La bataille du mont Sorrel | l'Encyclopédie Canadienne

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La bataille du mont Sorrel

Le mont Sorrel a fait l’objet d'une importante bataille entre les soldats canadiens et allemands lors de la Première Guerre mondiale.

Le mont Sorrel a fait l’objet d'une importante bataille entre les soldats canadiens et allemands lors de la Première Guerre mondiale. Des milliers de Canadiens ont été tués et blessés lors de ces combats qui se sont déroulés du 2 au 13 juin 1916 pour la prise de cette hauteur stratégique située dans le saillant d’Ypres en Belgique.

L’assaut du 2 juin

Au printemps 1916, la 3e Division du Corps expéditionnaire canadien défend le mont Sorrel, une hauteur de 30 mètres représentant une position stratégique en surplomb de la ville d’Ypres. Cette crête boisée domine également la route entre Ypres et la ville de Menin qui revêt une importance capitale. De lourdes pluies et des tirs d’obus permanents ont laissé un sol chaotique, détrempé et criblé de trous.

Le 2 juin, les troupes allemandes attaquent les Canadiens avec un barrage d’artillerie. Les tranchées alliées sont pulvérisées et les explosions tuent des centaines de soldats canadiens, faisant littéralement exploser leurs garnisons. Avec près de 89 % des hommes du régiment blessés ou tués, le 4e bataillon canadien de fusiliers à cheval est pratiquement totalement éliminé. Sur les 702 soldats du régiment assurant la défense contre l’attaque allemande, seuls 76 hommes ont terminé les combats indemnes.

Les Allemands attaquent également de l’aval, faisant exploser les mines qu’ils avaient enfouies juste en contrebas des positions tenues par les Canadiens. L’infanterie allemande se rue en une masse grouillante au travers des plaines dévastées jusqu’au mont Sorrel.

La perte de deux chefs

Deux officiers canadiens importants sont perdus durant les combats. Le major-général Malcolm Mercer, commandant de la 3e Division, est tué, tandis que le brigadier-général V.A.S. Williams, commandant de la 8e Brigade de la division, est blessé et fait prisonnier. Les deux chefs sont en mission de reconnaissance lorsqu’ils sont frappés par l’assaut allemand.

Les forces allemandes submergent très rapidement les défenseurs canadiens et s’emparent du mont Sorrel ainsi que des côtes 61 et 62 à proximité. Les Canadiens tentent de contre-attaquer et de reconquérir ces hauteurs le 3 juin. Le plan consiste à attaquer la nuit vers 2 h, sous la protection de l’obscurité; toutefois, l’attaque ne peut être lancée qu’après l’aube d’une journée pluvieuse et venteuse. Les Allemands repoussent cette attaque.

L’armée allemande capture également Hooge, un village situé sur la route principale, et se retrouve parfaitement positionnée pour attaquer la ville d’Ypres elle-même.

Les alliés cherchent à reprendre le mont Sorrel, mais ils manquent d’armes et d’hommes dans un contexte où ils préparent l’offensive de la Somme en France. La 2e Brigade de cavalerie britannique se porte à l’aide des Canadiens.

La contre-attaque

À partir du 9 juin, les forces alliées, sous le commandement du lieutenant-général Sir Julian Byng, attaquent à l’artillerie les positions allemandes retranchées enfouies dans le sol au sommet du mont Sorrel. Le 13 juin, à 1 h 30, les alliés font suivre cette attaque d’artillerie par une attaque d’infanterie au cours de laquelle les fantassins se déplacent sous la couverture d’un écran de fumée. Combattant dans l’obscurité parmi les éclairs de lumière produits par l’attaque à l’artillerie lourde des alliés, les soldats canadiens et britanniques poussent dans le vent et la pluie pour reconquérir le mont. Reconstruire inlassablement les fortifications des tranchées au fur et à mesure de leur destruction représente une tâche immense sur un sol boueux, labouré de toutes parts et criblé de trous d’obus remplis d’eau. En dépit de ces obstacles, les alliés reprennent le mont Sorrel.

L’histoire officielle britannique de la guerre indique à cet égard : « La première attaque canadienne au sein de n’importe quelle force militaire, planifiée de façon délibérée, a abouti à un succès total. »

Les victimes

Cette victoire a eu un coût. Entre le 2 et le 14 juin, plus de 1 100 Canadiens sont tués au mont Sorrel et plus de 2 000 hommes sont portés disparus. Des milliers d’autres sont blessés et, au total, 8 430 soldats canadiens sont tués, blessés ou portés disparus. Du côté des Allemands, les combats ont fait 5 765 victimes tuées, blessées ou portées disparues.

Aujourd’hui, un monument connu sous le nom de Mont Sorrel a été construit à proximité du Musée du bois du Sanctuaire près d’Ypres. Il porte l’inscription suivante : « Ici, au mont Sorrel et sur la ligne Hooge-Saint-Éloi, les Canadiens combattirent pour la défense d’Ypres d’avril à août 1916. »

Moins de trois semaines après la bataille pour le mont Sorrel, les forces alliées lancent la bataille de la Somme.

Statistiques de la Première Guerre mondiale

Début :

4 août 1914

Fin :

11 novembre 1918

Population du Canada :

8 millions

Canadiens qui ont servi (hommes et femmes) :

630 000

Ceux qui sont allés outre-mer :

425 000

Canadiens tués :

60 661

Canadiens blessés :

172 000

Grandes batailles (auxquelles le Canada a participé) :

St. Eloi (1916)

Mont Sorrel (1916)

La Somme (1916)

Crête de Vimy (1917)

Côte 70 (1917)

Passchendaele (1917)

Amiens (1918)

Collection: Première Guerre mondiale

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