Leduc, Jacques | l'Encyclopédie Canadienne

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Leduc, Jacques

Jacques Leduc, réalisateur et caméraman (Montréal, 25 nov. 1941). Rédacteur et critique à la revue Objectif de 1961 à 1967, il entre à la même époque à l'OFFICE NATIONAL DU FILM (ONF). Il travaille derrière la caméra jusqu'en 1967 et passe ensuite à la réalisation.

Leduc, Jacques

Jacques Leduc, réalisateur et caméraman (Montréal, 25 nov. 1941). Rédacteur et critique à la revue Objectif de 1961 à 1967, il entre à la même époque à l'OFFICE NATIONAL DU FILM (ONF). Il travaille derrière la caméra jusqu'en 1967 et passe ensuite à la réalisation. Son premier grand film, On est loin du soleil (1970), basé sur la vie du FRÈRE ANDRÉ, marque fort bien son style de fiction : structure complexe, dédramatisation, sensibilité détournée. Il récidive avec Tendresse ordinaire (1973) qui va plus loin dans la recherche de la quotidienneté. Dans les cinq années qui suivent, il produit une série de huit documentaires, Chronique de la vie quotidienne, qui prend l'envers de ses propositions initiales en allant chercher dans le quotidien, par le direct, les éléments qui, recomposés, y forment une fiction. Il renouvelle ainsi la démarche du direct traditionnel canadien. Albédo (1982) prolonge tout en la transformant sa double démarche. Son esthétique du film monté en réseaux s'y matérialise dans une oeuvre où s'enchevêtrent réalité et fiction. Le Dernier Glacier (1984, coréalisation : Roger Frappier), qui porte sur la fermeture de la ville minière de Schefferville, présente la même esthétique. Dans ses films suivants, Notes sur l'arrière-saison (1986) et Le Temps des cigales (1987), dont il utilise certaines séquences pour produire un film plus long Charade chinoise (1987), Leduc propose une réflexion sur le documentaire, la société québécoise, le militantisme politique, le désengagement et le rôle des femmes. Cela l'amène à la réalisation de Trois pommes à côté du sommeil (1998) où il renoue totalement avec la fiction en traitant des désillusions et des interrogations d'un homme en pleine quarantaine. En 1990, alors que la situation interne de l'ONF se corse, il décide avec courage de quitter l'organisme et de devenir pigiste. Après un téléfilm quelconque, L'Enfant sur le lac (1991), et le sketch « La Toile du temps » du film Montréal vu par... (1991), il réalise un film personnel tiré du roman de Danièle Sallenave, La Vie fantôme (1992) sur l'amour passionné entre un homme marié et une femme beaucoup plus jeune. En 1997, il effectue un retour remarqué à la réalisation avec L'Âge de braise, une coproduction mettant en vedette la grande actrice française Annie Girardot qui y livre une performance exceptionnelle. En s'intéressant aux derniers mois de la vie d'une femme qui met de l'ordre dans ses souvenirs, Leduc retourne vers des sujets intimes, peu spectaculaires, qu'il développe dans une écriture qui mise surtout sur l'atmosphère. Depuis 1990, entre ses propres réalisations, il travaille beaucoup avec d'autres réalisateurs à titre de chef opérateur.

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