Lefebvre, Gilles | l'Encyclopédie Canadienne

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Lefebvre, Gilles

Gilles Lefebvre. Violoniste, organisateur, administrateur (Montréal, 30 juin 1922 - Montréal, 27 mai 2001). D.èsL. h.c. (Montréal) 1978, D.èsL. h.c. (Sherbrooke) 1986.

Lefebvre, Gilles

Gilles Lefebvre. Violoniste, organisateur, administrateur (Montréal, 30 juin 1922 - Montréal, 27 mai 2001). D.èsL. h.c. (Montréal) 1978, D.èsL. h.c. (Sherbrooke) 1986. Il commença l'étude du violon à l'École supérieure de musique d'Outremont (École Vincent-d'Indy) tout en poursuivant ses études classiques au collège Sainte-Marie. Il étudia ensuite avec Armand Weisbord à l'Université d'Ottawa (1939-42) où il forma un quatuor à cordes et un ensemble instrumental. Entre 1942 et 1945, il fit partie de l'ARC à titre de musicien et donna pour les Forces armées quelques concerts de duos de violons avec Henryk Szeryng. À Montréal (1945), il participa à la création de la Sonate pour piano et violon d'André Mathieu, avec l'auteur. Cette même année, il étudia aussi avec Arthur LeBlanc. Grâce à l'allocation du ministère des Anciens combattants et à une bourse de l'Institut canadien-français d'Ottawa, il put se rendre en France en 1946. Il étudia à l'École normale de musique de Paris (1946-47) avec Jacques Gentil (violon et musique de chambre) et Georges Dandelot (harmonie et analyse), puis suivit des cours privés, notamment avec René Benedetti, Norbert Dufourcq et Georges Enesco (1948-50).

Pendant la saison 1948-49, il donna avec la pianiste Colombe Pelletier une cinquantaine de récitals au Canada au cours desquels il fut frappé par l'intérêt des jeunes pour la musique, mais aussi de la carence de concerts dans les centres éloignés. Avec un groupe qui partageait son idéal, il fonda l'Hélicon (1949), une association qui deviendra le noyau des JMC. Il repartit pour l'Europe avec ce désir de travailler à l'établissement d'un haut niveau de culture chez les jeunes au Canada. Il rencontra alors le directeur des JM de France, René Nicoly, qui l'invita à constituer sous leur bannière, une délégation composée d'étudiants canadiens, établis à Paris et à se joindre à leurs représentants au congrès de la Fédération internationale des JM à Vienne (1950). Soutenues par ce mouvement international, les JMC prirent bientôt une ampleur remarquable, au Québec d'abord, puis dans les autres provinces canadiennes. Avec de modestes subventions, Gilles Lefebvre créa en 1951 le Camp musical JMC qui deviendra (1967) le Centre d'art d'Orford JMC (auj. Centre d'arts Orford), un des hauts lieux de la culture musicale canadienne. Lors des célébrations marquant le 25e anniversaire des JMC en août 1974, son nom fut donné à la salle de concert, inaugurée en 1960. Lefebvre créa aussi le Journal des Jeunesses musicales du Canada (1951) et organisa à Montréal le premier Concours national des JMC (1961).

En 1964, il fut mandaté par l'Unesco pour rencontrer les groupements musicaux d'élite en Orient. Il élabora également le programme du Festival mondial d'Expo 67 dont il fut le directeur artistique associé (1964-67). Président (1950-54) et directeur . général (1953-72) des JMC, il siégea à la présidence de (1954-57, 1967, 1970-74) et fut nommé président d'honneur à vie (1974) de la Fédération internationale des JM. Il fut représentant de cet organisme auprès du Conseil international de la musique et de l'Unesco et président de la Commission de l'OMJM (1970-79) qu'il avait créée. Il occupa également le poste de directeur du Centre culturel canadien à Paris (1972-78) puis celui de directeur général des Relations culturelles internationales au ministère des Affaires extérieures du Canada (1978-83). Directeur associé du CAC (1983-87) puis secrétaire intérimaire de la Commission canadienne pour l'Unesco (1987-88), il quitta ensuite ses fonctions officielles pour se consacrer à l'animation des arts. En 1991, il fut nommé président du Conseil des arts de la communauté urbaine de Montréal, un poste qu'il occupa jusqu'à son décès.

Gilles Lefebvre obtint le Prix de musique Calixa-Lavallée 1963 et fut nommé officier de l'Ordre du Canada en 1967. La CCA, dont il fut président (1971-72), lui remit son diplôme d'honneur en avril 1978. En 1981, il fut nommé membre d'honneur du Conseil international de la musique et reçut (1982) la médaille du canadien de la musique ainsi que celle des JMC.

En 1985, il fut investi chevalier de l'Ordre national du Québec puis, en 1988, officier de l'Ordre des arts et lettres de France. En 2000, la CCA lui accorda le prix Keith Kelly pour le leadership culturel. En 1994 est paru aux Éditions Fides son livre La Musique d'une vie dans lequel il raconte sa carrière musicale.

Musicien éducateur, humaniste, organisateur et animateur-né, il choisit de consacrer sa vie à l'éducation musicale de la jeunesse au Canada, à la recherche constante de nouveaux talents et à l'essor de la carrière des artistes canadiens dans leur pays et à l'étranger.

Écrits

« Musiciens-éducateurs, les Jeunesses musicales ne peuvent rien sans vous », Jmc (avr. 1969).

« L'Élaboration d'une politique de la musique au Canada », CaCM, 5 (aut.-hiv. 1972).

La musique d'une vie, Montréal, Éditions Fides, 1993.