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John Oswald

John (Anthony) Oswald. Compositeur, saxophoniste, producteur de disques, danseur, auteur (Kitchener, Ont., 30 mai 1953). Il eut pour professeurs R. Murray Schafer et Barry Truax (Université Simon Fraser), et David Rosenboom, Casey Sokol, Richard Teitelbaum et James Tenney (Université York).

John (Anthony) Oswald. Compositeur, saxophoniste, producteur de disques, danseur, auteur (Kitchener, Ont., 30 mai 1953). Il eut pour professeurs R. Murray Schafer et Barry Truax (Université Simon Fraser), et David Rosenboom, Casey Sokol, Richard Teitelbaum et James Tenney (Université York). Oswald se fit d'abord remarquer plusieurs fois au milieu des années 1970 à la Music Gallery, associé à Pitch (créé en 1976 avec Marvin Green et qui monta divers spectacles se déroulant dans une obscurité totale), au Glass Orchestra, à la New Music Co-op et à Musicworks (dont il fut le fondateur et parfois le rédacteur en chef). Oswald s'est produit à travers le Canada et aux États-Unis comme saxophoniste alto, en solo ou avec d'autres improvisateurs. En 1978, il enregistra Improvised (Music Gallery Editions MGE-12) avec le guitariste amér. Henry Kaiser; en 1979, ce fut l'album Moose and Salmon (Music Gallery Editions MGE-30), avec Kaiser et le trompettiste japonais Toshinori Kondo, suivi en 1981 d'un album solo, Alto Sax, chez Metalanguage. Avec son style souvent sauvagement expressif, Oswald ne doit généralement rien à ses prédécesseurs. On peut l'entendre sur d'autres albums de Kaiser et sur des enregistrements d'Alfred Harth et M+M. Oswald dirigea aussi Pool - séances d'improvisation collective qui débutèrent à la Gallery en 1979, puis se déroulèrent chaque semaine à la Cameron Public House (1982-88).

Dans le domaine de la danse, il a écrit de la musique (sur bande principalement) pour Dancemakers, Tangente, Toronto Independent Dance Enterprise et North American Experience de Bill Coleman (les ballets de longue durée Shane, 1987; Baryshnikov, 1987; Zorro, 1989) et pour plusieurs chorégraphes, dont Jennifer Mascall (Parade, 1986; Elle, 1989), Paula Ravitz et Denise Fujiwara (Skindling Shades, 1987; oeuvre rebaptisée Spontaneous Combustion), Fujiwara (Loud Colors, 1990), Holly Small (Wounded, 1988; Small Attack, 1990), Bill Douglas (Anima, 1990) et James Kudelka (Case of Death, 1991). Comme accompagnateur ou danseur, il a participé à des spectacles de Fujiwara, Small, Danceworks et de North American Experience, entre autres.

En 1980, Oswald créa le Mystery Tapes Laboratory : après avoir préparé des collages (musique, bruitages), il en distribuait les cassettes, parfaitement anonymes. En 1987, renversant le concept, il enregistra Plunderphonics, quatre versions « saccagées » du Sacre du printemps et d'enregistrements de Count Basie, Dolly Parton et Elvis Presley, après échantillonnage et collage en studio. Une version CD parue en 1989, enrichie de 20 autres « saccages » auxquels Oswald se livra sur la musique des Beatles, de Glenn Gould (Variations Goldberg) et de Michael Jackson (entre autres), sans épargner Liszt, Webern, Verdi ni Beethoven. Les originaux étaient scrupuleusement identifiés, et les enregistrements cédés gratuitement aux musiciens, critiques, bibliothèques, etc. On considéra pourtant qu'Oswald contrevenait à la législation canadienne sur les droits d'auteur. Il fut mis en demeure de céder bandes et exemplaires en sa possession à la CRIA, qui les fit détruire en 1990. Par la suite, et non sans ironie, la maison de disques amér. Elektra, désirant fêter dignement son 40e anniversaire, commanda à Oswald le « saccage » de son catalogue, ce qui donna un autre CD, Rubáiyát Plunderphonics (Elektra PRCD-8247, paru en 1991. Il a reçu aussi des commandes d'Arraymusic (Slide Whistles, 1976; Acupuncture, 1991) et du quatuor Kronos, et écrit de la musique pour RectoVerso, une compagnie théâtrale de Matane, Québec. Selon Oswald lui-même, le résultat de sa première commande pour Kronos, Spectre (1990), est « [destiné] à un quatuor à cordes s'exprimant par gestes, [c'est] l'évocation magnétique d'un orchestre de 1001 instruments à cordes ». Une seconde oeuvre, à base de quatuors de Beethoven « modifiés », fut créée partiellement en 1991.

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