébrer la culture autochtone et augmenter son travail en éducation et en activisme social.

2. Willie Dunn (né le 14 août 1941; décédé le 5 août 2013; Micmac)

Willie Dunn se produit dans des festivals de musique folk au cours des années 1960 et 1970 avec ses compositions qui parlent des cultures et des préoccupations autochtones. Willie Dunn enregistre six albums et écrit de la musique pour la radio, la télévision, et les films. Sa chanson la plus populaire est I Pity the Country, un portrait dévastateur du colonialisme et du prix que les peuples autochtones ont eu à payer.

En 1968, Willie Dunn devient le premier réalisateur autochtone de l’Office national du film avec la sortie de The Ballad of Crowfoot. Il réalise par la suite deux autres films de l’ONF : These Are My People et The Other Side of the Ledger: An Indian View of the Hudson’s Bay Company.


3. Robbie Robertson (né le 5 juillet 1943; Mohawk)

Alors qu’il est adolescent, Robbie Robertson fait des tournées avec le groupe The Hawks, groupe de la légende du rock’n’roll Ronnie Hawkins. En 1968, le groupe The Hawks devient The Band, avec Robbie Robertson en tant que guitariste et auteur-compositeur principal. Il compose plusieurs chansons à succès, incluant The Weight, The Night They Drove Old Dixie Down, et Up on Cripple Creek. Robbie Robertson devient également un guitariste et producteur de sessions respecté.

Après la séparation du groupe The Band en 1976, Robbie Robertson compose de la musique de film. Ses enregistrements, comme l’album Music for the Native Americans, et des chansons comme Showdown at Big Sky et Somewhere Down the Crazy River explorent les thèmes autochtones.

Robbie Robertson

4. Tom Jackson (né le 27 octobre 1948; Métis)

Au cours des années 1960 et 1970, la voix riche de baryton de Tom Jackson divertit le public dans les cafés et les festivals à travers le Canada. Ses chansons originales explorent une gamme d’intérêts qui incluent les préoccupations autochtones. Son premier d’une douzaine d’albums de country rock à succès No Regrets est lancé en 1994. Tom Jackson devient également dramaturge et acteur reconnu.

Il utilise sa musique pour son activisme social; il attire l’attention sur la faim, la pauvreté, et la santé mentale. À partir de 1988, son Huron Carole Benefit Concert Series Christmas Tour annuel fait voyager des artistes d’un océan à l’autre pour recueillir des fonds pour divers enjeux. Son Dreamcatcher Tour attire l’attention sur les suicides chez les jeunes autochtones.

Tom Jackson

5. Susan Aglukark (née le 27 janvier 1967; Inuite)

L’album de 1995 de Susan Aglukark, The Child, contient la chanson O Siem qui devient le premier succès international d’un artiste inuit. Susan Aglukark croit profondément en l’efficacité des arts pour promouvoir et protéger les cultures autochtones. Elle enregistre un bon nombre d’albums et elle a à son actif de nombreuses chansons à succès qui combinent des thèmes pop autochtones et traditionnels, incluant Hina Na Ho.

Son activisme politique comprend une déclaration publique lors d’une audience, en 2018, pour les femmes et filles autochtones disparues et assassinées, où Susan Aglukark identifie l’homme qui l’a agressée sexuellement lorsqu’elle était enfant. Elle est également cofondatrice de la Aboriginal Literacy Initiative, et a créé le Arctic Rose Fund pour lutter contre la faim dans les communautés du Nord. (Voir aussi Nourriture traditionnelle au Canada.)

Aglukark, Susan

6. Tanya Tagaq (née le 5 mai; Inuite)

Tanya Tagaq est une survivante des pensionnats indiens qui, au début de sa vingtaine, a entendu des enregistrements de chants de gorge inuits. Son premier album, Sinaa, lancé en 2005, combine le chant de gorge avec la musique électronique occidentale, le rock et la musique punk. Le succès de cet album lui vaut un Canadian Aboriginal Music Award (maintenant les Indigenous Music Awards) pour la meilleure artiste féminine.

Tanya Tagaq sort ensuite d’autres albums à succès, y compris Animism, qui remporte un Prix Polaris en 2014. Elle se produit également à travers le Canada et les États-Unis, elle aide à créer des documentaires, et elle publie un roman, Split Tooth (2018; trad. Croc fendu, 2020). Ses collaborations et son travail avec des musiciens aussi divers que le rapper canadien Shad, la chanteuse-compositrice islandaise Björk, et l’Orchestre symphonique de Winnipeg, lui valent, à elle et à la musique inuite, une reconnaissance internationale.

Tanya Tagaq Gillis

7. Jeremy Dutcher (né le 8 novembre 1990; Wolastoqiyik, Première Nation de Tobique)

Jeremy Dutcher est un compositeur, un chanteur, et un musicologue, qui se consacre à la protection et la célébration des Wolastoqiyik et leur langue. En 2018, son album Wolastoqiyik Lintuwakonawa combine de vieux enregistrements de musique wolastoqiyik sur cylindres de cire avec ses propres nouvelles compositions, toutes chantées dans la langue wolastoqiyik. Il remporte un Prix Polaris en musique et un prix Juno.

Comme il n’y a seulement qu’une centaine de personnes qui parlent couramment la langue wolastoqiyik, Jeremy Dutcher croit qu’il est essentiel d’utiliser la musique autrefois interdite par le gouvernement afin de préserver la mémoire et de promouvoir le message sur ce qui reste vital pour la prochaine génération. (Voir aussi Langues autochtones au Canada.)


8. Leela Gilday (née en 1974; Dénée)

Leela Gilday grandit à Yellowknife et obtient un baccalauréat en musique à l’Université de l’Alberta en 1997. Ses compositions parlent de son amour pour le Nord et son environnement escarpé, ainsi que de la résilience de ceux qui y vivent. Pendant plus de 20 ans, elle et son groupe effectuent des tournées au Canada et un peu partout dans le monde où le public est captivé par sa voix puissante et ses performances remplies d’âme. Ses nombreux albums combinent les traditions et la langue dénée avec de la pop et du blues contemporains occidentaux. En 2021, Leela Gilday remporte un prix Juno pour l’artiste autochtone de l’année.


9. JB The First Lady (Jerilynn Snuxyaltwa Webster) (née le 12 mars 1984; Nations Nuxalk et Onondaga)

Née à Mooosejaw, mais éventuellement déménagée à Vancouver, Jerilynn Snuxyaltwa Webster adopte le nom de scène JB The First Lady. Elle atteint un succès national en tant que chanteuse hip-hop, beat-boxer, compositrice, artiste de la parole, et danseuse. Pendant plus d’une décennie, ses albums et ses puissantes performances présentent des paroles et des messages d’une honnêteté indéfectible. Ils abordent les défis intergénérationnels causés par un racisme et une misogynie systémiques de longue date. JB The First Lady transmet une perspective féminine autoritaire à sa musique et à son activisme social, elle s’implique dans le mouvement Idle No More, et est maîtresse de cérémonie lors de manifestations réclamant justice pour les peuples autochtones.


10. MJ Dandeneau (né le 5 avril 1980; Métisse, francophone et Anichinabée)

Marie-Josée Dandeneau est une bassiste accomplie dont la musique s’inspire de son héritage. Elle se produit partout dans le monde, est reconnue à l’échelle nationale et remporte des prix aux Juno, au Western Canadian Music, et au Canadian Folk Music. En 2019, Marie-Josée Dandeneau reçoit le prix Indigenous Full Circle, l’un des prix artistiques du Conseil des arts du Manitoba.

L’entreprise de Marie-Josée Dandeneau, MJ Entertainment Canada Inc., lui permet également de travailler comme imprésario, productrice et compositrice. Elle a travaillé comme conceptrice sonore et compositrice pour plusieurs productions de comédies musicales, incluant Bitter Girls, Torn Through Time, Tiny Treasure, Both Alike in Dignity !, et bien d’autres. Marie-Josée Dandeneau travaille avec l’Office National du film pour créer des trames sonores et des musiques de film.