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Parti travailliste

 La représentation des travailleurs par un député de leur classe est un thème qui revient souvent dans l'histoire du mouvement ouvrier canadien. Pourtant, aucune organisation n'en a fait de manière continue son cheval de bataille.
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Daniel O'Donoghue est élu \u00e0 l'Assemblée législative de l'Ontario en 1874 comme travailleur indépendant (avec la permission des Biblioth\u00e8que et Archives Canada).

Parti travailliste

 La représentation des travailleurs par un député de leur classe est un thème qui revient souvent dans l'histoire du mouvement ouvrier canadien. Pourtant, aucune organisation n'en a fait de manière continue son cheval de bataille. Plusieurs chefs syndicaux ont en effet préféré promouvoir leurs idées par l'entremise de partis politiques déjà établis. La présence de syndicalistes et de candidats hybrides au sein des principaux partis a également entravé la création de partis travaillistes indépendants.

Des candidats et des partis travaillistes font leur apparition pendant les années 1870 et 1880. Ils sont souvent appuyés par des syndicats locaux. En 1872, un carrossier de Hamilton, Henry Buckingham Witton, est élu à la Chambre des communes à titre de député conservateur, tout comme Alphonse-Télesphore Lépine, un des dirigeants des CHEVALIERS DU TRAVAIL à Montréal, en 1888. Daniel J. O'DONOGHUE, un imprimeur d'Ottawa, est le premier candidat travailliste indépendant à connaître du succès. Il est élu à la l'Assemblée législative de l'Ontario en 1874.

 Au tout début du XXe siècle, le CONGRÈS DES MÉTIERS ET DU TRAVAIL DU CANADA (CMTC) démontre un intérêt croissant pour l'action politique. Ainsi, en 1900, un des fondateurs du Winnipeg Labour Party, A.W. PUTTEE, et le président du CMTC, Ralph SMITH, de Nanaïmo, en Colombie-Britannique, sont tous deux élus au Parlement. On considère Puttee comme le premier député travailliste, parce qu'il s'est fait élire tant à l'élection complémentaire de janvier qu'aux élections générales de novembre. Syndicaliste de Montréal et président du CMTC, Alphonse Verville est élu en 1906. Tout en rejetant le PARTI SOCIALISTE DU CANADA, plus radical, le CMTC endosse la création de partis travaillistes provinciaux s'appuyant sur son programme. Des candidats travaillistes se présentent dans les neuf provinces aux élections fédérales de 1921, mais seuls J.S. WOODSWORTH, de Winnipeg, et William IRVINE, de Calgary, sont élus.

Les candidats travaillistes connaissent plus de succès sur la scène provinciale. Ils remportent des sièges en Ontario, en Colombie-Britannique et au Manitoba avant la Première guerre mondiale, ainsi qu'en Nouvelle-Écosse, au Manitoba et en Colombie-Britannique en 1920. Onze membres du parti travailliste sont élus en Ontario en 1919; ils siègent au sein du gouvernement fermier-travailliste en Ontario (1919-1923). C'est aussi en 1920 que plus de 100 maires et échevins sont élus sous la bannière travailliste. Les tentatives de création d'un parti travailliste canadien unifié échouent, mais la classe ouvrière trouve des représentants dans le PARTI COMMUNISTE (PC), dans la CO-OPERATIVE COMMONWEALTH FEDERATION (CCF) et dans le NOUVEAU PARTI DÉMOCRATIQUE (NPD). Même si le CMTC ne soutient pas la CCF dans les années 30, le Congrès canadien du Travail l'appuie en 1943 en tant qu'aile politique du syndicalisme. Plus tard, le CONGRÈS DU TRAVAIL DU CANADA appuie la création du NPD. De temps en temps, des partis travaillistes locaux font leur apparition, surtout sur les scènes municipale et provinciale.

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