Robert Leckie | l'Encyclopédie Canadienne

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Robert Leckie

Robert Leckie, CB, D.S.O., DSC, DFC, CD, pilote, maréchal de l’Air (né le 16 avril 1890 à Glasgow, en Écosse, au Royaume-Uni; décédé le 31 mars 1975 à Ottawa, en Ontario). Robert Leckie était un pilote d’hydravion décoré qui a servi dans le Royal Naval Air Service durant la Première Guerre mondiale. Il a servi avec la Royal Air Force (RAF) durant l’entre-deux-guerres, et il a été détaché au Canadian Air Board de 1919 à 1922. Après d’autres postes supérieurs dans la RAF, il est retourné au Canada durant la Deuxième Guerre mondiale pour superviser le Plan d’entraînement aérien du Commonwealth britannique (PEACB) de 1940 à 1944. Robert Leckie a été transféré à l’Aviation royale canadienne (ARC) en 1942, et il a servi comme chef d’état-major de la Force aérienne de 1944 à 1947.

Robert Leckie

Service lors de la Première Guerre mondiale

Robert Leckie naît à Glasgow, en Écosse, en 1890, mais il immigre à Toronto, en Ontario, lorsqu’il a 16 ans. Il y travaille dans la firme de son oncle, John Leckie Limited, qui fabrique des filets de pêche commerciale. Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, Robert Leckie suit une formation de pilote à ses propres frais à la Curtiss Aviation School, à Lakeview, en Ontario. Il voyage ensuite en Angleterre, où il reçoit une formation plus approfondie. En 1916, il se joint au Royal Naval Air Service et il est affecté à la station Great Yarmouth près de Norwich. De cette base, Robert Leckie pilote des hydravions Curtiss lors de patrouilles anti-sous-marines au-dessus de la mer du Nord.

Le saviez-vous?
Plus de 20 000 aviateurs canadiens ont servi outre-mer durant la Première Guerre mondiale. À cette époque, le Canada n’avait pas sa propre force aérienne, alors les aviateurs se joignaient au Royal Naval Air Service, au Royal Flying Corps, ou (après avril 1918) à la Royal Air Force. La Canadian Air Force a été créée en 1920, et est devenue l’Aviation royale canadienne en 1924.



Robert Leckie est également connu pour son succès contre les dirigeables Zeppelin. Ces dirigeables allemands commencent à bombarder la Grande-Bretagne en janvier 1915. Les premières villes touchées sont les villes côtières de Great Yarmouth et King’s Lynn, qui sont bombardées le 19 janvier. En mai, la ville de Londres est bombardée. Au cours de la guerre, les équipages de Zeppelin mènent plus de 50 raids, tuant au moins 500 personnes et en blessant de nombreuses autres. Cependant, les dirigeables sont vulnérables aux attaques des avions britanniques et à leurs mesures de défense qui incluent des projecteurs et de l’artillerie antiaérienne. On attribue à Robert Leckie, qui part de la station du RNAS de Great Yarmouth, deux destructions de dirigeables : il pilote l’avion qui abat le Zeppelin L.22 le 14 mai 1917, et il tire des obus qui abattent le L.70 le 5 août 1918.

Épave d’un Zeppelin

Canadian Air Board : 1919 - 1922

En avril 1919, Robert Leckie est nommé commandant de la 1re Escadre canadienne de la RAF. Il est ensuite détaché au Canada comme surintendant de la Flying Operations Branch de 1919 à 1922. À ce poste, il dirige le développement des services aériens commerciaux au Canada.

Robert Leckie joue également un rôle de premier plan dans le premier vol transcanadien. Le voyage commence le 7 octobre 1920, lorsque lui et son copilote, le major Basil Hobbs, décollent dans un hydravion Fairey III C de la station Air Board Station à Dartmouth, en Nouvelle-Écosse, et qu’ils se dirigent à Winnipeg, au Manitoba. En route vers Winnipeg, ils font face à des conditions météorologiques difficiles et doivent changer d’avion tout en faisant plusieurs escales pour la livraison de poste aérienne. De Winnipeg, d’autres pilotes prennent le relais, volant à Regina, ensuite à Calgary, et arrivant finalement à Richmond, en Colombie-Britannique le 17 octobre. Cinq avions différents sont utilisés pour le parcours, et ils parcourent près de 5400 km en vol (3355 miles) en 10,5 jours, enregistrant un peu plus de 49 heures de vol.

De Havilland D.H.9A

Service dans la RAF : période de l’entre-deux-guerres

Robert Leckie retourne en Angleterre en 1922, où il occupe un poste au quartier général du Naval Staff College and Coastal Command. Ses postes subséquents comprennent le commandement de vol du HMS Hermes, l’un des premiers porte-avions britanniques. En 1935, il est nommé directeur de l'instruction de la RAF, et en 1938, il devient le commandant de la RAF pour la Méditerranée.

La Deuxième Guerre mondiale et le PEACB

En 1940, il est promu commodore de l’air et nommé directeur au conseil de l’air pour la formation au Canada, poste pour lequel il supervise le Plan d’entraînement aérien du Commonwealth britannique (PEACB).

Le PEACB forme des pilotes âgés de 18 à 24 ans, ainsi que des membres d’équipages comme des navigateurs, des bombardiers, des radiotélégraphistes, et des ingénieurs de vol. Le programme donne des diplômes à plus de 131 533 membres du personnel provenant de 11 pays au cours de la Deuxième Guerre mondiale, les diplômés se joignant ensuite à diverses forces aériennes dans le Commonwealth. Environ 107 écoles couvrant 231 sites à travers le Canada sont impliquées avec plus de 3540 aéronefs, 33 000 membres de la force, et 6000 employés civils. Ce programme est l’un des programmes d’entraînement aérien les plus réussis de l’histoire.

En 1942, Robert Leckie passe à l’Aviation royale canadienne (RCAF) et, en 1944, il est nommé chef d’état-major de la Force aérienne, et promu maréchal de l’air. À l’époque, la RCAF est la quatrième force aérienne en importance au monde, avec plus de 249 600 hommes et femmes servant dans 47 escadrons durant la guerre. Robert Leckie demeure à ce poste jusqu’en 1947, lorsqu’il prend sa retraite du RCAF.

Navigateurs du PEACB

Après-guerre

Après sa retraite, Robert Leckie est conseiller spécial de la Ligue des cadets de l’Air du Canada. Il reçoit plusieurs distinctions pour son service, incluant celle de Compagnon de l’Ordre du Bain et Ordre du service distingué, la Croix du service distingué, la Croix du service distingué dans l’Aviation, la Décoration des Forces canadiennes, et il est considéré comme étant l’un des officiers supérieurs les plus remarquables de l’ARC durant la guerre. Il meurt à l’âge de 84, le 31 mars 1975, et il est intronisé à titre posthume au Panthéon de l’aviation du Canada en 1988.