Léger, Paul-Émile | l'Encyclopédie Canadienne

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Léger, Paul-Émile

Paul-Émile Léger, cardinal de l'Église catholique (Valleyfield [aujourd'hui Salaberry-de-Valleyfield], Qc, 25 avril 1904 -- Montréal, 13 nov. 1991) et frère de Jules LÉGER.

Léger, Paul-Émile

Paul-Émile Léger, cardinal de l'Église catholique (Valleyfield [aujourd'hui Salaberry-de-Valleyfield], Qc, 25 avril 1904 -- Montréal, 13 nov. 1991) et frère de Jules LÉGER. Il est ordonné prêtre à Montréal en 1929 et il entreprend une carrière ecclésiastique qui l'amène en France (1930-1933) et au Japon (1933-1939). Il revient à Valleyfield pendant la Deuxième Guerre mondiale (1940-1947), puis il est recteur du Collège pontifical canadien à Rome (1947-1950). Il devient ensuite archevêque de Montréal (1950-1967), succédant à Mgr Joseph Charbonneau.

Mgr Léger fait souvent les manchettes parce qu'il prononce des discours éloquents, appuie nettement les défavorisés et participe à toutes les activités religieuses et sociales d'une ville qui est encore incapable de faire face aux changements rapides. Il gagne l'affection de sa ville et sa réputation dépasse rapidement les frontières du Québec. Homme d'action, il est doué d'une extraordinaire capacité de remuer la conscience des gens et de les mobiliser en faveur de projets comme le Foyer de Charité et l'Hôpital Saint-Charles-Borromée pour les malades chroniques.

Les gens retiendront aussi son esprit d'indépendance envers les politiciens pendant le régime du premier ministre Maurice DUPLESSIS au Québec et sa volonté d'élargir le rôle des laïcs en renonçant à certains privilèges qui étaient auparavant réservés au clergé. Il est nommé cardinal en 1953, ce qui accroît encore sa renommée. Membre de la commission chargée de préparer le concile Vatican II (1962-1965), le cardinal y joue un rôle important en tant que libéral et progressiste. De retour dans son diocèse, il travaille à la mise en oeuvre des décisions du concile, puis décide en 1967 de démissionner en tant qu'archevêque de Montréal pour devenir missionnaire chez les lépreux et les enfants handicapés du Cameroun, en Afrique. Même après sa retraite, il continue de travailler à Montréal à ses oeuvres humanitaires.

Le cardinal Léger a reçu un grand nombre de titres, de décorations et de distinctions. Plus de 10 universités canadiennes lui ont décerné des doctorats honorifiques en théologie, en lettres et en droit. La France lui attribue en 1958 la Grande Croix de la Légion d'honneur et il est admis dans l'Ordre du Canada en 1968. Coprésident de la Fondation canadienne des réfugiés, il reçoit en 1969 la Médaille Pearson pour la paix et, en 1980, le prix pour la paix de la Lester B. Pearson Foundation. En 1983, il est le premier récipiendaire du prix Maisonneuve décerné par la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal et il est nommé en 1985 grand officier de l'Ordre national du Québec.