James Francis “Stocky” Edwards | l'Encyclopédie Canadienne

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James Francis “Stocky” Edwards

James Francis « Stocky » Edwards, pilote de chasse et de bombardier et as de l’aviation (né le 5 juin 1921 à Nokomis, en Saskatchewan; décédé le 14 mai à Comox, en Colombie-Britannique). On a attribué à James Francis Edwards l’abatage de quelque 19 aéronefs ennemis (plus 7 autres considérés comme probablement de sa main) pendant la Deuxième Guerre mondiale. Il a également détruit 12 aéronefs et environ 200 véhicules au sol. Ses victoires sont vraisemblablement plus nombreuses, mais James Francis Edwards ne se préoccupait pas de les recenser. Au cours de sa carrière, il a participé aux campagnes en Afrique du Nord, en Italie et dans le nord-ouest de l’Europe, ce qui est fort rare pour un pilote allié. Jusqu’à sa mort, James Francis Edwards a vraisemblablement été le meilleur pilote de chasse de tout le Commonwealth.

Premières années et éducation

À sa naissance, James Francis Edwards rejoint une fratrie de quatre garçons et deux filles dans les prairies canadiennes. Après avoir perdu leur demeure dans la foulée de la crise économique des années 1930, la famille déménage près de Battleford, afin que le père puisse trouver du travail. Le jeune Edwards, lui, travaille à la ferme de son oncle, en plus de chasser l’oiseau sauvage. Fort d’une vision parfaite, il devient rapidement un tireur expert et apprend à tirer au-devant de ses cibles pour les toucher à coup sûr. Cette technique, il l’utilisera plus tard avec grand succès comme pilote de chasse.

James Francis Edwards excelle au hockey, qu’il joue au St. Thomas College, à North Battleford. Lorsqu’il obtient son diplôme en 1940, on lui offre une bourse d’études à l’Université Gonzaga de Spokane, dans l’État de Washington, ainsi que la chance de participer au camp de recrutement des Blackhawks de Chicago. Le jeune diplômé, toutefois, refuse ces offres; il rejoint plutôt les rangs de l’Aviation royale canadienne (ARC).

Deuxième Guerre mondiale

James Francis Edwards s’enrôle dans l’ARC en juin 1940 et termine sa formation de base au vol au début de 1941. En juillet, il est posté dans une unité d’entraînement opérationnel en Angleterre dans le but de devenir pilote de chasse. En janvier 1942, James Francis Edwards est promu au rang de sergent-chef et affecté au 94e Escadron de l’Aviation royale canadienne (ARC) en Égypte, qui pilote des avions de chasse américains de type Curtiss Kittyhawk. Sa première mission, le 23 mars, consiste à escorter des avions Boston à l’aérodrome allemand de Martuba, en Libye. C’est ce jour-là qu’il obtient sa première victoire aérienne, en abattant un Messerschmitt Bf 109.

Le saviez-vous?
Le Curtiss Kittyhawk I était un chasseur et un bombardier américain monomoteur et monoplace qui a servi dans 28 forces aériennes alliées sur plusieurs fronts de bataille. Bien que certains aéronefs allemands et italiens le surpassaient en matière de performance, le Curtiss Kittyhawk a joué un rôle important au début de la guerre, parce qu’il était durable, fiable et disponible en grand nombre.


Le 94e Escadron ayant essuyé de lourdes pertes, il est soustrait des opérations militaires en mai 1942; James Francis Edwards est donc affecté au 260e Escadron. Lors de sa première mission, il endommage lourdement un Bf 109, avant d’en abattre un à sa deuxième mission. Cet été-là, le pilote est promu aux deux rangs d’adjudant et, en août, passe au rang de sous-lieutenant d’aviation. Peu après, il détruit six autres aéronefs en territoire ennemi. En décembre, il est promu lieutenant d’aviation, avec une promotion simultanée au grade de capitaine d’aviation. James Francis Edwards et ses collègues pilotes volent ensuite en appui à la 8e Armée du maréchal Bernard Montgomery, qui s’affaire à repousser l’Afrika Korps du maréchal Erwin Rommel dans le désert occidental, de l’Égypte à la Tunisie, et hors d’Afrique du Nord.

En février 1944, James Francis Edwards fournit un soutien aérien pour les débarquements alliés à Anzio, en Italie. Aux commandes de Spitfires, il abat au moins trois avions de chasse allemands. Edwards est promu commandant d’aviation en mars et prend le commandement du 274e escadron. Il est ensuite envoyé en Angleterre pour appuyer les débarquements du jour J, le 6 juin 1944. En avril 1945, Edwards est promu lieutenant-colonel et prend le commandement de la 127e Escadre de l’ARC, qui comprend quatre escadrons de Spitfire. Dans les derniers jours de la guerre, il endommage trois autres appareils en Allemagne. Au total, James Francis Edwards a effectué 373 missions de combat et a été l’as canadien ayant abattu le plus grand nombre d’appareils dans le désert occidental.

James Francis Edwards était connu sous le nom « Eddie » pendant la guerre et n’a été surnommé « Stocky » que beaucoup plus tard, en l’honneur de sa force morale. Il a reçu ce surnom pendant son entraînement, même s’il était maigre dans sa jeunesse et que certains de ses camarades de vol le décrivaient comme un « poids plume ».

Après la guerre

James Francis Edwards reste dans l’ARC après la guerre et, comme plusieurs autres, subit une rétrogradation, dans son cas au rang de capitaine d’aviation. Il épouse Norma Hatcher en 1946 et de leur union naissent deux filles. Norma décède de la polio peu de temps après. Edwards épouse ensuite Alice « Toni » Antonio en 1951; ils ont une fille et un fils. Au cours de sa carrière d’après-guerre, James Francis Edwards pilote plusieurs types de jets – Vampires, Sabres (F-86) et Canucks (CF-100) – au Canada et outre-mer. En 1951, il commande le 430e Escadron à North Bay, en Ontario; il s’agit du premier escadron de F-86 Sabre de l’ARC. Un an plus tard, il est promu lieutenant-colonel (pour la deuxième fois) et affecté en France, où il commande la 2e Escadre de l’ARC, composée d’un escadron de jets Sabre.

En 1955, James Francis Edwards revient au Canada, fréquente le collège d’état-major et est affecté à des postes de défense aérienne américains et canadiens. En 1966, il retourne à Colorado Springs, au Colorado, en tant qu’officier chargé des plans pour le Commandement de la défense aérospatiale (aérienne à l’époque) de l’Amérique du Nord (NORAD). Sa dernière affectation est celle de commandant de la station radar de Baldy Hughes, en Colombie-Britannique. James Francis Edwards reste dans les forces armées pendant leur unification en 1968 et prend sa retraite en 1972 en tant que lieutenant-colonel des Forces canadiennes. Pendant sa retraite à Comox, sur l’île de Vancouver, il se passionne pour la préservation des zones humides.

Honneurs et prix

  • Médaille du service distingué dans l’Aviation (1943)
  • Croix (1943) et barre (1944) du service distingué dans l’Aviation
  • Médailles de campagne et de service de la Deuxième Guerre mondiale :
    • Étoile de 1939-1945
    • Étoile d’Afrique, avec barrette Afrique du Nord 1942-1943
    • Étoile d’Italie
    • Étoile France-Allemagne
    • Médaille de la défense
    • Médaille canadienne du volontaire 1939-1945, avec barrette de service outre-mer
    • Médaille de guerre 1939-1945, avec feuille de chêne bronze (signifiant une citation à l’ordre du jour)
  • Décoration des Forces canadiennes (1952) et première barrette (1962)
  • Membre de l’Ordre du Canada (2004)
  • Nommé au palmarès des « 100 Canadiens les plus influents en aviation » (2009)
  • Médaille de jubilé de diamant de la reine Elizabeth II (2012)
  • Intronisé, Panthéon de l’aviation canadienne (2013)
  • Chevalier, Ordre national de la Légion d’honneur (2014)
  • Mention élogieuse, ministre des Anciens Combattants (2014)

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