Macdonald, John Sandfield | l'Encyclopédie Canadienne

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Macdonald, John Sandfield

De 1849 à 1851, Sandfield est le solliciteur général de Robert BALDWIN pour le Canada-Ouest.

Macdonald, John Sandfield

 John Sandfield Macdonald, avocat, homme politique et premier ministre de l'Ontario de 1867 à 1872 (St. Raphael, Haut-Canada, 12 déc. 1812 -- Cornwall, Ont., 1er juin 1872). « Sandfield » est le deuxième nom de famille des Macdonald, originaires des Highlands écossais. Après de brèves études, Sandfield est stagiaire auprès de A. McLean et de W.A. Draper, d'éminents conservateurs. Admis au barreau en 1840, il ouvre son propre cabinet à Cornwall. L'année suivante, les conservateurs le désignent pour représenter la circonscription de Glengarry et il siège, après sa victoire électorale, à la première Assemblée de la PROVINCE DU CANADA (Canada-Uni). Il est le seul à avoir siégé dans les huit parlements du Canada-Uni. Ulcéré devant la position intransigeante des tories de la vieille garde, il s'identifie progressivement aux gouverneurs SYDENHAM et BAGOT. Il appuie le Council of Reformers de Bagot en 1842, et s'associe à ces derniers pour affronter le gouverneur METCALFE en 1843. Dès lors, il demeurera réformiste.

De 1849 à 1851, Sandfield est le solliciteur général de Robert BALDWIN pour le Canada-Ouest. Lorsque Francis HINCKS devient premier ministre réformiste, celui-ci supplante un Sandfield amer qui acceptera le poste d'orateur de l'Assemblée en 1852, fonction qu'il remplit malgré tout avec grande distinction. Au cours des manoeuvres politiques de 1854, qui ont donné lieu à la formation d'un ministère libéral-conservateur sous la gouverne de sir A.N. MACNAB, il critique sévèrement Lord ELGIN, accusé de conduite répréhensible, et joue avec George BROWN un rôle majeur dans l'éclatement de l'opposition réformiste.

Ces deux réformistes deviennent cependant des ennemis jurés. Alors que Brown se fait le promoteur du GOUVERNEMENT REPRÉSENTATIF et d'une fédération centralisée, Sandfield défend la « double majorité », suivant laquelle le Cabinet doit obtenir un vote de confiance du Haut-Canada et du Bas-Canada, assurant ainsi une meilleure représentation de la dualité de la province.

Lorsque le gouvernement de G.É. CARTIER tombe en 1862, lord MONCK demande à Sandfield de former un gouvernement réformiste. S'associant alors au modéré L.V. SICOTTE, Sanfield, qui est également procureur général de l'Ouest, tente de gouverner une province de plus en plus divisée en s'appuyant sur sa formule constitutionnelle, mais la crise qui sévit dans le Haut-Canada sur la question des écoles séparées fait obstacle à ces efforts. Il s'associe cette fois à A.A. DORION et, avec une plus grande participation des rouges, ou « grits » (libéraux), son gouvernement lutte jusqu'à la défaite en mars 1864. Il suggère alors l'idée de coalition.

La GRANDE COALITION de juin 1864, qui réunit John A. MACDONALD, Cartier et Brown, isole toutefois Sandfield, qui s'oppose au FÉDÉRALISME et à l'union avec les Maritimes. Il craint plus particulièrement la domination de Toronto dans la vallée du Saint-Laurent, région qu'il chérit. Il dénonce le plan fédéral, qu'il considère trop conservateur, arbitraire, voire inconstitutionnel. Néanmoins, en bon réformiste pragmatique, il s'incline avec indulgence devant l'inévitable au début de l'année 1867.

John A. Macdonald est élu premier ministre et fait en sorte que Sandfield soit le premier à être élu premier ministre de l'Ontario. Travaillant en équipe, les deux Macdonald gagnent les élections fédérales et provinciales. Sandfield dirige son gouvernement de façon très honorable, sobrement mais en usant de créativité, et, malgré ce qu'en dit l'opposition, il n'est nullement la marionnette du premier ministre. En 1871, toutefois, il est devenu gravement malade et, après des élections floues et la désertion de quelques réformistes de la coalition, il démissionne en décembre. Edward BLAKE lui succède, amorçant ainsi un règne libéral de 34 années consécutives.

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